Le Père de Cheikh Al Islam Mama Ansou Niang, Mouhamadoul Mahdy était un homme très pieux et très riche. Il était tout aussi généreux au point qu’à beaucoup de famille, il assurait régulièrement et en toute discrétion les moyens de subsistances. Très croyant, Mouhamadoul Mahdy ne cessait de penser au jour de Jugement et priait toujours son Seigneur de lui donner une progéniture qui serait une référence religieuse pour les générations à venir.
Il prit la décision d’aller à Diourbel solliciter les prières de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké pour que son souhait se réalise. Arrivé à Diourbel, il dût patienter 3 jours avant que le Cheikh qui était en retrait mystique « halwa » le reçoive. Ses deux compagnons de voyage n’en firent pas autant car ils repartirent la veille lassés par l’attente. Lorsque Cheikh Ahmadou Bamba le reçut, il lui demanda de prier pour lui ainsi que pour sa famille et exhorter le Seigneur qu’il lui donne un saint enfant érudit de l’Islam. Cheikh Ahmadou Bamba lui répondit en ces termes : «Vas-y ! Ta volonté sera exaucée inch’allah. Mais en acceptant d’échanger cette vie présente contre une vie future, tu perdras tous tes biens matériels ». Quelques temps après son retour à Niodior, Mouhamadoul Mahdy avait perdu tous ses biens, et les désillusions se succédèrent dans sa vie au point qu’il n’arrivait plus à aider ceux qui comptaient sur lui. Il a quitta Niodor pour le village de Santhi Wali, ou il vécut et se consacra seulement a l’adoration du Seigneur. Par la suite, il s’installa à Kaolack où il mourut entre 1957 et 1958.
Cheikh Al Islam El Hadji Mama Ansou Niang commença son éducation religieuse à très bas âge auprès de son frère Kéba Fodé. A la mort de ce dernier, il fut envoyé à Sipho (Gambie) auprès du réputé Marabout Mouhammad Lamine Kanté qui lui inculqua une éducation spirituelle et psychologique, bases d’un apprentissage islamique complet. A Sipho, il parfait ses connaissances religieuses, maitrisa parfaitement le Coran, la chari’a, la rhétorique arabe, l’histoire et les sciences ésotériques. Il choisi alors une vie d’ascète ainsi renonçant à tous les plaisirs de la vie d’ici bas afin d’atteindre les objectifs qu’il s’était fixé à savoir : travailler pour bénéficier de l’amour, de la gratitude et des prières de son guide spirituel et réaliser le vœu pieux de son père pour devenir ce fils érudit en qui les générations futures prendront exemple. Armé de ce fort désir d’atteindre ses objectifs, il lui était inconcevable de rentrer à Sipho sans les avoir satisfaits.
Étudier ne fut pas chose facile pour lui car il ne disposait pas de fournitures nécessaires et quelque soit le volume du livre qu’il devrait apprendre, il devait l’écrire à la main.
Lorsque Cheikh Mouhamadou Lamine Kanté se rendit compte que son élève avait atteint le summum des connaissances religieuses ainsi que tout le savoir, l’éducation spirituelle et psychologique qu’il pouvait lui transmettre, il le libéra et lui ordonna de retourner auprès des siens avec le titre honorifique d’ enseignant qualifié et ‘éducateur exemplaire. Il ne manqua pas de prodiguer ces conseils suivants à son élève comme nous le rapporte Aladji Mama Ansou: « Ne réside pas dans ton village. Etant une île qui ne connaît que la pêche, tu risques de finir en pêcheur, alors que tel n’est pas ta destinée. Choisis un endroit convenable pour toi et tes étudiants afin de leur inculquer un enseignement de qualité ».
Ainsi que le Cheikh El Hadji Mama Ansou Niang rentra dans son village auprés des siens la tête haute où il resta environ 2 ans.
En 1965, il se rendit à Sokone et résida chez le grand érudit El Hadj Ahmadou Dème* pour chercher des conseils concernant le choix du lieu où il devait élire domicile.
Le saint homme qui le connaissait déjà vu les nombreuses commissions qu’il venait faire auprés de lui de la part de son guide (Mouhamadou Lamine Kanté) apprécia fortement ce geste et lui conseilla de choisir un endroit entre son village Sokone et Karang.
Dieu lui facilita la tâche en le guidant à trouver un lieu convenable pour lui et ses disciples en l’endroit du village de Sirmang. Comme mentionné plus haut, Aladji Mama Ansou choisit cette place pour que sur des considèrations religieuses afin de favoriser l’éducation et la connaissance islamique. Ce choix relève entièrement du spirituel.
Sirmang est devenu aujourd’hui une place incontournable de l’Islam. Sa portée depasse les frontières du Sénégal et de la Gambie. Beaucoup de taalibés y sont formés et eduqués dans d’excellentes conditions sur la voie de l’Islam. Des érudits de toutes parts y viennent pour solliciter les prières de Cheikh Al Islam Aladji Mama Ansou.
Malgré le temps, le discours du Cheikh est resté le même et toujours orienté que sur la religion. Rien d’autre ne l’intérésse.
A tous ses disciples et à toute personne venus solliciter ses prières, il leur recommande de purifier leurs cœurs et âmes, et d’adopter ces qualités suivantes, qui sont en fait comme il le dit souvent, la clef du paradis, des commandements qui reflètent la parole d’Allah (Craignez Allah et maintenez la concorde entre vous et obéissez à Allah et à Son messager, si vous êtes croyants) :
1 – Séll : Se purifier
2 – Yiiw : Etre Pieux
3 – Yéwéne : Etre Généreux
4 – Beug Yalla : Adorer ALLAH
5 – Ragal Yalla : Craindre ALLAH
6 – Yakaar Yalla : N’Espérer qu’ALLAH
7 – Rafetna : La Beauté dans le langage
8 – Djagna : La Perfection dans l’acte
9 – Bakhna : La Bonté dans l’intention
10 – Yaru : Etre Poli
11 – Am Téguine : La Courtoisie et le Respect
12 – Tééy : La Patience
Ces recommandations sont les remèdes pour toute personne qui veut se mettre à l’ abri du mal et qui cherche à purifier son âme. Ces habitudes représentent un lien solide pour fortifier notre amour envers nous même et envers Allah (SWT) et son Messager Mouhamed (PSL).
Louange à Allah, Seigneur de l’univers!
Ousmane Cissé
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