Louanges à Dieu le Tout-puissant qui dit : «Soyez solidaires dans la charité et la piété et non dans le péché et la transgression». Salut et paix sur le meilleur de ses créatures notre Seigneur Muhammad, l’élu des enfants d’ Adnan, à sa famille, à ses compagnons et à ses califes exemples de pureté.
Ceci dit, Le Serviteur de La Hadara Tijaniyya Al Ahmahyya Al Muhammadlyya Al hanafiyya, le non satisfait de lui, Abdoul Aziz Sy -Puisse Dieu le prémunir, ainsi que vous, contre les maux que recèle le Monde des Jinns et des Hommes, lui accorde encore de la longévité, par la grâce de celui qu’il a fait voyager de nuit, lui a fait des confidences spirituelles après l’avoir rapproché de sa hadara sanctifiée.
Ce rappel adressé à l’ensemble des honorables frères, aux personnalités et notabilités, qui ont une affiliation authentique au Pôle de la Souveraineté, notre Seigneur et Maître AHMAD Ben MOUHAMAD Ben SALIM AT-TIJANI -Que Dieu l’agréé -lui sa famille, ses califes, ses Mukhaddams, ainsi que nous-mêmes -et à son Ancêtre Mouhamed Paix et salut sur lui -Que cet agrément ne soit à jamais suivi d’un désagrément de la part de Dieu.
Puisse Dieu nous abreuver -ainsi que vous du flux qui émane de lui (AHMAD At-Tijâni) avec les plus grosses coupes, par sa générosité, sa largesse. Cela est à son pouvoir et à sa portée. Il est le Seigneur et l’Assistant par excellence.
De fait, rien ne m’a incité à prendre la plume que le souci de prodiguer des conseils, l’amour du bien pour mes congénères, la consolidation des liens de fraternité confrérique et d’amitié spirituelle qui nous lient depuis le Monde des âmes, et l’accomplissement du devoir de rappeler Ses propos -Qu’l1 soit glorifié et exalté -dans sa Révélation impeccable, s’adressant à notre Prophète Mouhammad – paix et salut soient sur lui et sur sa famille -: «Rappelle-leur. Car le rappel est utile aux croyants».
Le commandement ainsi adressé à l’Envoyé de Dieu s’adresse par delà lui à ses héritiers spirituels. Ainsi, je vous prierais de bien vouloir accepter et retenir ces conseils qui émanent d’un coeur plein de foi, de sincérité et de respect.
Honorables frères !
Je tiens à vous recommander, ainsi qu’à moi-même, ce que Dieu a déjà recommandé à ceux qui nous ont précédés, et à ceux qui viendront après nous, par le biais de sa Révélation impeccable, «que rien de vain ne saurait aborder, ni de devant, ni par derrière» (Coran) et qui est contenu dans Ses paroles suivantes :
«Nous avons recommandé à ceux qui ont reçu le Livre avant vous et à vous-mêmes, à savoir: craignez Dieu ».
Et aussi : «Nous avons statué pour vous en Religion ce que nous avions recommandé à Noé et ce que nous t’avons révélé, ainsi que ce que nous avons recommandé à Abraham, à Moïse, à Jésus, à savoir:
«Accomplissez les prescriptions de la Religion et n’y divergez point». Et aussi : «Et voici ma voie droite : suivez-la et ne suivez point les pistes qui s’écartent de la Voie de Dieu. Voilà ce que Dieu vous recommande. Peut-être le craindrez-vous». (Les Bestiaux, v. 153).
