Asfiyahi.Org DIRECT DU MINBAR Direct du Min’bar – Vendredi 09 Zul Qa’dah 1437. 12 Août 2016 La Salât : Conditions de Validité – Piliers et Obligations d’Exécution
DIRECT DU MINBAR

Direct du Min’bar – Vendredi 09 Zul Qa’dah 1437. 12 Août 2016 La Salât : Conditions de Validité – Piliers et Obligations d’Exécution

Le Prophète ç’AwS avait alerté que la Salât (les 5 obligatoires au quotidien s’entend) constitue la vitrine de la religion. Le premier parmi les actes d’adoration que Allah Examinera le jour du jugement, et si satisfaisante, Allah n’Aura pas besoin d’Examiner les autres actes, Il Délibérera au bonheur de son serviteur sur cette base. D’où l’importance de la Salàt, qui à elle seule englobe tous les critères, tous les fondements, tous les secrets de la relation établie entre le serviteur et son Seigneur. Négliger la salàt, rappelle Imam Abou Assia, à l’entame de son prêche à Genève revient donc à négliger la relation avec Dieu ! Qui oserait négliger son contrat avec son employeur, au risque de se retrouver  sans salaire, ou encore avec son opérateur téléphonique, au risque de ne plus être connecté et pas seulement par téléphone, mais connecté au sens IT du terme, i.e. manquant de tout – téléphone, sms, réseaux sociaux, internet, agenda, liste de contacts, souvenirs en photos et vidéo. Autant donc il est important de respecter les conditions de notre contrat avec notre employeur ou opérateur, plus encore il l’est de soigner l’exécution de ce contrat avec Dieu qu’est la Salât au quotidien. Combien sont ceux-là qui ont acheté un appareil moderne, installé une puce, souscrit un abonnement, payé les frais préliminaires, mais ont négligé les conditions de fonctionnement et se retrouvent avec un amas de technologie sans aucune utilité!

Abu Huraïra avait alerté qu’il était bien possible qu’un adulte croyant exécute la Salât à longueur d’année et n’en récolter aucune acceptation par Dieu ! Quelle négligence (Vs 4-5, S107)! Mais comment est-ce possible ? Par ignorance des conditions, par méprise des piliers, par négligence des obligations et des astuces avertit l’Imam. Dans ce monde gadgétisé, même les contrats que nous ne lisons pas incluent tout de même une clause ‘j’accepte les termes et conditions’ et tant qu’on ne prétend pas les avoir acceptés en cochant juste une case à côté sans rien comprendre de ces termes et conditions, on ne peut avancer dans le contrat en question ! Les contrats de Dieu sont appelés à être indemnes de toute triche ou ignorance et ne reposent que sur la véracité d’exécution (V1, S1). Il nous faut absolument connaître dans les détails chaque aspect et pour la Salât, il y a justement d’important détails à connaître et dans des registres aussi variés que différents. L’Imam tout en rappelant la densité de ces registres et l’importance de distinguer chaque détail, retient de n’aborder partiellement et pour cause de temps que trois aspects – conditions (Shurût), au nombre de 9, piliers (Arkàn) au nombre de 14, et obligations (Wàjibàt) au nombre de 8. A priori, il n y a aucun lien entre ces trois nombres, sauf que moins que le nombre, c’est plutôt la règle qui s’applique à chaque catégorie qu’il est plus important de retenir pour pouvoir appliquer en tant que contractant.

