Asfiyahi.Org DIRECT DU MINBAR Direct du Min’bar – Vendredi 1er Safar 1437 – 13 Novembre 2015. De Richesse, il n y a que de l’Esprit, de Pauvreté, il y a pire que de matériel !
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Direct du Min’bar – Vendredi 1er Safar 1437 – 13 Novembre 2015. De Richesse, il n y a que de l’Esprit, de Pauvreté, il y a pire que de matériel !

Cheikh Mahdy dans son prêche ce midi à Genève a repris l’un de ces quatre célèbres récits de la S.18-Keuhf, et qui ensemble constituent une allégorie de tous les temps tant ils interpellent chaque humain à ne pas se faire d’illusions sur quatre choses. Quatre choses qui peuvent ouvrir toute opportunité d’élévation (V4, S95) si ramenées à leur racine divine, mais peuvent tout aussi corrompre au plus bas (V5) si réduites à une perception purement humaine d’égoïsme et orgueil. Et c’est justement ce qui arrive à ce jardinier des deux parcelles, dont le périmètre cultivé regorgeait de toutes variétés fruitières, sans compter la rivière qui coulait à flot entre les deux et la clôture faîte de dattiers (Vs 32-33, S18)…un rêve de jardin pour les connaisseurs précise l’Imam. Et pourtant, mal lui en prit…

Les quatre récits de la Sûrate de la Caverne sont à méditer dans le sens de l’alerte qu’Allah Fait du Qur’ân comme une (i) communication explicite pour tous les humains, afin qu’ils en puisent des (ii) arguments pour tout évènement, qu’ils se (iii) convainquent de l’Unicité d’Allah et que les (iv) esprits alertes s’y délectent de logique et de bon sens (V52, S14). Et c’est justement ces quatre registres qui transparaissent dans les 4 récits que l’Imam en relatant les Exégètes rappellent comme suit – (i) Le récit des compagnons de la caverne (Vs 10-28) prévient contre l’illusion du Tawhîd et de la Foi, comme quoi tant de tentatives nous assaillent dans notre Foi et conviction de l’Unicité de Dieu et qu’il nous faut être sur nos gardes (V28). (ii) Le récit de Mûsà et Qadir (Vs 65-82) prévient contre l’illusion de la connaissance et du savoir. Car en fait, il peut arriver que nos statuts sociaux nous trompent à opérer un glissement vers un prétendu statut de savoir, alors que ce n’est qu’une illusion. Allah nous Appelle donc à l’humilité, et surtout à ne pas opérer uniquement avec un savoir, une connaissance ou une science sans sagesse comme accompagnement (V70). Ce que Pascal a repris avec sa célèbre science sans conscience n’est que ruine de l’âme. Or la sagesse ne vient que d’Allah et quiconque acquiert la sagesse est certainement dans l’échelle de l’abondance de bénédictions (V269, S2). (iii) Le récit de Zul Qarnayni (Alexandre le Grand selon la majorité des récits – Vs 83-99), qui alerte de l’illusion de la puissance ou de la souveraineté dans ce monde et qui appelle aussi à une gestion vertueuse et redevable du mandat électif confié par les citoyens et qui ne dure que très peu. Quiconque se retrouve dans une position d’exercer un pouvoir, un mandat, un terme électoral ou une souveraineté de ce monde doit donc éviter l’illusion de l’usure et opter pour la vertu, la transparence, la recevabilité, et produire en faveur de sa communauté des solutions abordables aux complexités afin d’attirer l’aisance de Dieu (V88). (iv) Enfin, ce récit qui a fait l’objet du prêche de ce midi (Vs 32-46).

Et Racontes leur ce récit comme une illustration des mirages de ce monde dit le Qur’ân (V32). Il s’agit de deux amis, Allah a doté l’un (par sa sagesse) de tant de richesses et de bienfaits. Mal lui en prit de s’adresser à son ami en prenant l’accumulation matérielle comme critère de meilleur statut. Ce glissement alerte l’Imam est une règle non établie et qui trompe beaucoup parmi les croyants. Ceux qui soutiennent que puisque Allah leur a donné des biens dans ce monde, ils seront aussi dans un statut confortable dans l’autre monde se trompent. Ce n’est point établi ! Et l’Imam de prendre l’exemple du Prophète qui a le statut le plus désirable et d’ailleurs incessible dans l’échelle du meilleur et qui pourtant a vécu dans une modicité matérielle des plus basiques.