De même, je vous recommande de vous conformer au Livre évident de Dieu, à la Tradition de Son Prophète, le tout fidèle et à notre Confrérie éclairée. «Vous y cramponnerez par les molaires», solidaires, dans la fraternité spirituel1e et l’amour réciproque, les. coeurs unis -sans scission ni polémique ni inimitié réciproque, en accomplissement de ce que nous a demandé l’Envoyé de Dieu dans son noble hadith :
«Point d’opposition, point d’inimitié, point de colportage : soyez des fidèles de Dieu, soyez des frères»,
Le comble -et c’est auprès de Dieu que nous en plaignons -est en effet cette division et cette opposition qui n’a rien d’islamique. En effet, Dieu, qu’Il soit glorifié et exalté, a dit :
«Demeurez attachés à la Corde de Dieu, vous tous, et ne vous divisez point » C’est-à-dire ne vous écartez pas de la vérité, en favorisant l’instauration de divergences parmi vous. Et il dit dans un autre verset : «Ne vous livrez pas à des disputes, sinon vous essuierez des échecs». (Le Butin, v. 43). Il a été rapporté du Prophète Mouhammad -Paix et Salut sur lui : «Les musulmans, dans -la compassion et l’amour qu’ils doivent se vouer mutuellement, sont à l’exemple du corps humain qui, si un seul membre en souffre, tout le reste est touché et enfiévré»,
Si nous savons que la survie des doctrines et des Confréries repose essentiellement sur la probité morale des hommes, et qu’elles sont ce que les hommes en font, que la fraternité spirituelle et la concorde, sur lesquelles reposent les Ordres soufis, ne sauraient se réaliser sans cette condition, nous devons, en guise de rappel à ceux qui jouissent d’une vision saine, mentionner, ici, les obligations respectives du disciple et du muxaddam, en terminant par les défauts dont ils doivent se départir .
I.- LES OBLIGATIONS DU DISCIPLE.
Tout disciple afflié à la Tarikha doit :
1) Avoir des égards envers le Maître et du respect pour ceux qui se rattachent à lui par MainFrameé ou voie spirituelle.
2) Accepter ses directives et s’y conformer.
3) Lui vouer attachement et amour toute sa vie, l’amour étant le trait d’union entre le Maître et le disciple.
4) Respecter la doctrine de la Tarikha consignée dans les ouvrages qui nous sont parvenus tels que :
«Jawâhir-al Maâni», «Ar-Rimâh», «Kasf-al Hijâb » , «Ad-Durrat-al-kharida» «Munyat-al-Murid», «Fakihat-at-Tullâb» «Bugyat-al-Mustafid», etc, ainsi que dans les Recommandations du Maître, qui sont formelles en la matière, pour des gens qui jouissent d’une vision saine des choses et dont Dieu a dilaté les poitrines et éclairé les coeurs par les lumières de la Foi, l’amour sincère et une réelle affiliation au Maître -Que Dieu l’agrée- , conformément aux propos de Dieu -qu’Il soit exalté- : «Telle est ma Voie, J’appelle à Dieu, moi ainsi que ceux qui me suivent », Si toute prétention requiert une preuve. qui la fonde et une référence qui l’appuie, la meilleure preuve de la sincérité du disciple dans l’attachement qu’Il voue à son Maître est de se conformer à ses directives, de rester à l’écart de ses interdits, d’aimer sa famille, ses califes, ses Maitres, ainsi que l’ensemble des musulmans tel que nous l’a demandé le Maître -Que Dieu l’ agrée -dans ses inestimables épîtres, instructions et recommandations qui confèrent sans doute à quiconque s’y attaché et les met en pratique, le salut éternel, ainsi que l’accomplissement de ses voeux : «Appelle à la Voie de Ton Seigneur par la- sagesse et la bonne exhortation» .Tout ceci devra se faire dans le seul dessein de plaire à Dieu et non dans un but autre à viser, ici-bas, ou pour complaire aux gens, à l’exclusion de la recherche de l’agrément de Dieu, car «Dieu et Son Envoyé méritent plus qu’on recherche leur agrément, si l’on est vraiment des croyants».
Il. LES DEFAUTSDU DISCIPLE.
Si la plupart des disciples s’acquittent convenablement de leurs obligations dans la Tarikha procède, néanmoins, de certains d’entre eux, des actes et des propos dont il faut se garder.
