1. Ses limites intrinsèques (Wus’a-heû – V. 164, S.6) – qui fait dire à Allah qu’Il ne charge une âme que ce dont elle est capable d’accomplir – dans une forme interrogative de l’ignorance humaine à tenter d’élire un autre Directeur de conscience qu’Allah. Cette limite est le degré Zéro de la conscience qui s’étalonne de sa sensibilité de Dieu dans la primo nature (Fitra). Allah a forgé la conscience dans ses limites intrinsèques à ne trouver de Dieu que Lui (Tawhîd). Et puisque Allah ne fait supporter à cette conscience (âme) que ce dont elle est capable, il y a dans les capacités de l’âme la déviance de la Voie et de la Lumière qui lui ont montré Sa Voie, celle du raisonnement, de l’argumentation, de la contradiction et de la logique. Toutefois, si ces capacités se révoltent et prennent le chemin d’une science sans conscience, le résultat n’est que ruine d’elle-même (de l’âme – et Pascal avait raison ici de confondre âme et conscience à la suite du Qur’ân). Le Prophète Muhammad S’AwS disait Allàhumma, apportes à mon âme sa droiture et sa crainte, Tu es Le Meilleur qui puisse la mettre sur une telle orbite puisque c’est Toi qui la Gouverne, et les pronoms personnels ont tout leur sens.
2. La mauvaise conscience (An-Nafs Al Ammàra bis-Sû-i . V.53, S.12) – qui est apparue dans le récit du Prophète Yûsuf et qui avait gagné ses frères dans leur manigance à le sacrifier sur fond de jalousie, de cachoterie, de triche, et de mensonge…et voilà les ingrédients de la mauvaise conscience, qui ont habité l’espèce humaine depuis son interaction avec Iblîs au Paradis et dont le summum de l’illustration apparaît dans le récit de Qàbil et Heûbîl (Vs 27 – 31, S.4). Le Qur’ân insiste sur plusieurs dimensions de cette mauvaise conscience – (i) Allah agrée pour l’un et n’agrée pas pour l’autre, ce qui est dans Ses prérogatives, mais heurte certaines consciences au point de les inciter à choisir le mauvais penchant, pourquoi l’autre, pourquoi pas moi !!! (ii) La mauvaise conscience pousse à l’orgueil, au nombrilisme, au désir coûte que coûte de prévaloir, à l’envie et à la haine, et donc à toute sorte de précipitation, c’est-à-dire à s’allier avec le Diable et à cheminer dans des actions de négation de la Foi (V.76, S.4) – et certains politiciens sont champions dans ce domaine; (iii) la mauvaise conscience chaque fois qu’elle est en état d’agir trouve pourtant un contre-pouvoir en la bonne conscience (V.28) pour l’alarmer, pour l’avertir des supposées conséquences de ce qu’elle serait tenté de faire, mais (iv) l’égo prédomine et la mauvaise conscience s’autorise des instruments que la bonne conscience s’interdit, et Allah de conclure cette leçon par la mention du regret – qui finit d’habiter les deux consciences, mais pas de la même manière ! Yûsuf a réussi à ne pas écouter sa mauvaise conscience (V.24), ses frères ont échoué à n’écouter que leur mauvaise conscience (V.9) et même si dans l’immédiat, ils auraient réussi (tout comme Qàbîl sur son frère) à attenter, l’histoire conclut sur le regret de leur geste et leur ralliement reconnaissant à l’autre camp. C’est en cela dira l’Imam que la mauvaise conscience est une alerte sociale, car elle indique sur fonds d’anticipation de l’impact sur la société ce qu’il ne faut surtout pas faire.
3. La Conscience avant-gardiste (An-Nafs Allawwàma) et qui donc s’interpose, anticipe, évite et réoriente les intentions et actions sur Sa Voie originelle de la Crainte d’Allah (formule précitée du Prophète). Toute conscience est constituée de germes pures et d’herbes gênantes qui obstruent sa montée vers son orbite. Allah avertit qu’Il Aurait – s’Il l’Aurait Voulu – orienté chaque âme sur sa bonne conscience, celle de la crainte d’Allah (V.13, S.33) et Il insiste sur le pronom personnel. Cette conscience dira l’Imam est celle qui forge les vertus de la Société sous toutes les tropiques, celle qui inspire et encourage à la droiture, à l’élan unitaire des croyants, celle qui avait fait dire le prophète que les croyants dans leur sensibilité les uns envers les autres et dans leur conscience collective sont comme les organes d’un seul corps, dès qu’un des organes est affecté, tout le corps fait bloc. C’est dira l’Imam cette conscience agissante qui s’oppose au mal, ordonne le bien, s’évertue à l’émulation élévatrice, éduque, forge (V.114, S.3)..ceux-là conclut Allah sont les bâtisseurs de vertus. Et c’est dans ce registre que s’inscrit la brillante tribune de Talha de ce matin sur le Jihàd An-Nafs (l’assaut contre l’égo), car ajouta l’Imam, Allah adoube ceux-là parmi les résidents (Al Ansàr dans le contexte de Yathrib avant qu’elle ne devienne Madinah Al Munawwara) qui ont sacrifié leur égo, leur désirs, leur confort, qui n’ont trouvé dans leur conscience aucun prétexte d’égoïsme et mieux ont tu leur soi, même au plus profond du besoin…ceux-là ont acquis la félicité (V.9, S.59), et donc la conscience est bien cet instrument avant-gardiste qui anticipe sur les valeurs de la Foi, de la piété (S.75) pour préparer les réponses adéquates aux questionnements dialectiques dans ce monde (et dans l’autre).
