L’appel à la voie D’Allah est une invite permanente tout comme le ralliement à répondre à cet appel (V24, S8) et même si appel et réponse peuvent être distincts comme l’appel de Seyyidunà Ibrahim et la réponse par les rites du Hajj chaque année. Or pour Le Àzan, et l’appel et la réponse à l’écho sont dans la même et unique formule, formule qui concentre le Kalimatut-Tawhid, la meilleure des expressions qu’un humain peut formuler (Hadith) mais aussi les deux attestations de foi en Allah et en son Prophète S’AwS, tout en connectant à la prière et à son ouverture de joie à communier avec Allah (Al Falàh), qui augure donc de la joie ultime de Le rencontrer au Paradis. Ce que nul ne peut espérer en dehors de son agrément (V71, S9) comme bonus une fois au Paradis. En sommes-nous vraiment conscients de tant de densité et d’anticipation, mais aussi de guidance et d’encouragement au meilleur ? Et pourtant cet appel au Falàh que nous attendons 5 fois par jour, pourquoi est-il presque toujours répertorié en absence ?
Combien de Hadiths révèlent le statut tant enviable des Muezzins, Ceux-là qui appellent les croyants à la Salàt et au Falàh ? Le jour du jugement, les Muezzins auront un cou à la girafe comme un indicateur de leur statut élevé parmi les croyants (Hadith). Le Prophète ajoute que tout être ou chose qui entend l’appel témoignera le jour du jugement que l’appel leur est parvenu et nul n’aura donc de prétexte à prétendre n’ avoir pas entendu au moins un appel, surtout maintenant que tout instrument est doté d appli pour appeler et rappeler ces alertes parmi tant d’autres! Allah Lui nous Veut ce bien de répondre avec un grand cœur à l’appel vers le bien, mieux de nous empresser comme durant les soldes monstres des Grands Magasins à vivifier son nom par la réponse à son appel, notamment en ce Vendredi (V9 S62) jour de lumière, jour de grâce, jour de miséricorde, jour de soldes monstres !
L’appel à la prière aussi récurrente et familière ne doit donc point être prise à la légère, elle doit plutôt pénétrer notre cœur, réveiller notre esprit, revigorer nos sens et organes, titiller notre primo nature à l’adoration d’Allah. Voilà pourquoi le Prophète avait enseigné qu’il soit confié à des croyants qui sont sincères et authentiques dans leur amour de Dieu, du Prophète et de l’Islam pour pouvoir y appeler les autres, qui ont une voix qui porte et qui convainc, un verbe qui rassure, un attachement à la Mosquée et à ses exigences, et un port élégant. Ne devrions-nous pas rappeler ces fondamentaux qui visiblement dans bien des cas ne sont point appliqués dans nos mosquées ?
Car en fait, combien de cœurs se sont laissés pénétrer par la puissance de cet appel (Azàn de Fajr à Madinah, Àzàn à L’aéroport de Dubaï), par le retentissement de son contenu, par la densité de son message, par la divinité de ses expressions, par la poésie du verbe (Azàn d’Al Azheur) et encore par le talent du Muezzin (Genève) qui allume la lumière de la prière? Ibn Rajab a rapporté du Prophète qu’il mettait en garde ceux-là qui ignorent d’une façon ou d’une autre ces appels, qui s’en démarquent ou les snobent.
Car de réponse, nous offrons bien plus promptement à certains appels y compris de non raison – parmi les manigances de l’esprit, du cœur et de la passion, au détriment de celui de raison – âme, primo nature, conscience. Nous sommes plutôt portés vers les mondanités et sommes prompts aux alertes des variations des taux d’intérêt ou de la météo ou encore de tant de futilités (V95, S16). Et pourtant recommande le Prophète, le Azàn offre une opportunité inattendue de sécuriser cinq bénédictions qu’il a détaillées comme suit.
1. En répétant les mêmes expressions exceptés les deux Hayya ‘ala…pour lesquels il faut faire suivre le Hawqala, le croyant gagne le Paradis.
2. En attestant le triptyque post-Àzan – Agréer Allah comme Seigneur, Muhammad comme Prophète et Islam comme culte, il est amnistié du châtiment.
3. En y adjoignant le Salàt ‘alan-Nabiy, il se fait effacer son stock de péchés.
4. En terminant par la requête du Wasîla en faveur du Prophète, il gagne son intercession (Shafà’a).
5. Enfin, toute invocation formulée entre Àzan et Iqàma est Agréée.
En sommes-nous vraiment conscients de tant de bénédictions rien qu’en étant sensible à l’appel et en illustrant notre réactivité à la solennité de l’appel par ces formules (1-4) ? Le Prophète avait ajouté que le Takbir – Allàhu Akbar – est l’une des formules les plus appréciées d’Allah puisqu’elle ne laisse subsister le moindre doute sur la toute suprématie d’Allah, le Plus Grand en toute dimension. Le Azàn introduit donc sur cette assertion comme une sorte de préalable à l’attestation du Tawhîd, alors que sa récurrence dans le calendrier quotidien illustre son importance parmi les rituels du croyant. Il n’y a pas meilleur prêcheur que le Muezzin ajoutait-il, car son appel est une invite permanente à emprunter la voie d’Allah, empreinte de Tawhîd et couronnée de Falàh (félicité).
Voilà pourquoi Allah Est si explicite dans son invite aux croyants à répondre à l’appel de la prière hebdomadaire du Vendredi, car seul notre égoïsme voire ingratitude nous empêche d’y répondre. Allah nous Invite donc une fois l’appel émis de se précipiter à l’évocation du souvenir de Dieu (V9, S62), souvenir du pacte de Fidélité pré-existentiel de notre âme (V172, S7), souvenir de ne point succomber aux tentations de Satan (V60, S36), souvenir de Sa Promesse de nous extirper des ténèbres et de nous embarquer dans la Seule et Unique Lumière (V43, S33), souvenir de ne chercher recours et secours qu’en Lui (V5, S1)…tant de souvenirs d’évocation du nom de Dieu qui ne peuvent que nous connecter aux bénédictions naturelles de ce jour de Lumière, de miséricorde, de pardon, de félicité et surtout de récolte. Pourtant Allah nous Rassure qu’une fois la prière terminée, nous pouvons retourner à nos occupations partout sur terre (V10, S62) et espérer engranger ses faveurs tant que nous ne trahissons pas ce pacte de la conscience permanente de Dieu, et qui doit s’illustrer par l’abandon de l’orgueil humain au profit de l’abondance des signes de reconnaissance (V10)…reconnaissance de toutes ces faveurs de sa Part et qui font que le culte de Dieu, la prière, l’Adoration et tous les actes religieux ne sont nullement incompatibles même le Vendredi mais plutôt parfaitement en phase avec le travail et l’activité humaine sur terre.
Vérifier tout de même votre liste d’appels en absence et assurez-vous qu’il n’y ait pas d’appels à la prière à la pelle ! Ce serait super risqué et vous avez peut-être raté l’appel de votre vie ! Heureusement nous avons tous un sursis!
Best Zyars
Al Amin