Le prétexte dit-il est le fait – conscient ou non – que nulle créature sur cette terre n’existe tant que ce n’est au moins une bénédiction gracieuse de Dieu qui lui octroie un tel privilège, car et là, c’est le scientifique qui prend le relais, il n y a aucune différence de la suspension de l’âme humaine entre son sommeil profond (au 3ème stade avec le sommeil paradoxal comme il l’a si bien expliqué) et sa mort. La seule différence, c’est au réveil (V42, S39) – pour le sommeil, Allah Ramène l’âme dans le corps après quelques heures, sinon, le réveil est différé dans l’au-delà ! Et le Qur’ân utilise bien ce terme de ‘différé’. Qui d’autre que le détenteur de l’âme – et qui l’a signifié au Prophète S’AwS que c’est une affaire relevant exclusivement de sa gestion (V85, S17) peut opérer cette délicatesse sans se tromper ?! Imaginez une seconde si Allah avait délégué la gestion de l’âme durant son sommeil…qui serait tranquille d’aller au lit ? Et c’est pareil argument avec lequel il avait rassuré le Prophète Mûsa et son peuple que s’il Lui arrivait de dormir, le désordre et le chaos seraient quotidiens (Âyatul Kursiyy). L’humain doit donc en permanence se représenter ces innombrables bénédictions dont Allah lui fait faveur et dont il est si gâté qu’il ne se rend pas compte (V34, S14).
Mais puisque l’humain est porté sur la quête d’élévation (pas seulement en altitude), il ne va tarder à se demander parmi les bénédictions de Dieu, quelle est la plus convoitée, la plus importante, la plus élevée. Et le Prophète d’anticiper une telle curiosité et de rendre service à la communauté avant qu’elle ne manque d’oxygène dans son aventure d’altitude. Dans un prêche à Médine, il promit de révéler aux croyants LA chose plus importante que la terre et toutes ses richesses, plus valeureuse que les cieux et tous leurs trésors, plus désirable que toutes les montagnes et leur équivalent en or…et les compagnons étaient à la fois curieux et pressés de savoir. Le prophète leur dit – il s’agit du Zikrul-Làh – qui est d’ailleurs difficile à traduire, s’agit-il d’évocation du Nom de Dieu, représentation de Ses Attributs, conscience de Sa Souveraineté, compagnie sublime de Sa Face, contemplation, émerveillement… tous ces termes peuvent signifier le Zikr, et pourtant aucun ni tous ensemble ne sont assez expressifs pour le traduire. L’Imam tout en reconnaissant donc l’étroitesse de toute tentative d’explorer le champ du Zikrul-Làh résume tout de même cinq dimensions de ce trésor du Zikr, à commencer par la puissance 1.
· Zikr de la langue ou de la bouche – Nommer quelque chose est bien un indicateur de son attachement – et l’amour de Dieu doit donc pouvoir s’exprimer à travers nos langues qui authentifient notre Foi. Allah Loue ceux qui évoquent Son Nom dans leur rites (Vs 28&34, S22) et Déclare (Hadith Qudsiy) Être avec son serviteur lorsque celui-ci L’évoque. Mais Allah ne Peut habiter nulle part ailleurs dans notre monde (Hadith Qudsiy) que dans le cœur paisible et serein d’un croyant. Paix et sérénité qui sont justement les marques du cœur (puissance 2) qui pratique le Zikr…(V28 ,S13).
· Zikr du cœur – Il y a parmi les serviteurs d’Allah lorsqu’ils se prosternent dira-t-il, ne se relèvent tant que Dieu n’est pas venu habiter leur cœur ! Subhànal-Lah ! Et c’est parce qu’ils ont éduqué leur cœur à résonner d’Allah, qui fait que même si leurs lèvres ne bougent pas, leur cœur vibre intensément de Dieu, vibration qui n’est autre qu’une expression du V5, S1 (évoqué ici la semaine dernière) ajouta-t-il. Mais bien sûr qu’il y a cette autre dimension où (puissance 3 = 2+1) le
· Zikr de langue et cœur sont en harmonie…et d’ailleurs le Zikr est perçu par l’environnement extérieur uniquement dans ce cas et on peut entendre les différentes expressions qu’elles soient humaines, animales, végétales ou autres. Le Azân de la Mosquée, le Tajwîd du Qur’ân, le bruit des vagues, la gazouillement des oiseaux, le rugissement du lion, la fissure du diamant ou le cliquetis des cristaux, rien dans tout ça n’est banal et Allah nous en informe (V44, S17) que c’est bien leur forme de reconnaissance au privilège d’existence qu’évoquait l’Imam au début du prêche. Et cette expression universelle de reconnaissance mais aussi de soumission à la Majesté de Dieu n’a de sens que lorsque se traduisant dans tout ce que nous faisons – le prophète Ibrahim nous a enseigné la formule (V162, S6) et cela culmine donc en une dimension supérieure (puissance 4).
