Le scénario le plus probable pour le serviteur est que son bilan d’actes d’adoration et de comportement social ne lui soit favorable en première lecture tant il aura accumulé des torts, mais la lecture du bilan par les Anges comptables ne signifie pas jugement de Dieu, car sa miséricorde prime sur son impartialité (V74, S3). Le scénario inévitable pour certains est que leur charge envers les autres à travers mensonge, calomnie, faux témoignage, dire des autres sans intention pure, et toute sorte de corruption et de triche précipitent son auteur davantage au tréfonds du châtiment. N’eût été la miséricorde d’Allah d’avoir isolé ce compte Jeûne à l’insu de tout comptable et de le protéger contre tout prélèvment, n’eût été sa tendresse à le sortir comme dernier recours, nombreux seraient précipités dans le châtiment ! Wouaw !
Or donc, il faut placer des avoirs dans ce compte, en quoi faisant ? En respectant tout ce qu’Allah a Ordonné pour le Ramadan et en s’éloignant de tout ce qu’il y Interdit. Voilà le code de conduite simple qui illustre le sens du Ramadan, soit comme avait alerté le Prophète – ceux qui ne s’interdisent pas les comportements répréhensibles dans le mensonge, le verbiage, la calomnie, qui peuvent aller où ils veulent, toucher ce qu’ils veulent, regarder ce qu’ils désirent, dire sur ce qu’ils veulent, et qui prétendent avoir jeûné parce qu’ayant simplement observé une abstinence de manger et de boire, ceux-là avertit le Prophète ne récoltent rien de leur jeûne (Hadith). Puisque Allah a clairement dit qu’Il a prescrit le jeûne pour les croyants pour qu’ils atteignent un statut plus élevé que la Foi, soit la Piété, il faut donc s’assurer que cette piété meuble tous les actes et non actes du Ramadan – ordre comme interdiction. Le Ramadan est donc la plus parfaite des illustrations de comment observer strictement les ordres d’Allah tout en évitant ses interdits, c’est de la discipline d’Ecole. Et dans cet élan de réponse à l’invite du Divin, nous devons être reconnaissants de cette faveur qu’Allah nous a faite en prescrivant une pratique de piété, porteuse de Miséricorde (premier tiers) vers son Pardon (2ème tiers) et à même de sauver du châtiment…(dernier tiers du Ramadan).
Nous devons rendre grâce et être reconnaissant d’autant plus qu’Allah dans sa miséricorde infinie a atténué certaines conditions du Jeûne, sans qu’il ne soit pourtant incompatible avec notre mode de vie productif ou même sacerdotal. L’épique bataille de Badr a vu des combattants musulmans plutôt ragaillardis qu’affaiblis par le jeûne et ils ont historiquement triomphé sur leurs ennemis.
Prétendons-nous à la même récompense qu’eux en nous plaignant de jeûner plusieurs heures mais beaucoup plus simple qu’à Badr ?
Ainsi est le symbole du jeûne qu’il décuple la capacité du croyant à faire face à tout assaut ennemi, qu’il soit physique, moral, virtuel ou satanique et surtout à triompher sur toute épreuve. Et voilà pourquoi le jeûne ne saurait être qu’abstinence de consommation et de jouissance, mais un élan ascétique de tous les centres sensoriels vers le Créateur et c’est cet élan vertueux de tous les sens et organes, de la conscience et de l’âme qu’Allah Dit être le Seul destinataire et donc le seul Payeur. CQFD.
L’Imam a aussi rappelé que le verset 183 de la S2 a explicité les conditions d’allègement et les circonstances de dérogation dont certains par ignorance ou par abus extrapolent dans un champ non autorisé. Celui qui est malade temporairement doit différer ultérieurement, celui qui est en voyage d’obligation et pas de loisir de son choix peut différer, mais Allah s’Empresse d’indiquer qu’il vaut mieux pourtant si le voyageur jeûnait. Il n y a que celui atteint de maladie chronique, attesté par un spécialiste reconnu et pour qui toute abstinence mettrait en danger de détérioration de santé qui doit substituer par un Fidya alimentaire journalier clairement indiqué par le Qur’ân (V184) et qui doit être donné à un nécessiteux après Fajr de chaque jour du Ramadan. De même le croyant en âge avancé et qui ne jouit pas de toutes ses capacités physiques et cognitives, pour qui les conditions du jeûne pourraient être insupportables. Le Fidya de substitution est justement l’illustration qu’Allah Veut des conditions clémentes et convenables pour tous et non la dureté (fin V185), mais surtout qu’Il Entend inclure tous dans cette ouverture au dernier recours, que tout croyant espère capitaliser.
Autant le jeûne éligible à ce compte tant désiré du dernier recours doit être un jeûne de piété, sincèrement ancré dans le cœur et dans la conscience du croyant, accompli uniquement pour la face de Dieu et non par mimétisme, par calendrier social, par voyeurisme ou même par contrainte sociologique, et surtout accompli sans complainte ni mauvais caractère, ni indicateur explicite , autant le Fidya crédité du même taux indiciaire doit obéir à la même piété. Et d’ailleurs, Allah n’Agréé que pour ces pieux là (V27, S5), les mêmes pieux qui jouissent déjà de tant de considération de Sa part qu’Il les Protège en permanence dans un périmètre de sécurité (V51, S44), périmètre qui protège aussi leur cœur et leur conscience de toute corruption.
Voilà dit l’Imam le privilège du jeûne de piété que n’ a même pas la Salât, qui est pourtant champion dans la catégorie des actes d’adoration (Hadith), c’est qu’en servant de compte de dernier recours le jour sans recours, il est crédité dans la discrétion de la miséricorde divine de suppléer au jugement de première instance qui condamnerait le serviteur au châtiment pour lui ouvrir les portes du paradis parmi les plus privilégiés. Leur bénéficiaires ainsi que les Anges dans le secret de ce compte seront ébahis de tant de miséricorde d’Allah à octroyer à ses serviteurs toutes les conditions de réussir ici et là-bas…oui Allah nous Veut des conditions facilitatrices et non de la dureté et Il nous Indique la voie par la Foi, l’œuvre pieuse vers cette récolte magnifique comme une faveur (V88, S18) et Il ne nous Fait supporter que ce dont nous sommes en capacité d’accomplir (V286, S2). Saisissons donc l’occasion du Ramadan pour bénéficier encore de sa protection, de sa proximité et augmenter nos avoirs dans ce compte si secret de dernier recours.
Cela devrait être réjouissance et non souffrance !
Best Zyars,
Al Amin