1) n’avoir cure du maître, prendre à la légère ses directives, ou ne point s’écarter de ses interdits ;
2) critiquer les propos du martre ou ses actes ; ceci provoque une rupture entre le disciple et son maître ;
3) continuer à commettre les actes de désobéissance que l’Islam a déjà dénoncés ;
4) rompre avec ses propres MainFrames, dont la charité envers eux, est l’une des conditions d’une
bonne attitude dans la Tarikha ;
5) nourrir de l’inimitié envers ceux qui sont attachés au maître par MainFrameé biologique ou par fraternité confiérique ;
6) contredire quelqu’un parmi les Amis honorables de Dieu ;
7) mépriser quelqu’un parmi les serviteurs de Dieu ;
8) porter préjudice aux gens et ne voir que leurs insuffisances en fermant les yeux sur les siennes propres ;
9) vivre aux crochets des gens, et de mendier au lieu de travailler ;
10) négliger ou reporter l’accomplissement du Wird sans aucune excuse acceptable..
Parmi les phénomènes qui comportent le plus de risques, et les énormités qu’il faut dénoncer, et dont nous sommes éprouvés de nos jours, c’est le fait que beaucoup de Tidianes s’abstiennent de participer aux séances de la wazifa alors qu’y assister constitue l’une des conditions essentielles sur lesquelles le maître Que Dieu l’agrée -a insisté, en nous recommandant de les observer.
Ainsi, si la wazifa est un élément essentiel de la Tarikha du Maître, comment pourrait être authentique la Tijâniyya de ceux qui désertent la wazifa en commun sans aucune excuse acceptable, sinon par paresse et négligence, comptant simplement sur l’unique prétention d’appartenir à cette Khadra Al-Ahmadiyya At-Tijâniyya. Une anecdote édifiante rapporte qu’un homme parmi les compagnons de notre Seigneur et Maître avait 1 ‘habitude de ne pas assister à la wazifa.
Un jour , il dit à notre Seigneur et Maître : «Moi je ne suis pas en mesure d’assister à la wazifa», pensant ainsi pouvoir obtenir une dispense. Le Maître – Que Dieu l’agrée -lui répondit en disant :
«Laisse mon chapelet, tu n’es pas fait four ma Tarikha». En ce qui nous concerne, il semble que nous nous soyons soustraits aux responsabilités posées sur nos épaules, comme quelque chose de définitivement oublié. Ainsi donc si les conditions ne sont plus observées, leur objet ne doit plus exister.
Dieu -Qu’il soit exalté -a dit: «Ne pensez pas que ceux qui voudraient être loués de ce qu’ils n’ont pas fait, seront à l’abri du châtiment. Un châtiment terrible leur est réservé».
Prenez garde contre le chauvinisme qui prévaut actuellement et qui consiste à préférer tel Cheikh à un autre. Les Cheikh incarnent bien l’autorité du Martre, étant ses mandants, mais dans la mesure seulement où ils se révèlent sincères et mettent en pratique ce qui leur est demandé, à savoir : diriger les adeptes dans le chemin qui mène à l’agrément de Dieu et de son Envoyé, et leur enseigner les principes de leur religion saine, de peur de faire l’objet des menaces que renferment les versets suivants: «Le jour où ceux qu’on suivait renieront ceux qui les suivaient ..» Ce jour-là l’homme injuste mordra ses mains en disant : «Plût à Dieu que j’eusse suivi la Voie de l’Envoyé de Dieu.., «plût à Dieu que je n’eusse tel pour un ami. Il m’a égaré au point de me détourner du Rappel après qu’il me fut venu. Satan tente l’homme puis le délaisse».
11) Amour de la préséance et la prétention d’accession à la Wilâya ou au «Dévoilement».
