Hassan Al Basary avait ces formules très connues rappelle-t-il sur le temps qu’il personnifiait pour illustrer leur énorme enjeu sur la vie des humains. Ainsi disait-il chaque jour se présente à chaque humain en ces termes : Oh toi fils d’Adam, je suis une nouvelle création et ma durée de vie est juste 24heures, j’ai été instruit par Mon Créateur pour enregistrer tes intentions, tes expressions et tes faits. Je ne modifie ni n’influence rien de tout ça, mais me contente de les enregistrer. Si tu choisis de me remplir de bien, tant mieux, si tu me remplis de regrets, c’est à ton compte. Je partirais avec et tu ne pourras plus me voir avant le jour des comptes, et je serai fidèle !
Voilà rappelle l’Imam le décor campé du cours du temps, qui ne s’arrête jamais, et qui dans son élan enregistre tout (V53, S54). Cette caractéristique physique, mais aussi métaphysique du temps est l’indicateur de sagesse des vertueux, qui payent attention à chaque instant à la nature de ce avec quoi ils remplissent le récipient de leur temps. Les compagnons du Prophète étaient très conscients de ne consacrer leur temps qu’à de la vertu et de la valeur. Jamais, ils ne sont aventurés à remplir le récipient de leur temps d’autre chose. Même les Tàbi’îns, la génération après les compagnons sont restés dans cette conscience de la valeur marginale du temps, bien avant sa notion économique qui gouverne les indicateurs de productivité des facteurs.
Car rappelle l’Imam, parmi les ressources recouvrables, il y a la bien matériel qu’on peut renouveler, en cas de détérioration, de perte ou de dommage – et les Assurances sont faites pour ça, au point que quelqu’un puisse se retrouver par le jeu des primes avec un matériel meilleur que ce qu’il aura perdu. On peut remplacer certaines ressources, et souvent même les améliorer au fil de l’acquisition. Le temps par contre, et quel que soit l’usage qu’on en fait, jamais, il n’est possible de le recouvrer, jamais il n’est possible de l’amender, jamais il n’est possible de le changer. Les perdants se prononcent déjà par anticipation dans le Qur’ân (V44, S14) en priant Allah de leur retarder l’échéance, afin qu’ils inversent tout de leur comportement – répondre à l’appel de Dieu et obéir aux prophètes. Mais Allah aussi Détient un argument (V45).
C’est d’ailleurs fort de cette conscience de l’utilité marginale du temps que ‘Âmir Ibn Qays avait répondu à son voisin qui lui demandait de lui consacrer un temps de causerie d’arrêter d’abord le temps, afin qu’il puisse disposer d’une pause ! Arrêtes la course du Soleil lui avait-il répondu, ainsi, je pourrais disposer de temps additionnel à te consacrer. Et dans leur conscience très élevée du temps, il ne laissait rien en dehors de la courbe de vertus et de valeurs. Voilà Imam Muslim dont on dit que durant une revue des Ahàdith du prophète, on lui apporta des dattes fraîches. Il ne voulut pas arrêter la revue pour en manger, il se mit alors à manger tout en continuant la revue rigoureuse des textes. Certaines versions de comment il mourut rapportent même que c’est durant ce moment où il a consommé excessivement de dattes, et il en mourut.
Dans les grandes écoles préparatoires, les aspirants sont souvent soumis très tôt à un régime de l’utilité du temps à se consacrer pleinement aux objectifs du programme. Les meilleurs sont ceux qui arrivent à minimiser les nuisances et maximiser l’utilisation du temps pour atteindre les objectifs. Dans la haute compétition, le talent ne suffit pas, il faut en plus un strict respect des normes de régularité mesurées par le temps consacré à exécuter le même geste pour en parfaire la technique. Le temps est donc l’allié des vertueux, des athlètes, des aspirants à la performance et des ascètes qui empruntent les raccourcis vers Dieu.
Cette notion de l’utilité marginale du temps qui demeure à ce jour l’indicateur le plus approprié de mesure de toute performance – sportive, économique, professionnelle, industrielle, et même spirituelle – nous amène selon l’Imam à évaluer notre rapport au temps. Car, aussi illimité qu’il paraît, à remonter à l’origine de la création il y a des milliards d’années, le temps est bien inscrit dans la finitude. Toute chose dans cet univers est voué à la finitude (V26, S55) et Seul Subsistera la Face de Ton Seigneur, dans ses plus beaux atours de Majesté et de Grandeur (V27, S55). Interrogeons donc notre rapport au temps lance l’Imam, car l’acte posé dans le temps est riche de son contenu mais aussi de son impact, et c’est ainsi que le temps peut être valorisé en ressource ou en contrainte. Le temps du Prophète à former les compagnons même si cela a duré 23 ans seulement est aujourd’hui d’un impact incommensurable sur la conduite de la communauté…de 40 personne, ils sont devenus plus d’un milliard et demi aujourd’hui, comparé au 950 ans d’appel du prophète Nûh, qui a convaincu 14 personnes. Qu’en est-il des 400 ans de règne de Pharaon dans la perversion et dans la déviance ? Il y a donc milles leçons à retenir dans l’utilisation de notre temps, pour laisser un impact utile et durable, plutôt qu’une trace indélébile et regrettable.
Et c’est pourquoi insiste l’Imam nous devrions davantage faire connaissance avec la structure du calendrier lunaire et ne pas prétexter que dans nos pays, c’est plutôt le calendrier Grégorien qui est d’usage. Qui d’entre nous connaît les 12 mois du calendrier lunaire et leur séquence – pourtant Allah les Enseigne dans le Qur’ân. Qui d’entre nous savait que l’année 1437 se termine ce week-end ? Or pourtant, le calendrier lunaire, le seul indicateur de la course du temps (V189, S2) est riche d’histoire de notre communauté – étant lui-même parmi les héritages purs de la communauté, et donc un devoir pour chaque croyant de connaître et de maîtriser. C’est le calendrier lunaire qui enseigne les grands évènements de cette communauté, à commencer par l’hégire qui lui a servi d’étalonnage selon les indications de Seyyidunà ‘Umar. Tous les évènements musulmans sont régis par le calendrier lunaire comme indique Allah dans le Qur’ân (V189, S2-Baqara). Si ce n’était pas par la séquence des mois lunaires, nul ne saurait distinguer le mois du Ramadan, encore moins ceux du Hajj, c’est ce qu’Allah Détaille dans ce V189 !
L’occasion de la fin et du début de l’année offre donc au croyant milles opportunités de faire son audit personnel, de se préparer à un meilleur profil, d’approfondir ses connaissances du temps et du calendrier lunaire, dont la face cachée de l’Astéroïde est une indication de tant de mystères à percer et que Seyyidunà Yusuf avait illustrés (S12) partiellement.
Dans l’ambivalence de regarder notre passé ou de nous préoccuper de notre futur, rappelle l’Imam, Allah Ordonne de plutôt se préoccuper du futur (V18, S59), qui deviendra inévitablement passé, mais si nous l’anticipons bien, il sera un passé glorieux. Et si nous l’anticipons mal, il deviendra un passé douloureux. Toutes les cartes sont entre nos mains, il suffit d’en faire bon usage, autrement ne perdons pas notre temps dans ce qui n’est pas utile (Hadith), sachant que l’infra processus du temps n’est sous le contrôle que du Maître du Temps (V34, S31).
Best Zyar en ce dernier Vendredi de l’année 1437. Que 1438 soit encore plus productif et bien meilleur en tout domaine. Qu’Allah nous Maintienne dans sa Nûr d’itinérance (V28, S57).
Al Amin