Asfiyahi.Org DIRECT DU MINBAR Direct du Min’bar – Vendredi 28 Mars 2014 : Le Discours religieux, de plus en plus entre ignorance et profanité.
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Direct du Min’bar – Vendredi 28 Mars 2014 : Le Discours religieux, de plus en plus entre ignorance et profanité.

Voilà le thème très courageux de la part d’un Imam que Cheikh Mahdi a abordé ce midi à Genève en introduisant par la solennité du rappel de Dieu de ne jamais prétendre ce dont on n’a la moindre connaissance (1ère partie V36, S17), car et c’est la réponse du Prophète à la question de Mu’âz, les organes seront interrogés sur le fondement de leur agissement et gare aux tricheurs (2ème partie V précité). Le mal dira l’Imam est dans deux attitudes (i) dire ce dont on n’a aucune connaissance et cela inclut le mensonge, la médisance ou le colportage, et (ii) prétendre détenir une connaissance par pur orgueil, et cela peut englober tout domaine y compris parler de Dieu, des prophètes, ou encore de la religion sans connaissance appropriée. Le petit-fils du prophète Seydinà Hussain incluait dans ses invocations quotidiennes d’être préservé de parler de la science sans connaissance

 

L’Imam de rappeler que les professionnels dans leur domaine respectifs ne font jamais d’amalgame et que par exemple, même si un malade peut aller voir un médecin généraliste à la moindre alerte, celui-ci l’orientera vers un cardiologue, un neurologue, un allergologue selon la nature de son mal sans prétendre le soulager lui-même. Dans la mécanique, la chimie ou la géophysique par exemple, il y a aussi des protocoles à respecter selon savoir et normes bien établis. Pourquoi alors dans le domaine de la religion, prétendons-nous connaître tant de sujets que nous n’avons ni appris, ni parcourus, ni maîtrisés. Combien de domaines de connaissance existe-t-il dans la religion ? Qui peut prétendre en connaître suffisamment pour avoir réponse à tout ? Les détenteurs de savoir ne reconnaissent de connaissance qu’à Dieu et se contentent de croire (V7, S3), leur conclusion de tout argument est ‘Allah A’lam – Allah est plus Savant’. Que dire de ces prétendus érudits qui abusent de l’ignorance de la plus grande majorité et qui au lieu d’encourager les croyants à aller apprendre enregistrent leurs questions, souvent les mêmes depuis 10 ans, dans un serveur vocal (histoire de faire gagner à une tierce partie de l’argent) et leur servent des réponses subjectives, non fondées, ou encore aux antipodes de la vérité des textes ? 

 

Ne vous prononcez pas sur l’apparence descriptive des choses que vos langues peignent avec fausseté pour inverser les règles et rendre licites ce qui est interdit – tout comme interdire ce qui est licite…cela vous entraîne à proférer des mensonges au sujet de Dieu et quiconque agit ainsi s’éloigne de la félicité (V116, S16) . Ce qu’ Allah a interdit est assez clair à commencer par tout ce qui est pervers de près ou de loin, le tort et toute rébellion dans l’injustice, ainsi que l’associationnisme et dire de Dieu ce dont vous ne savez rien (V33, S7).

 

Les compagnons des prophètes étaient très prudents quant à se prononcer sur un sujet sans s’assurer qu’ils ont la vérité des textes et c’est Seydinà Abubakr qui se demandait quel ciel ou quelle terre serait assez solide pour l’abriter lorsqu’il dit de Dieu ce dont il n’a pas connaissance ! Certains savants considèrent que c’est du  pire des chirk que de parler de Dieu sans connaissance, car on prête ainsi à Dieu ce qui n’est pas de ses attributs. De nos jours dira l’Imam nombreux sont ceux qui pourtant au-devant de la religion par leur statut social ont l’orgueil de dire ‘je ne sais pas’. N’est-ce pas Socrate qui avait bâti sa réputation de pionnier de la philosophie sur le postulat ‘tout ce que je sais est que je ne sais pas’…et pourtant d’autres sommités ont aussi défendu une telle position de sagesse.

 

Imam Màlick, au sommet de son érudition, titulaire de la prestigieuse chaire de la Mosquée du Prophète à Médine, lorsqu’il reçut un érudit qui avait voyagé des semaines pour lui poser 40 questions, répondit sur la plupart de ces questions qu’il ne savait pas. Comment s’étonnait son hôte peux-tu me dire en tant que Imam Màlick que tu ne sais pas alors que j’ai fait des milliers de kms et des semaines pour venir. Imam Màlick lui répondit de sortir et de dire à la face du monde qu’il a répondu qu’il ne sait pas !

 

Le Prophète lorsqu’un des compagnons lui demanda quel était l’endroit le plus à éviter répondit qu’il ne savait pas. Il demanda à Djibril qui lui répondit aussi qu’il ne savait pas tant qu’il ne demande à Dieu. Il revint ensuite au prophète pour lui dire que Dieu a répondu à cette question et que cet endroit ce sont les marchés. Certainement les marchés d’aujourd’hui dans leur forme les plus aboutis que sont les bourses de valeurs mobilières (Wall Street, London City) avec les indices surveillés comme du lait sur le feu (FTSE, Nasdaq, Nikkei, CAC 40) et qui n’opèrent principalement que sur des transactions virtuelles sont les pires endroits à éviter ! Pourtant ils peuplent notre quotidien jusque dans nos smart phones et de partout tout le monde peut vendre et acheter…comment les éviter  alors que le pire a pris d’assaut le monde (voir prêche de Imam Salih Ibn ‘Abdullah Ibn Hamid à Makkah ce midi)?