Prenez garde, de grâce ! O mes amis, contre l’amour du prestige, de la préséance et des tendances à produire des prodiges ou des miracles, tendances qui pourraient entraîner la déchéance et le dam éternel -puisse Dieu nous en préserver.
Le maître, El Hadji Mâlick SY – Que Dieu l’agrée – en guise de mise en garde et de conseils à l’endroit des frères, a dit :
«L’ignorant tu dois te départir
«D’abord, de tes défauts avant de prétendre à de belles vertus.
«Si tu savais les devoirs d’un Maître, Tu serais moins enthousiaste de vouloir prétendre l’être.
« L’océan de la vaine prétention est plus profond.
«L’on s’y perd. Prends garde contre le libertinage. Prends garde. Pauvre celui qui s’y noie. Il a encore dit
«Gare ! gare ! L’océan du prestige est profond : avant d’y atteindre les perles tu t’y perds »
«O compagnon, réveille-to».
Le martre El Hadji Mouhammad FALL Ibn Baba, le Porte-parole de la Khadara At-Tijâniyya- Que Dieu l’agrée -a dit :
«L’amour de la préséance n’est aucunement l’affaire des hommes de Dieu ».
«Leur ambition est au-dessus de tout ce qui n’est pas l’amour de Dieu».
«Et la rivalité n’est, non plus, l’affaire des frères dans la Tarikha».
«S’ils tombent dans quelque rivalité, ils sont alors égarés».
«L’on pardonne aisément au non averti. Mais si le savant trebuche, l’on bat les tabalas».
La plupart des adeptes ont trahi le pacte qui les liait au Martre -Que Dieu l’agrée. Alors qu’ils ne savent pas que c’était à Dieu qu’ils avaient prêté ainsi serment d’allégeance. Dieu – qu’Il soit glorifié et exalté -a dit: «Ceux qui t’ont prêté serment d’allégeance le prête à Dieu. La main de Dieu est au dessus de leurs mains. Quiconque viole son serment, le viole à son désavantage. Quiconque est fidèle à l’engagement pris envers Dieu, recevra de lui une immense rétribution».
III.- LES OBLIGATIONS DU MUXADDAM.
Il est des qualités sans lesquelles le Muxaddam ne saurait être un vrai Muxaddam. Sinon le Muxaddam de lui-même. En fait le Muxaddam doit être d’un abord facile, souple, avoir les qualités morales de l’Envoyé de Dieu paix et salut sur lui-aussi bien dans ses actes, dans ses propos que dans les rapports qu’il entretient avec les autres. Il doit être Clément envers les adeptes, solidaire avec eux, les aider dans leurs problèmes quotidiens, fermer les yeux sur leurs insuffisances dans la discrétion la plus parfaite et sans ostentation. Tout cela doit être observé de sa part dans le seul dessein de mériter l’agrément de Dieu, qui a dit au Prophète :
«C’est grâce à la clémence venue de Dieu, que tu es souple envers eux ».
Le Mukhaddam doit :
1) Recevoir, d’un Maître confirmé, l’autorisation (ijâza) de dispenser le wird ; "
2) Connaître les fondements de la Saria et de la Sunna ;
3) Être pieux, honnête et nourri de hauts desseins ;
4) Connaître les piliers de la Tarîkha ;
5) Aimer le Maître, sa famille et ses califes, se conformer à ses directives dont l’observance stricte donne accès à la Hadra ;
6) Ne conférer le wird qu’après avoir été sûr de la sincérité du postulant qui, une fois initié, doit être libéré. Le Maître a dit: «Si quelqu’un vient vous demander le wird de la tarikha, après la lui avoir donnée, selon les conditions acceptées par lui, ne vous interposez plus entre lui et moi. Son éducation spirituelle n’incombe plus qu’à l’Envoyé de Dieu -Paix et salut sur lui» Aussi, le Muxaddam doit être aimable envers les adeptes, qui, à leur tour , doivent être respectueux envers lui. Le maître El Hadji Malick SY a dit : «De grâce ! Maintiens les relations, Même avec celui qui les a rompues avec toi».
