Le Pacte Avec Le Vénéré Baye Niasse (RTA)
Revenant sur un soir ou Serigne Babacar Sy (RTA) eut comme hôte celui que l’on appelle affectueusement Baye Niasse, il poursuivit : « Je suis sûr que ce soir, leur intimité fut marquée par la présence de Cheikh Ahmad Tijani Chérif Al Fatimi. » Et le gardien du temple de revenir sur sa dernière rencontre avec le vénéré guide de la famille niassène, parrain de l’édition de cette année : « Couché sur un lit, un drap peint de motifs africains en guise de couverture, il me prédit l’intégralité des événements qui allaient se passer dans ce pays, ainsi que les défis qui seront à l’ordre du jour. » . Il poursuivit : « Il me confia à moi, tout en m’intimant l’ordre d’avoir pour allié face aux épreuves Cheikh Ahmed Tidiane Sy, de ne point frôler la peur, de m’armer d’un courage inouï. »
Revenant sur la justification de la tenue depuis des décennies des Journées dédiées au Pôle Caché, il précisa qu’il est né d’un désir et d’une nécessité d’opter pour une initiative unanime. En collaboration avec Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh (RTA) et Thierno Mountaga Tall (RTA), il soutient avoir veillé de prêt au cheminement de l’initiative pendant des décennies. « Par la grâce de Dieu, ceux qui ont contribué à cette action, parce que menant les commandes au sein de la coordination, n’ont trébuché qu’une seule fois. » Nostalgique d’un passé ou un respect mutuel régnait en maitre chez les muftis de la Tariqa, il revint, sur un ton humoristique, sur le fait qu’El Hadj Abdoulaye Niasse aimait à l’appeler « sama makk » (mon ainé) jusqu’au jour où la tendance changea, parce que ce dernier fut nommé Khalife. Pour lui, c’est une façon de faire comprendre à d’aucuns que le respect des ainés demeure une exigence.
L’Implication pour La Stabilité Politique
Sur ses rapports avec le Président de la République, il souligne ses rencontres fréquentes, accompagné de Serigne Mbaye Sy Mansour, avec le Chef de l’Etat. « C’est pour moi l’occasion de m’enquérir de la situation économique du pays, mais aussi de ses rapports avec l’opposition », rétorqua-t-il à l’auditoire. Il rajoute le fait qu’il lui conseille de veiller à l’exécution des taches par les chargés de programme. N’est-ce pas là un geste qui peint la conception de Serigne Cheikh Tidiane Sy sur l’islam. En effet, le saint homme conçoit que la religion du Prophète Mouhamad (PSL) n’est pas que le tremplin le plus sûr pour guider l’humanité vers le salut. Il est aussi tout un système, à la fois politique, social, éducatif et religieux. Une façon assez simple de justifier l’implication des guides religieux dans la bonne marche de la chose politique [asfiyahi.org] dans leur pays. Et le saint homme de citer l’exemple de Serigne Babacar Sy (RTA) qui, dans sa position de non-indépendantiste, soutenait que l’indépendance précoce faisait appel à l’indépendance violente. En effet, l’homme au bonnet carré avait bel et bien interpellé le Président Senghor sur le fait qu’il ne fallait pas rompre aussi brutalement avec la France. « Je me souviens de ce jour où mon père avait eu comme hôtes Senghor et Mamadou Dia, venus solliciter des prières pour le vote de la loi cadre. Il plongea dans un mutisme total, avant de me questionner dès leur départ, sur la nécessité d’une telle mesure d’ordre politique. En jeune révolutionnaire, je lui soulignais la portée d’un tel acte. Il précisa que notre union avec la France émanait d’une volonté divine, et que l’erreur est tout sauf divine. » De cette anecdote, relève une vérité éternelle, c’est le fait qu’il est plus qu’indispensable qu’un religieux donne son point de vue sur la situation politique de son fief d’appartenance.
Serigne Abdoul Aziz Sy procéda à la présentation d’une production de la plateforme par excellence de la Tijanya au Sénégal, asfiyahi.org : une bande dessinée pour enfants qui enseigne la Salatoul Fatihi. «La collection awladou tijani » se veut être une référence pour les plus jeunes.
Les Exigences de La Tariqa Tijanya
Sur les exigences de la Tariqa Tijanya, Al Amine prône l’éducation religieuse pour les plus jeunes, mais aussi et surtout l’obligation pour le disciple d’exercer un métier. Pour lui, toute vie implique nécessairement le fait d’avoir des besoins, et il est de tradition qu’on ne peut y subvenir sans pour autant travailler. A titre d’exemple, il cite le temps qu’il passe dans les champs, fuyant toute logique faisant appel à une paix superficielle. « Nous ne sommes plus à l’ère de l’exploitation des disciples. Ils sont tous conscients du fait que la dignité humaine exclut toute forme de vénération qui veut que l’on fasse de l’autre un serviteur. »
Quant à l’impact de la dimension intellectuelle dans la Tariqa d’Ahmada Tijany (RTA), Al Amine insiste sur le fait que l’acquisition du savoir demeure un impératif. Il précise que le fondateur de la Tijanya était dix fois plus pertinent que le commun des savants, parce qu’imprégné d’une haute science incommensurable qui défie le temps et l’espace. A cela s’ajoute sa dimension spirituelle illustrée par des dits que les esprits butés auraient pris pour de l’audace, alors qu’ils frôlent la légitimité ; celui qui fait que son assertion préférée reste celle du Prophète (psl) qui affirme à son égard « notre tariqa» en faisant référence à la Tijanya, histoire d’évoquer un désir d’appartenance. L’autre, que toute logique associée à un esprit doté d’acuité saurait accepter, lui fait dire : « En effet, je suis des compagnons du prophète, puisque j’ai été assigné d’une mission dont les prédispositions ont émané de son verbe sublime, et je l’ai accompli de justesse.»
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Asfiyahi.Org – La Rédaction