Au point de vue religieux, les coutumes étaient si mêlées à la religion qu’il était difficile de les distinguer, autant que la vérité et le mensonge s’étaient mêlés également dans la pratique du Soufisme au point que le Cheikh appelait une telle situation celle du travestissement de la vérité. Au point de vue politique, les autorités coloniales après avoir totalement supprimé les résistances armées islamiques et nationales se tournèrent vers les principaux savants du pays pour contrôler de prés leurs mouvements. Au point de vue social, il est vrai que certains marabouts exploitaient les sentiments religieux d’une partie des musulmans non avertis, spoliant leurs biens que ces derniers leur donnaient sous forme de cadeaux (ADIYA) et dons, attitude n’ayant aucun fondement dans la religion. Mais voila Seydi El hadj Malick Sy-Que Dieu l’agrée ! Qui se lève en tant que rénovateur, prenant sur ses épaules la mission de réformer ces différents aspects qu’il a diagnostiqués et définissant les causes et les facteurs qui en ont favorisé l’extension, avant de prescrire le remède efficace, en considérant par ailleurs qu’il relève de sa responsabilité de sonner l’alarme et de communiquer ce qu’il faut faire.
- Le phénomène consistant à épouser plus de quatre épouses légitimes.
- A épouser ensemble deux sœurs.
- A épouser une femme encore en veuvage.
- A se permettre certaines choses que la loi islamique a prohibées.
- A boire de l’alcool et dire que c’est du lait.
- A être convaincu que la science des vérités essentielles est différent de celle de la Loi islamique.
- A rassembler les femmes et les hommes dans les séances de Zikr.
- A commettre des innovations pendant la commémoration du Maouloud.
- En favorisant la dégradation des mœurs particulièrement celles consistant à ce que les femmes se mettent presque à nue en portant des habits transparents ou montrant toutes leurs formes.
- A se prosterner sur les mains des marabouts et des personnalités.
- A consommer illégalement les biens d’autrui au nom de la religion.
- A pratiquer la corruption et la fraude.
- A promettre le paradis et le salut éternel aux gens.
- Se glorifier de ses ancêtres. A faire de la mendicité une activité professionnelle.
- A vendre les Noms de Dieu.
Le Cheikh avait réussi à préserver ses disciples de ses déviations tout comme il avait réussi à communiquer son message réformateur jusqu’à la base de la société en déployant le slogan : « Mais la plupart des hommes ne croiront pas, aussi zélé serais –tu » (CORAN).
Résumé de la communication de Serigne Papa Makhtar Kébé (Colloque international sur la vie et l’œuvre de El Hadj Malick Sy, Dakar,CICES 2002).
La traduction de« Kifâya ar-râghibîn » ou « Dénonciation des Innovateurs qui introduisent dans la Loi de Dieu des choses qui n’ont aucun fondement dans la Religion » est disponible aux éditions al bouraq : Le Grand Savant El Hadji Malick Sy. Pensée et Action. Tome 2 : Kifâyat ar-Râghibîn. Ce qu’il faut aux bons croyants (Texte arabe établi, traduit et annoté avec index et glossaire) – El Hadji Rawane Mbaye – € 35,00