V- LES DEFAUTS DU MUKHADDAM
s’il incombe au Muxaddam le devoir de guider les pas du disciple et de lui servir de modèle, il s’avère nécessaire qu’il fasse montre de qualités de clémence, de probité morale, d’abord facile. En un mot, de toutes les vertus morales.
Il doit se départir essentiellement des défaut, suivants :
1) Contredire ou critiquer le Maître ou son calife. C’est faire preuve d’audace mortelle en religion qui entraîne perte et perdition.
2) Prétendre frauduleusement à la qualité de Maître ou à l’accession à la sainteté (la wilâya).
3) Dévier les ressources physiques ou matérielles des disciples à des fins personnelles. Certains Muxaddams n’hésitent pas, devant quelque disciple venu les voir et ayant déjà le wird de la Tarikha d’un autre Muxaddam possédant un «ijâza» authentique et une affiliation véritable à la voie du Maître -Que Dieu l’agrée, de lui dire: «Si tu ne reçois pas le wird de la Tarikha de moi, tu n’es pas tijâne".S’il en est ainsi nul parmi nous n’a qualité de tijâne, car nous n’avons pas reçu le wird de la Tarikha, de bouche à oreille, du Maître -Que Dieu l’agrée.
«A Dieu nous appartenons, à Lui, nous retournerons » (Coran). Et nous n’avons jamais entendu de tels propos de sa part ni de la part de sa famille ou de ses califes ou de ses principaux Muxaddams. DIEU -qu’Il soit exalté -a dit: «Ne dites jamais à quelqu’un qui vous manifeste son Islam : tu n es point croyant ; ceci dans le seul but de convoiter les richesses matérielles de ce bas monde. Sachez qu’auprès de Dieu, existent des richesses abondantes. Ainsi vous étiez auparavant et Dieu vous a comblé de ses faveurs. Ainsi vérifiez « avant de sévir».
Notre Maître et Appui en religion et en ce monde Abu-l-Abbas Ahmad B. Mouhammad B. Salim at-Tijâni a dit en substance : Recevoir la Tarikha d’un muxaddam authentiquement investi et habilité à donner le «wird», après exposé et acceptation des conditions, équivaut à la recevoir de moi de bouche à oreille».
Et ceci ne saurait souffrir d’aucune controverse pour celui qui est tant soit peu versé dans cette Tarikha Al-Mouhmmadiyya. Il parait aussi adéquat, pour illustrer encore ce message, de citer ce qu’avait dit le Maître El Hadji Malick SY -Que Dieu l’agrée – à un homme qui était venu solliciter auprès de lui l’autorisation de réciter certains attributs de Dieu et litanies propres à cette Tarikha Tijâniyya :
«N’eussent été les difficultés que tu as endurées en cours de route et le caractère harassant du voyage, je t’aurais demandé de retourner à Kaolack auprès du Muxaddam, de la Baraka personnifiée, l’érudit, le Maître El Hadji Abdoulaye NIASS, pour solliciter ce dont tu m’as parlé. Ainsi, rien n’est encore clair dans les esprits, tant que vous le laissez derrière, ainsi que d’autres hommes de sa trempe parmi les principaux Muqaddams, au lieu de solliciter la baraka et l’illumination auprès d’eux».
Voilà un modèle de compagnonnage idéale en Islam. Cependant certains Muqaddams semblent croire ou convaincus que cette Tarikha leur appartient et non au Maître et à sa famille. Les choses doivent être perçues d’une autre manière. Le Poète a justement dit : «Tu verras lorsque la poussière se serai dissipée, si tu es sur un coursier ou sur un âne.» «Les conditions sont fixées par la Tarikha et non par lui (le muqaddam}. Il doit en être ainsi jusqu’à la mort : ne l’oublie pas». Que non ! Que non !
