Les Qoreichites bannirent Banou Hicham et Banou Abdel Mouttalib, familles du Prophète (salut et bénédiction sur lui), dans les ravins aux alentours de la Mecque. Fatima (que Dieu l’agrée) malgré sa jeunesse, était avec ses parents. Elle tomba malade à cause de la pénurie. Les victuailles venaient à manquer et la faim sévissait. Khadija (que Dieu l’agrée) tomba malade et mourut. Les Qoreichites finirent par lever l’embargo et autorisèrent la famille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) à regagner sa demeure. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) s’exila de la Mecque pour Médine, suivie par Fatima (que Dieu l’agrée) qui partagea la responsabilité des travaux ménagers avec sa soeur.
Ayant atteint l’âge du mariage, les jeunes des plus riche émigrés se présentèrent pour demander sa main. Fatima choisit Ali, fils de Abi Talib (que Dieu l’agrée), le premier à avoir embrassé l’Islam, parmi les jeunes et c’était lui qui a mis sa vie en danger la nuit où le Prophète (salut et bénédiction sur lui) émigra. C’était également lui (que Dieu l’agrée) qui avait pris la bannière le jour de la bataille de Khaïbar. Les qualités remarquables lui furent attribuées, il prit une place considérable auprès du Prophète (salut et bénédiction sur lui) et parmi les Musulmans. Ainsi les époux vivaient heureux et tranquille, avec Fatima, fille de Assad, fils de Hachim, la mère d’Ali (puisse Dieu l’honorer). Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) l’affectionnait depuis sa tendre enfance parce qu’elle l’adopta et le protégea quand il fut jeune et orphelin. Il (salut et bénédiction sur lui) dit: « Après Abou Talib, son défunt mari, aucune autre personne ne fut plus prodigue qu’elle ».
Quelque temps après, elle mit au monde un garçon, dès que la nouvelle arriva aux oreilles du Prophète (salut et bénédiction sur lui), il vint en courant, demandant à voir le nouveau-né. Il invoqua Dieu afin qu’il soit musulman et il lui donne le nom de Hassan. Il y eut un autre garçon nommé El Houceïne, puis naquit El Mouhcène, qui est mort en bas âge. Dieu accorda une faveur à cette famille vertueuse, la naissance d’une fille nommée Zeinab, et postérieurement une autre prénommée Oum Kelthoum, en souvenir de leurs défuntes tantes (que Dieu les agrée).
La famille s’était agrandie, les travaux ménagers également, Fatima (que Dieu l’agrée) seule, fut débordée. Elle moulait le grain, pétrissait le pain, préparait à manger pour toute la famille. Son époux (que Dieu l’agrée) la voyant fourbue, lui dit: « Va voir ton père et demandes-lui une domestique pour t’aider. » Elle partit voir son père, afin de lui demander quelqu’un pour l’assister. Arrivée devant le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui), elle ne sut quoi dire. Il lui posa la question : « Qu’est-ce qui t’amène, ô, ma bien aimée fille ? » Elle lui répondit avec pudeur: « Je suis venue simplement te souhaiter le bonjour. » Lorsqu’elle revint chez elle, Ali lui demanda (que Dieu les agrée), ce qu’avait répondu son père (salut et bénédiction sur lui). Elle répondit : « Je n’ai pas osé lui solliciter quoi que ce soit. » Son époux lui dit: « Lève-toi, nous allons le voir ensemble. » Ils entrèrent chez le Prophète (salut et bénédiction sur lui) et lui exposèrent les faits, lui demandant une domestique, pour aider Fatima (que Dieu l’agrée) dans ses nombreux travaux ménagers. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) ne leur répondit pas. Ils se retirèrent chez eux. Un peu plus tard, le Prophète (salut et bénédiction sur lui) leur rendit visite dans l’intention de leur expliquer ce qu’il fallait faire, pour arriver à juguler l’amoncellement des corvées ménagères et autres. Il dit : « Puis-je répondre à la requête qui vous a amené chez moi ? » Ils (que Dieu les agrée) répondirent oui, bien sûr. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dit – » Gabriel (sur lui le salut) m’apprit quelques phrases, il me dit de louez Dieu (Alhamudillah) 10 fois, glorifiez Dieu (SubhanAllah) 10 fois, magnifiez Dieu (Allahou Akbar) 10 fois, tout cela après chaque prière. Et avant de vous mettre au lit, il faut louez Dieu 33 fois, glorifiez Dieu 33 fois, magnifiez Dieu 33 fois. » Rapporté par El Boukhari, Muslim et Tirmidhi.
Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) affectionnait considérablement les enfants d’Ali et de Fatima, El Hassan et El Houceïne (que Dieu les agrée), invoquant Dieu: « O Mon Dieu ! Je les aime, aimes les et aimes tous ceux qui les aiment. » Il (salut et bénédiction sur lui) les emmenait avec lui à la Mosquée et jouait avec eux.
Fatima (que Dieu l’agrée) était une femme qui n’attachait pas d’importance aux choses de la vie, elle était très pieuse. A son sujet, rapportait l’Imam El Béihaqi (que Dieu ait son âme), selon le rapport de la bataille d’Ohod: Les femmes des Emigrés et des Ansars sortirent de Médine avec sur leur dos le ravitaillement des fidèles, Fatima (que Dieu l’agrée) fut parmi elles, voyant son père (salut et bénédiction sur lui) la face en sang, elle courut l’enlacer et lui nettoyer le visage, le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) disait: « Le courroux de Dieu est plus terrible contre ceux qui ont osé ensanglanter le visage de Son Prophète ».
Elle fut présente dans plusieurs combats. Les batailles du fossé, de Khaïbar et lors de la conquête de la Mecque. Elle était affectueuse et réconfortante pour sa famille, Elle pleura amèrement lors du décès de son cousin Djaafar (que Dieu l’agrée), fils de Abi Talib.
Il était hors de question que la fille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) cohabite avec la fille de l’ennemi de Dieu, de Son Prophète, des Musulmans et de l’Islam. Voilà pourquoi le Prophète (salut et bénédiction sur lui) se mit en colère. En apprenant cela, Ali (que Dieu l’agrée) changea d’avis, arriva chez lui demanda pardon à Fatima (que Dieu l’agrée) et se réconcilia avec elle, lui promettant de ne jamais l’échanger par une autre. La vertueuse Fatima (que Dieu l’agrée) lui répondit : Que Dieu te pardonne, ô Fils de l’oncle.
Après le pèlerinage d’adieu, le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) revint à Médine et tomba malade. Fatima (que Dieu l’agrée) se consacra à lui lors de sa maladie. Lorsqu’il (salut et bénédiction sur lui) sentit son heure arrivée. Il la fit approchée et lui chuchota quelques mots dans l’oreille, elle se mit à pleurer. Il lui chuchota de nouveau quelques mots à l’oreille, cette fois-ci, elle se mit à rire. Aïcha (que Dieu l’agrée): Je ne t’ai jamais vu aussi heureuse, pour un jour de chagrin comme celui-ci. Pourquoi? Fatima (que Dieu l’agrée) répondit : Je ne puis révéler le secret du Prophète (salut et bénédiction sur lui).
Il mourut (salut et bénédiction sur lui). Fatima et les Musulmans (que Dieu les agrée) furent dans une affliction sans précédent. Un jour, arriva Aïcha (que Dieu l’agrée) lui demanda: « Qu’est-ce ton père t’avais confié avant de mourir. Elle (que Dieu l’agrée) répondit que le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) lui avait dit: « L’ange Gabriel me récitait chaque année une fois le Coran, cette année il me l’a récité deux fois. J’ai compris que mon heure avait sonné. Tu seras la première de ma famille à me suivre, et oui. » J’avais pleuré puis il (salut et bénédiction sur lui) ajouta « N’es-tu pas satisfaite d’être dans l’au-delà la souveraine des femmes du monde ? » J’ai souri.
Fatima (que Dieu l’agrée) rendit l’âme, sa toilette funéraire fut, comme elle l’avait sollicitée faite par Asma’a fille de Oûmis femme d’Abou Bakr et Ali (que Dieu les agrée). Pour l’inhumer, descendirent dans sa tombe, El Abbas et El Fadl Fils de Abbas (que Dieu les agrée) qui l’ensevelirent de nuit au cimetière d’El Baqiî. Les émigrés et les Ansars prièrent pour elle. La promesse de son père (salut et bénédiction sur lui) fut authentique, elle fut la première à le suivre parmi les gens de sa famille. Que Dieu soit satisfait d’elle et de ses enfants.
Extrait du chapitre « Fatima-Zahra » du livre « Les femmes filles du prophète condisciples vertueuses » préparé par Fadal Haja. Traduction: Dr Hébri Bousserouel.