 

Et voilà dira Cheikh Mahdi une leçon de modestie et d’humilité…le Prophète, le plus savant parmi les receveurs du message du ciel et Djibril, le porteur de ces messages qui disent tous les deux ne pas savoir sur une question simple. Ayons l’humilité de dire ‘je ne sais pas’, qui au final est une sunna. 

 

Nul ne peut prétendre détenir la connaissance et les meilleurs leaders sont ceux qui ont la sagesse de consulter les savants ou les sages et de leur demander. C’est ce que le Qur’ân recommande (V7, S21) et qui avait été appliqué par Seydinà ‘Umar dans la gestion de nombreuses questions sociales pendant son règne, y compris l’étalonnage du calendrier musulman. Consultes – les au sujet des affaires avait dit Allah au prophète (V159, S3) et une fois que tu tires ta conclusion, recours à Dieu. C’est aussi ce que le Souverain Egyptien avait appliqué avant que le prophète Yusuf vole à son secours (V43, S12). Le remède de l’ignorance rappela l’Imam est de demander, mais l’élégance de la formulation d’une question peut déjà sécuriser une première moitié de connaissance (Husnus-su-àli niçful ‘ilm). 

 

L’ignorance, la profanité et la prétention à la connaissance causent beaucoup de tort et l’Imam de citer encore deux exemples bien connus de la littérature religieuse. Voici un des compagnons qui lors d’un voyage se blessa gravement à la tête et eut peur d’utiliser l’eau pour ses grandes ablutions. Lorsqu’il demanda à ses coreligionnaires, ils lui répondirent qu’il n’a pas d’excuse. Pourtant l’eau qui était froide lui causa une aggravation jusqu’à ce qu’il en mourut. Le prophète en apprenant ce cas s’insurgea contre ses amis qui ont prétendu connaître alors qu’ils n’ont donné qu’un avis subjectif pour causer la mort d’un croyant. Combien sont ces prêcheurs qui donnent un avis sans référence de la parole de Dieu ou du Hadith du prophète ou de toute autre validité et qui causent tant de mal et tant de mauvais agissements dans la société ? 

 

Voici aussi un autre cas de ce rebelle qui avait tué 99 personnes et qui voulait se repentir sincèrement, mais le premier érudit qu’on lui avait indiqué lui répondit qu’il n’a aucun espoir de se repentir, alors que Allah appelle ses serviteurs au repentir (V8, S66). Et pourtant le risque de répondre sans connaissance ni référence lui coûta la vie parce qu’exaspéré par cette fin de non-recevoir qui lui fut opposé, il compléta sa liste de victimes à 100 ! Plus tard, un autre érudit qu’on lui indiqua le rassura qu’il n y a aucun obstacle à ce qu’il se repente et qu’Allah aime ceux qui se repentent pour se purifier (V222, S2). Il lui indiqua comment s’y prendre pour se faire agréé.

 

Il faut donc montrer plus d’humilité, plus de modestie en tout, mais plus encore lorsqu’il s’agit de la science et de la religion, mais il faut surtout faire l’effort d’apprendre davantage notre religion pour ne pas être obligé d’alimenter cette surenchère de prêcheurs médiatiques, souvent dans une concurrence malsaine qui ne dit pas son nom sur les radios et Tvs alors que la première obligation à laquelle ils devraient inviter les serviteurs de Dieu, c’est celle d’apprendre leur religion (Hadith). Allah nous Rappelle ces prétentieux qui se prononcent sur tout, alors que leur connaissance du monde est déjà superficielle et qu’ils ne savent rien de la réalité des choses (V7, S30). Le prophète Mûsa lorsque Dieu lui demanda qui est le plus érudit de la cité avait répondu que c’était lui. Pour lui démontrer que le fait qu’il soit prophète et interlocuteur de Dieu ne lui accordait pas ipso facto d’être plus savant, Dieu lui fera vivre l’expérience de Qadir (Vs 65-82 , S18). Ne prétendons pas dériver de nos positions, titres, diplômes ou statut un automatisme de connaissance, de science ou de sagesse. L’information  n’est pas science, encore moins connaissance ou savoir et le seul statut qui nous collera à la peau jusque devant Dieu est qui est d’ailleurs celui préféré des prophètes est Serviteur d’Allah (V93, S19)…si seulement nous savions combien noble et salvateur ce titre de ‘Abdul-Làh !

 

N’est-ce pas de toute façon note dotation de carburant dans ce domaine de la Science ne peut pas parcourir plus de 100 Kms…et c’est Allah qui le Dit dans un argument combiné – Je ne vous ai attribué que très peu en matière science (V85, S17) et que…lorsque vous prenez de l’âge, je vous retire la connaissance et vous ne vous pourriez ne vous rappeler de rien après l’expérience de la vie (V5, S22).

 

Seul Allah Détient la Science!

 

Best Zyars

Al Amine.

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