Les choses ne sont pas telles qu’ils le croient ! Dieu qu’Il soit exalté -a dit: «Les conjectures n’ont pas d’effet sur la vérité établie » …«Mais tel est le niveau de leurs connaissances …» Il a aussi dit: «Ceux qui sont pieux quand ils sont tentés par Satan, ils se rappellent DIEU et, aussitôt, ils sont éclairés».
4 ) Le Muqaddam doit prendre garde contre tout ce qui est à même de susciter des ressentiments entre les disciples et lui ou de leur imposer ce qui est au-dessus de leurs possibilités, ou de leur demander peu ou beaucoup. Le Maître El Hadji Malick -Que Dieu l’agrée -a dit :
«Ne leur demande rien : peu ou beaucoup, ô compagnon. A moins qu’ils veuillent, par assentiment, offrir quelque chose, ceci est alors propre et licite».
Notre Maître AHMAD At-Tijâni –Que Dieu l’agrée -à dit: «Ne prenez pas ma Tarikha pour un moyen de vous procurer des richesses matérielles ou du prestige».
Le Muqaddam doit aussi se garder d’avoir de l’inimitié envers les Amis de DIEU ou de se mal comporter envers eux, quelqu’ils soient, comme nous l’a interdit le Maître Que Dieu l’agrégé. Car le fait d’attendre à leur honneur est un poison mortel. Et qui attente à leur honneur DIEU attente au sien, serait-il au milieu de sa propre maison, DIEU, dans un hadit qudsî, a dit : «Qui nourrit de la haine envers un de mes Amis (Wali), je lui déclare la guerre». C’est- à-dire : je suis sur un pied de guerre contre fui. Le Maître reommande de s’acquitter des cinq prières quotidiennes, en commun, aux heures établies, en état de purification totale, dans le recueillement et l’humilité le plus complet, convaincu et certain qu’on est en communion avec DIEU. Les gestes et paroles obligatoires, surérogatoires, facultatifs ou simplement appréciés, doivent être accomplis tels que l’a demandé l’Envoyé de DIEU, notre Seigneur Mouhammad -Paix et salut sur lui -dans un hadith : «Priez tels que vous me voyez prier». Si le Muqaddam est informé de ses devoirs de musulman, tant mieux. Sinon, il a le devoir d’aller s’éclairer auprès des plus informés que lui. DIEU -qu’Il soit exalté -a dit: «Interrogez les dépositaires du savoir, si vous ne savez pas ».
Et le poète de dire :
Il est fort étrange que tu ne ne saches pas Que tu ne sais pas, que, vraiment, tu ne sais pas.
Si tu ne sais rien et restes celui Qui n’interroge celui qui sait, quand est-ce que tu sauras ?
La véritable cécité intellectuelle est de rester longtemps muet
. Ne demandant personne, mais sache que Le remède contre l’ignorance est de toujours interroger celui qui sait.
Et en prière, ne «becquetez pas » par précipitation comme le coq qui becquette des graines. Sachez que la prière, le culte comparé à l’organisme humain, tient lieu de tête, par rapport au reste du corps. Les autres membres organiques peuvent être coupés sans que la vie en soit supprimée. Mais une fois la tête coupée, plus de vie. Puisse Dieu nous aider à accomplir correctement les prières comme il Lui convient non comme il nous convient, à nous. Dieu est meilleur aide. C’est Lui que nous adorons et à Qui nous demandons assistance. Il est le Maître et l’Assistant par excellence. Sachez de même qu’on ne peut connattre DIEU qu’au travers de la théologie. Quand Aux pratiques cultuelles ou transactionnelles, elles ne peuvent être cernées que par l’apprentissage du fiqh (droit musulman).