4. La Conscience apaisée et sereine (An-Nafs Al Mutma-inna). Celle qui s’est forgée dans les épreuves à travers les étapes précitées et au contact des péripéties de la vie – qui a gagné sa Droiture (Taqwàheu) que Allah citait dans le V.13 de la S.33. Celle-là devient une référence dont la valeur dépasse les limites de l’individu, mais brasse des communautés, des villages, des nations, des tribus – dans le temps et dans l’espace, et demeure même avec l’enveloppe corporelle enterrée la seule voix qui résonne. Au sommet de cette catégorie de privilégiés figure le Prophète Muhammad comme étant la meilleure conscience de la communauté – et selon ce Hadith de Abû Huraïra – Allah a examiné (donc testé) les cœurs des serviteurs et a trouvé celui de Muhammad comme le plus pur, le meilleur, il l’a extrait de la compétition et a ensuite examiné les cœurs des autres et a trouvé celui des autres prophètes, ensuite par tour successifs, a trouvé celui des compagnons comme les meilleurs, etc. Dans cette compagnie (Suhba), Allah réserve une place à toute conscience qui s’aligne derrière le cheminement de la vertu – Toutes les indications de chemin sont donc affichées – à nous de choisir où nous voulons aller – entre la côte d’Azur Italienne en été avec son bleu encore plus azur que celle des côtes du Sud de la France ou au Nord dans les montagnes Scandinaves en hiver où la chaleur des chalets ne laisse en rien transparaître les températures du dehors figées à 30 degrés en-dessous de Zèro, ou à l’Est vers le Haram du Prophète qui offre une température adéquate à tout moment de l’année – sans plage, sans chalet, mais avec d’autres chaleureuses merveilles à ses partisans dans la récurrence de la guidance (V.100, S.9). – et qui nous ouvre une chance d’en faire partie et donc d’espérer être parmi ses compagnons d’abord dans l’Agrément d’Allah dans ce monde et ensuite au paradis comme promis par Allah dans ce verset.
5. Il y a tout de même dira l’Imam une 5ème dimension latente de la conscience, c’est lorsqu’elle s’endort sur ses responsabilités et perd son équilibre fondamental (Sawàheû), elle devient complice de tout mal. C’est pourquoi conclura-t-il Allah récompense ceux qui purifient leur cœur et châtient ceux qui ne prennent garde avec (Vs.7-10, S.91). Et donc entre ses capacités intrinsèques au 1. Et son équilibre au 5., il y a bien un apprentissage de trouver son orbite, mais en tout cas l’équilibre est donc sa force. Et c’est justement parce que son équilibre est perdue entre les individus, entre les sociétés, entre les religions, entre les nations et communautés aux multiples valeurs, désirs, standards, objectifs, attentes, le tout contradictoires entre eux et aux antipodes de sa valeur première – sa capacité intrinsèque – que nous courrons partout, investissons des milliers de milliards, tentons tout ce qui est possible et imaginable, mettons en œuvre toute force et capacité (militaire, humanitaire, maintien de la paix), et pourtant constater notre échec à réussir l’équilibre, équilibre en nous-mêmes, équilibre dans nos sociétés, équilibre entre nos sociétés, équilibre dans nos pratiques de la religion (entre la Mali et l’Afghanistan), équilibre dans notre relation naturelle ave Dieu, équilibre dans notre démarche de tous les jours.
Tout s’écroule, nature, écologie, couche d’ozone, pouvoirs, économie, finances, justice, morale, équité…et cela finit dans la propagation de la contre-nature (homosexualité) par tuer le capteur premier de la conscience, qui selon l’Imam est la sensibilité humaine (Al ihsàs).
Prions Allah de nous aider à faire partie de cette ultime catégorie de ceux qui affichent leur crainte d’Allah et leur peur de ses châtiments comme moyen de refuser à leur âme leur passion lorsqu’elle s’attise (V.41, S.76)…et qui ont trouvé l’équilibre de leur conscience pour vivre en toute sérénité à l’abri de toute tempête…Qad aflaha man’ Zakkaheû…
Best Zyars des terres du Hijàz