Parmi les (Shurût) conditions d’exécution et de validité de la Salât, il y a les faits suivants : d’entrer dans l’Islam, d’atteindre l’âge pubère, de se diriger vers la Qibla, d’être dans les limites de l’intervalle de temps assujetti, et de réitérer son intention pure d’exécuter la Salât en guise d’adoration pour Dieu – et non parce que les gens sont là ou parce que les autres vont commenter ! Pour pouvoir exécuter la Salât, il faut que chacune et toutes les 9 conditions soient vérifiées et si une des conditions est en défaut, la Salât ne peut être valide. Quant aux (Arkàn) piliers qui fondent la Salât, ils incluent la couverture des parties intimes, la pureté du corps, des habits et du lieu, mais surtout la pureté du cœur et de l’esprit. L’Imam d’attirer l’attention sur la nécessité dès lors de connaître les parties à couvrir pendant la Salât pour ne pas s’exposer à une invalidité de l’acte. Pour les mâles, il faut couvrir les épaules, et la partie du corps entre le nombril et les genoux inclus. Le paradoxe ajoute-t-il c’est souvent ces jeunes qui prient et durant la génuflexion (Ruku’), font apparaître la partie du corps nu au bas du dos ou le haut de hanche. Sans s’en rendre compte, ils ne respectent plus un des piliers, or un seul pilier qui manque et la maison ne tient plus ! Quant aux honorables dames, tout leur corps excepté le visage et les paumes doivent être recouvertes pendant la Salât, et là aussi il y a souvent des manquements à faire apparaître par négligence quelques parties du corps nu ou encore perceptible par la légèreté de l’étoffe. Attention !

Parmi les piliers, il y a aussi fait remarquer l’Imam la pause gestuelle (Al I’tidàl) entre les actes, et nombreux sont ceux qui l’ignorent et donc la violent, en enchaînant les gestuels sans pause, sans élégance, sans coordination. Les gymnastes (et les jeux de Rio sont un régal) connaissent bien cette règle fondamentale de l’exécution coordonnée et les meilleurs sont ceux qui s’appliquent à observer ces pauses. Dans la Salât, plus qu’un pilier, la pause après s’être relevé de la prosternation (Sujud) est une obligation et la sérénité des gestes (At-Tuma’niya) est aussi une obligation. Il s’agit d’exécuter les gestuels dans une approche disciplinée, posée, humble et de toute élégance ! Cette élégance dans le gestuel qui inclut un temps suffisant pour prononcer une fois au moins la formule consacrée est souvent ignorée dans l’exécution bâclée et très hâtive par certains et qui tombent sous la sanction des Vs4-5 de la S107, ceux-là qui se montrent négligents dans leur Salât et à qui Allah Promet une sanction, ceux-là même que Abu Huraïra citait en introduction.  
 
  Il est donc important de connaître aussi bien les conditions (Shurût) que les piliers (Arkàn), mais aussi de connaître leur règle respective d’application, et les distinguer de celles des obligations (Wàjibàt) et des compléments par exemple. Aucune Salât ne peut être valide si la totalité des conditions et la totalité des piliers ne sont respectés. Pourtant, en ce qui concerne les obligations et les compléments fait remarquer l’Imam, on peut en rattraper certains en cas de manquement avec la prosternation de réparation (Sujûd As-Sahw). Le premier Takbîr Al Ihrâm pour entrer dans la sacralité de la relation avec Dieu durant la Salât est une obligation, la récitation de la Fâtiha pour chaque unité (Rak’a) est une obligation, de même que la station debout durant cette récitation, l’intention, la prosternation, la génuflexion sont autant d’obligations dans la Salât qui sont à distinguer des conditions et des piliers. Chaque geste dans la Salât est à répertorier dans un au moins parmi les registres des condition, des piliers, des obligations, des compléments ou encore des embellissements. Sommes-nous suffisamment au fait de tous ces détails ? Pourtant, nous sommes bien au fait de tant de détails pas plus utiles comme les taux de change, le cours de l’or, le prix du carburant, la météo du w-e, etc. 

Nous mettons tant d’énergie à mettre à jour nos logiciels, à télécharger de nouvelles applications de course à pied, ou de forme physique, à acquérir la nouvelle marque de chaussure, d’équipement, à gravir les échelons de carrière, à découvrir de nouvelles destinations de vacances, et nous ne faisons pas attention à notre contrat préliminaire avec Dieu pour en distinguer les conditions des piliers…Qu’attendons-nous pour nous y mettre, en toute humilité, en toute sagesse !

Best Zyars en ce Vendredi de sacralité durant la plus longue période sacrée (3 mois à la suite) et qui appelle pour chacun comme pour tous, à un état d’esprit des plus positifs, des plus productifs, des plus sereins. Voilà tout ce que la Salât procure justement, positif, productif, serein…à longueur de vie, et pour le bien de tous !
Al Amin

Quitter la version mobile