· Zikr de Soumission à l’Ordre de Dieu – Dans la recommandation de la Salât qui est selon le Qur’ân un bouclier contre mauvais comportement et déviance, Allah Rassure qu’il y a au-delà de la prière une conscience permanente de Dieu qui est encore supérieure (V45, S29). Et c’est cette conscience permanente de Dieu qui apaise le cœur, installe la sérénité dans les centres de décision et distille son secret dans tout ce que nous faisons. L’Imam de faire remarquer que fort de cette conscience, les gestes d’adoration revêtent de facto un statut de Zikr. Par exemple, le Tawàf autour de la Ka’ba, arpenter l’entre Safà – Marwa, le séjour à Minna, tous ces rites éminemment illustres du Hajj sont catégorisés par Allah dans le registre du Zikr (Vs 198, 200, 203, S2). Tout ce que nous faisons, tout ce que nous recherchons va dans le sens de la recherche de l’Agrément d’Allah et c’est exactement ce qui nous fera monter en altitude pour la rencontre (puissance 5) avec Dieu, à travers le
· Zikr d’aspiration divine – oui c’est bien aspiration et non inspiration ! Ceux qui pratiquent le Zikr par leur langue, par leur cœur, par la combinaison des deux, par leurs organes et conscience…recherchent l’écho de leur vibration autour d’eux et peuvent le trouver dans la voie lactée, dans les cieux, dans l’immensité de l’univers, avec des milliards de galaxies et d’Astres, dont le Soleil n’est qu’une infiniment petite composante. Ceux-là sont dans le tourbillon des orbites astraux entre la Science des matières et la Lumière du Texte, mais le plus exaltant c’est qu’au sortir de ce tourbillon, ils s’émerveillent de Dieu et Lui parle à la 2ème personne du singulier – Subhànaka (V191, S3) – Seigneur, tu n’as certainement pas créé tout ça pour rien ! Le Prophète a reçu ce verset une nuit – il est resté toute cette nuit à explorer sa profondeur jusqu’au Fajr suivant en versant des larmes…Et c’est ainsi sa formule de Zikr – qui ponctuait son existence remplie d’adoration – la lecture et l’approfondissement du Qur’ân, car la lecture est un Zikr de langue, mais le Tadabbur est un Zikr des organes qui embrasse toutes les cinq dimensions et qui fera conclure l’Imam sur l’importance de la lecture du Qur’ân (puissance n, n tendant vers l’Infini).
Il incita les croyants à s’auto-octroyer une partition du Qur’ân à lire et à approfondir chaque jour, même si c’est juste quelques lignes (V20, S73). Car rappelle-t-il le Qur’ân révélé directement dans le cœur du Prophète (Vs 193-4, S26) est une Lumière que ne peut résister nulles ténèbres – en particulier, c’est un Phare permanent de guidance qui montre la Voie de droiture (V52, S42) protégée par Allah. Mais alors le secret de cette lumière justement pour peu que vous sachiez lire entre les lignes, conclue l’Imam, c’est la Salât ‘alan-Nabiy, puisque c’est le cœur du Prophète en Emetteur qui distille cette lumière…lumière qui a bien orienté une Professeur de Physique Russe à sortir des ténèbres de son laboratoire vers la seule Lumière, celle de la Foi en Dieu Unique (S.112), lumière qui continue de sortir les gens des ténèbres de toute sorte vers la seule et unique lumière (V43, S33)…
Je vous invite à une (re) lecture en forme d’invocation des formules de Rabannà qui clôturent la S.3, au terme de l’émerveillement précité (Vs 190 – fin, S2)…n’oubliez pas de dire Aaaamiiin et vous avez le droit de pleurer d’émerveillement!
Best Zyars en cette dernière semaine de Rajab 1435 qui annonce Sha’bàn la semaine prochaine et le Ramadan dans 5 semaines ISA.
Al Amine