C’est suivant le fiqh que le musulman parvient à remplir ses devoirs de religion comme il le souhaite. Du reste quand on ne comprend pas bien ce que l’on doit faire, on ne peut s’en acquitter comme il le faut. Dans le manuel d’Ibn Asir, nous lisons :
Le premier devoir incombant à l ‘homme doué de raison est de connatîre DIEU, par Ses Attributs et les Envoyés de DIEU. Tels qu’il ressort des versets coraniques.
DIEU -à Lui gloire et exaltation -a, dans un hadit qudsî, dit: «Vous devez d’abord me connaître avant de M’adorer. Si vous ne Me connaissez pas, comment m’adorez-vous ? »
Et on ne peut connaître Dieu par tâtonnement. On parvient à Le connaître par le savoir et l’interrogation des hommes du savoir. Et l’essentiel, par ailleurs, n’est pas seulement de se réunir dans les zâwiya ou dans les mosquées, mais aussi et surtout de travailler à l’unité des cœurs à la solidarité, à la sincérité dans l’adoration de DIEU. Ainsi les Mukhaddams doivent défendre une seule et même cause, serrer leurs rangs tout en recommandant cela aux adeptes, avec tact et souplesse, afin qu’ils puissent s’y conformer de gaieté de cœur. Si les cœurs ne sont pas unis, quelque soit le nombre élevé des assemblées, nous ne nous fondons sur rien. Dieu -Qu’Il soit exalté -a dit: «Tu les crois unis mais leurs cœurs ne battent pas à l’unisson». L’on a rapporté du Prophète -Paix et .Salut Sur lui -«il viendra une époque où il ne subsistera de l’islam que le nom, ni du Coran que la forme. Les mosquées seront bien remplies de fidèles dont les cœurs seront plus proches de l’hypocrisie. Alors, le ciel n’aura servi de toit à des hommes pires que les savants ! Ce sont eux qui créeront la sédition et ce sont eux qui en seront les victimes».
On raconte que Ibrahim Ibn Adham, passant près des gens, ceux-ci lui demandèrent : « ô père d’Ishâq pourquoi les gens ne tirent aucune leçon des exhortations des Ouléma comme le faisaient les pieux anciens des propos des Ouléma de leur temps ? Il répondit : C’est parce que les Ouléma de notre époque sont endormis alors que leurs gens sont morts. Et les Ouléma des pieux anciens étaient éveillés tendis que leurs gens n’étaient qu’endormis.
Puisse Dieu nous accorder, à nous tous, un savoir doublé d’une mise en pratique.
Le Prophète a dit: « si tu ne mets pas et pratique tes connaissances, elles ne peuvent. rien te servir : elles te desservent même. Réveille -toi».
Dû-nun Ly – Que Dieu l’agrée -a dit :
«La science n’est qu’un aliment : l’essentiel c’est de craindre Dieu.
«Car Science sans piété, n’est rien du tout.»
Dans le même sens, j’ai dit :
«Et celui qui ne met pas en pratique ses connaissances, est pire qu’un âne; Soyez rationnels».
J’ai également dit :
«Des connaissances qui ne reposent pas sur la pratique ne peuvent être d’aucune efficacité.»
Et science sans pratique n’est que pure folie».
Un poète a dit :
«Quatre choses perdent l’homme :
«Moi», «Nous». puis «J’ai», «Je possède».
L’Envoyé de Dieu -Salut et paix soient sur lui -a dit:
«Le pire qu’un musulman puisse faire, c’est de mépriser son frère musulman».
Le Maître El Hadj i Malick Sy -Que Dieu l’agrée -a dit :
«Le prestige, l’affluence des gens, la possession du monde, ne constituent pas une situation stable pour l’homme averti».
Il a encore dit :
«La condition de l’homme ne doit être qu ‘humilité et modestie. Ne te fais pas distinguer, ô homme de basse condition».
vous mets en garde contre la cupidité.
Seule la cupidité a exclu l’Ancêtre des hommes du Paradis. Il en est de même pour la jalousie et l’envie qui ont amené CAIN à tuer Abel. L’Envoyé de Dieu Paix sur lui -a dit :
«La jalousie anéantit les bonnes actions comme le feu consume le bois mort».
