Le Mawlid (anniversaire de la naissance du Prophète saw) sera célébré le 12 Rabi Al awal 1438H correspondant cette année à la nuit du Dimanche 11 au Lundi 12 Decembre 2016. C’est un moment de grâces, d’adoration de Dieu mais aussi de retrouvailles et de réjouissances populaires. En prélude à ce grand évènement, les séances de Bourd démarreront à partir de ce Jeudi 1er decembre 2016, avec la lecture de deux chapitres de la Bourda.
Incantation symbolique de la célébration du Mawlid, la Bourdatoul Madih est une œuvre dans laquelle s’entrevoit le cachet lumineux de l’action Mahométane, celle-là qui donne tout son sens à l’histoire sainte. Ayant vécu au 7ème siècle de l’Hégire, l’Imam Bousri, de son vrai nom Abou Abdallah Mouhammad Ibn Said Al Bousri est origine du pays des pharaons, là où se côtoient pyramides et découvertes phares à l’image des fameux hiéroglyphes de Jean François Champollion.
Ses écrits frôlent parfaitement une poésie au vrai sens du terme, cette forme d’expression littéraire qui fit dire à Serigne Pape Malick Sy ceci : « la poésie désigne l’expression du beau idéal par le langage mesuré. Elle doit flatter l’oreille, toucher le cœur, frapper l’imagination et élever l’esprit. »
«Al Bourda» signifie le Manteau, et est le plus célèbre de ses écrits. Le fameux manteau dont il est question est exposé en Turquie, au musée du Serail, situé à la capitale de ladite ville (Istanbul). Al Maktoum nous raconte que le passionné, qui évoluait sous le joug du vizir Ibn Hinna, a tenté maintes fois de faire mieux après avoir achevé ce poème, mais en vain. C’est tout simplement parce qu’il demeure l’œuvre de la vie d’Imam Bousri, tout comme le Sceau de la Prophétie (psl) reste l’œuvre de l’existence de Dieu. Il ne peut donc qu’émaner d’une volonté confirmée. Voilà pourquoi le fameux poème ne cesse de faire valser l’imagination des disciples tidianes le temps de ses récits nocturnes en prélude au Mawlid.
Le contexte de son écriture demeure authentique. Comme quoi l’inspiration émane parfois de situations assez complexes.Hémiplégique, Bousri ne dut son salut qu’à l’évocation de ses vers dédiés à la plus parfaite des créatures, en y opérant une symbiose avec des invocations pour sa guérison. Ayant accédé à un stade où il ne trouva plus les expressions aptes à qualifier la grandeur de son bien aimé de Prophète (psl), il eut cette formule pour seul éloge : « Le summum des connaissances sur lui n’excède point le fait qu’il est humain ». Et c’est là qu’apparut celui dont on célèbre la naissance à l’occasion du Gamou, histoire de lui affirmer : « Je suis certes humain, mais je demeure la plus parfaite des créatures, » En coran vivant, pour reprendre les propos de Seydatouna Aicha, il ne peut que s’exprimer en proférant toujours des paroles en parfaite harmonie avec le Coran. En effet, le livre saint stipule dans le dernier verset de la Sourate «Al Kahf » (la caverne) que Mouhammad (psl) est certes humain, mais qu’il a été choisi pour recevoir une révélation émanant du ciel. A son réveil, l’Imam Bousri était complétement guéri de sa maladie.
La Bourda comprend 10 chapitres de 160 vers. Chacun d’eux se réfère à une évocation dédiée à un aspect authentique de l’œuvre prophétique. Dès l’apparition de la lune, l’invocation faisant office de refrain retentit partout, et ceci tous les soirs, pour que la bénédiction divine puisse à jamais être comme une lanterne qui éclaire la grâce Mahométane.
AUDIO : Serigne Pape Makhtar Kébé sur le Sens du Bourd