« Je voudrais au nom de tous les chefs religieux du Sénégal vous exprimer notre satisfaction à participer aux travaux du deuxième « Sommet des consciences pour le climat » qui permet aux Chefs religieux et aux autorités morales de ce monde d’être associés à la réflexion sur des enjeux aussi importants. Nous avons tous une pleine conscience des conséquences désastreuses du dérèglement climatique, imputables, pour l’essentiel, au comportement irresponsable des hommes sur la nature. Aussi, nous adhérons entièrement à cette initiative qui consiste à impliquer les autorités religieuses et morales de la planète à la recherche de solutions plus inclusives, plus innovantes et plus durables. Dans notre perspective africaine, nous y adhérons pour trois bonne raisons.
La première est que, nous avons la conviction qu’il n’y a de richesse que d’homme et que pour changer les comportements des citoyens du monde vis-à-vis de l’écosystème, nous devons principalement agir sur le facteur humain. Qui est mieux placé que les autorités religieuses et morales pour agir sur les consciences, les mentalités et l’éducation afin d’amener les humains à adopter des comportements de sauvegarde et de préservation de la planète.
La deuxième est que notre monde est scindé en deux parties. Il y a celle, dominante, qui se valorise par la quantification économique et qui est à l’origine de la plupart des dérèglements constatés et celle des pays du Sud qui, eux, se valorisent par le développement des humanités. La nécessité d’organiser un « Sommet des consciences » est l’illustration parfaite que le monde n’est pas qu’économique. Il est aussi social et humain. C‘est le temps pour les pays développés d’écouter la voix des pays du Sud dont la sagesse et l’expérience des humanités pourraient aider à rééquilibrer les choses et nous mettre sur un chemin de vie plus rassurant pour la planète entière.
La troisième raison est que sur tous les enjeux mondiaux, la parole est principalement donnée aux experts aux dirigeants politiques et aux autorités morales des pays du Nord. C’est le temps pour le monde économique plus développé de faire preuve d’humilité et de laisser s’exprimer les idées, les valeurs et les expériences des pays du Sud qui, à bien des égards, peuvent apporter de remarquables contributions aux solutions universelles à mettre à la corbeille du « Sommet des consciences ».
Enfin, les chefs religieux du Sénégal ont fait aux participants du Sommet les recommandations suivantes :
▪ Asseoir l’ancrage institutionnel du « Sommet des consciences » pour garantir l’opérationnalisation d’un programme activités destiné à concrétiser l’engagement.
▪ Doter le « Sommet des conscience » d’une feuille de route permettant d’avoir la lisibilité de son plan d’application entre les rencontres de la COP.
▪ Réfléchir sur les conditions de la mise en œuvre de ses recommandations et ses mécanismes de fonctionnement pour éviter que ce soit une énième organisation qui promeut principalement les idées du monde développé.
▪ Encourager les élites africaines à participer avec leadership et contributions pertinentes aux travaux des initiatives du « Sommet des consciences » pour que cette fois ci, l’Afrique qui a tant de choses à offrir au monde, ne soit la dernière roue de la charrette planétaire.