Et c’est à cause de l’orgueil que Dieu a damné Satan et l’a chassé du Cercle des Anges. Je vous recommande la modestie qui est le plus sûr chemin vers Dieu. L’on a raconté qu’un dignitaire était venu demander à El Hadj i Malick Sy les raisons de son mutisme alors qu’on entendait ses pairs à tout instant. Il lui répondit :
«Je ne saurais prétendre dans une tarikha où le Maître El Hadj i Oumar Foutiyou TALL fait figure de disciple, à rien que de demander à Dieu de m’accorder la grâce d’y appartenir».
Ceux qui voudraient de plus amples informations peuvent consulter l’ouvrage intitulé :
«Al-Qawl al-Muhkam fi Sifat al-muqaddam» (Propos sur les qualités du Muaxddam) du grand Muxaddam juriste et érudit le martre Mouhammad AI-Hajûjî At-Tijâni) Que Dieu l’agrée -ou l’ouvrage intitulé «As -Surb assâfi min alkaram al-Kâfî» du très grand savant et muqaddam, notre maître AI Hasan Al-Bac qilî que Dieu l’agrée -dont le mausolée est à Casablanca.
Notre Maître recommande aussi à ses adeptes de lire le Coran, au minimum, deux «hizb» par jour, et d’implorer le pardon de Dieu par des «Istigfâr» et de réciter des «Salat a la Nabï».
A Dieu nous demandons de nous prendre par la main, par pure compassion, de nous inspirer la droiture -ainsi qu’à vous. de nouss diriger aussi dans le chemin qui mène à Lui. Son agrément, de nous traiter ainsi que vous -avec générosité et largesse, de nous faire vivre et mourir dans l’amour de notre Maître Mouhammad -paix et salut sur lui.
Dieu -Qu’Il soit exalté à dit :
«Je ne vous demande aucune rétribution, sinon une affection envers vos proches».
Dans cet ordre d’idées l’Imam As-Safi i a dit :
«ô famille du Prophète vous aimer est une obligation que Dieu nous fait dans le Coran révélé. »
Et j’ai aussi dans le même sens dit :
«Le feu de l’amour du Prophète me consume».
«Je suis, dans cette passion infernale, comme emprisonné».
A Dieu nous demandons de nous accorder de mourir dans l’amour du Prophète, de sa famille, de son fils (Ahmed At-Tijâni), son calife et tout fidèle héritier spirituel, de ses enfants, de ses muxaddams et dans la Tarikha, sans j arnais innover ou être «innovés» ni falsifier ou être détournés, ni contre façonner ou être i nduits en erreur, ni dévier de la Voie ou négliger des devoirs, ni être délaissés, déchus, ou damnés.
Je vous prierais encore une fois de bien croire que le seul souci qui m’ait guidé jusqu’ici est et demeure le devoir de prodiguer des conseils et de rappeler, ainsi que je l’ai dit tout au début.
Aussi voudrez-vous bien avoir l’obligation de me pardonner si j’ai manqué d’une quelconque correction à votre égard à vous mes frères.
Et je ne saurais vous dire, en guise de conclusion, que ce que le Prophète Suc ayb -Paix et salut sur notre Prophète Mohammed, sur lui, et sur leurs autres frères -avait dit à son peuple: «Je veux seulement réformer autant que je puis et je ne saurais être assisté que par DIEU. A lui je m’en remets. (Houd. V. 88).
Et l’Envoyé de DIEU -Paix et salut sur lui -a dit: «Nul parmi vous ne saurait se prévaloir d’une foi parfaite s’il ne souhaite à son prochain ce qu’il souhaite pour lui-même».
Que la paix de DIEU soit avec vous.
Du Serviteur de la Hadra
El Hadj i Abdoul Aziz Sy.