Et dans l’illusion de la luxuriance de son jardin, il tint à son ami qu’il est dans la bénédiction pour de bon, que rien ne peut plus sa passer autre que meilleur pour lui (V36). Il alla dans une démonstration d’orgueil et de complaisance, de suffisance et de vanité qui frisent l’arrogance, voire l’incrédulité. Son ami, qui matériellement est moins nanti le rappelle un peu à l’ordre avec des mots simples, mais qui résonnent trop modestes à son sens. Ne devrais-tu pas rendre grâce à Allah et Lui reconnaître que toutes ces espèces, la rivière, la luxuriance, et l’abondance de tes jardins ne sont que de Lui ? Non lui Répondit-il, ce n’est que par ma capacité personnelle, mon savoir, mon esprit d’entreprise que j’ai acquis tout ça s’exclame-t-il ! Le même argument que Qàrûn avait aussi défendu lorsque Seydinà Mûsà le rappela à l’ordre sur son arrogance devant ses richesses matérielles (V78, S28). Allah n’Aime pas les pavaneurs, les m’as-tu vu, les arrogants, les ingrats (V23, S57) qui ramènent tout à eux et qui ne lui témoignent pas gratitude.

Ce qui devait arriver arriva – dans son arrogance, imbu d’illusion de grandeur, son ami changea de discours en lui décrivant un scénario possible et qui pouvait peut être le raisonner. Ne t’attaches pas à la vérité du moment, elle peut être trompeuse…Allah Pourrait bien changer les échelles, et me donner bien meilleur que toi (pas dans la matérialité, mais dans la capacité de percevoir le bien – V40). Et lorsque Allah anéantit son jardin, dessécha la rivière, dispersa les récoltes, il s’écroula de son piédestal et revint tout de suite au regret – Oh si c’était hier, je n’aurais jamais associé rien à Mon Dieu (V42). Et c’est bien le tournant dit Allah ! Car la Vérité Reste avec Lui.

Voilà donc Dit Allah l’image de ce monde, c’est de l’eau que je peux infiltrer dans le sol jusqu’à ce qu’elle rendre verdoyante toute la terre comme un jardin de rêve, mais que je peux en un coup de vent transformer en poussière…que croyez-vous que Allah ne Pourrait Faire ? (V45). Ne vous attachez pas aux biens matériels, poursuit-Il, les accumulations de biens de toute sorte (capitaux, devises, métal, terres, troupeaux, etc.) ainsi que les effectifs (enfants, militants, supporters, fans, talibés, disciples, etc.) ne sont que des illusions de ce monde…ce qui compte chez Allah, c’est justement le résiduel des œuvres de bien, lorsque toute matérialité s’évapore (V46).

Voici un récit on ne peut plus clair qui parle à tout humain, de toute condition, sous toute tropique, de toute époque, de tout âge, à tout moment de sa vie. A nos tours d’en puiser des arguments pour s’adresser à nos consciences et vérifier si nous ne sommes pas dans des illusions, de savoir alors que c’est la sagesse qui compte, de biens alors que c’est le résiduel (bàqiyàtus-Sàlihàt) des œuvres de bien qui compte, de pseudo-foi alors que tant de tentatives nous assaillent pour affaiblir notre Foi, de puissance alors que seule le cœur pur est source de puissance et de souveraineté.

Vérifions donc notre état d’esprit par rapport à ces quatre et ayons l’humilité de migrer du savoir vers la sagesse, de la Foi à l’authenticité de la Foi, de l’accumulation de matérialités au résiduel des valeurs, de la convoitise de pouvoir et de titres à un cœur pur et assaini. Voilà les vrais forces de la nature qui révolutionneront le monde, mais que n’incarnent que très peu parmi les serviteurs de Dieu, très peu en nombre, mais suffisant peut être pour maintenir l’espoir…gonflons les rangs de la vertu par le culte de l’humilité et éloignons-nous des tentations de ce monde par le renoncement à toute négativité et par le détachement de toute matérialité…c’est d’ailleurs tout le sens du dernier verset (110) de cette Sûràt 19, à savoir quiconque espère opérer ces migrations des illusions trompeuses de ce monde à la réalité du Rendez-Vous inévitable avec Dieu Doit s’entreprendre à une seule chose – œuvrer pour le bien après s’être assuré que son cœur ne soit corrompu d’aucune forme d’associationnisme, implicite ou absolu, de confession ou d’adoration, directe ou indirecte, perceptible ou suspecté…

Best Zyars en ce Vendredi, 1er de Safar 1437…déjà !

Al Amine

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