Au cours de l’histoire, le Maghreb a entretenu d’étroites relations avec l’Afrique occidentale tout proche, par la Segiet el-hamra, le Sud marocain, voire l’Arabie lointaine. Dès le xi e siècle, les historiens arabes, à l’instar d’Al-’Umari et d’Ibn Battuta, ont identifié des contacts entre le « pays des noirs » (Bilad as-sudan) et les Arabes au travers du commerce de l’or, des esclaves, de la gomme arabique et du sel qui a très tôt favorisé son islamisation. Les richesses de l’Afrique noire d’alors ont aussi profité aux célèbres empires médiévaux des Almoravides et des Almohades, tandis que l’islam se répandait et bénéficiait des retombées de la « fraternité religieuse ». Les confréries soufies accentuèrent ce rapprochement aux xi e et xix e siècles, avec le déplacement des marabouts et prédicateurs. Ainsi la Qadiriya [6] Confrérie soufie fondée ou attribuée à Abdel Qadir…[6], comme plus tard la Tidjaniya, ont très tôt traversé le Sahara et offert un cadre propice aux échanges culturels et spirituels entre la Sénégambie et la Mauritanie voisine. De ce point de vue, l’hypothèse d’un facteur islamique facilitateur des relations arabo-africaines se consolide.
A suivre…