En Afrique noire, l’islam a deux aspects :
- a) l’aspect scientifique désintéressé
- b) l’aspect superficiel et ostentateur
L’islam a perdu de sa signification culturelle en ce sens que ses adeptes le méconnaissent et partant le défigurent. L’expérience démontre aisément que nous obéissons plutôt aux superstitions et à la tradition qu’a la doctrine pure héritée du prophète MOHAMET (PSL). On a beau fréquenté les mosquées et l’école coranique mais on n’arrivera jamais à étudier sérieusement l’islam si l’on ne possède pas des connaissances approfondies sur les principes généraux de sa pratique. Faute d’une bonne documentation, les arguments essentiels font défaut, et l’islam périclitant, semble en pâtir.
Un professeur arabe rapporte cette citation de CHEIKH ELHADJ MALICK :
« L’islam, comme l’Etat ne saurait se reposer que sur des bases solides. Et, autant la sauvegarde de l’équilibre politique d’un Etat s’appuie sur des connaissances diplomatiques approfondies, autant l’islam s’édifie avec de bons pratiquants. Pour pratiquer une religion il faut nécessairement la vénérer et il est naturellement hors de doute qu’on ne peut vénérer ce que l’on ignore. »
Et si l’islam devait se baser sur d’autres principes que ceux de la culture approfondie, il appartiendrait à la jeunesse de tout mettre en œuvre afin de cueillir les fruits de cette culture. Elle pourrait même se faire traduire si nécessaire les préceptes de l’islam. De ce principe, d’ailleurs, découle le fait que les leçons qui se dégagent de nos enseignements soient en français, ou en arabe.
Certes, nous insistons sur la question de la culture, mais c’est parce qu’un malaise général découle du fait que beaucoup de musulmans passent plusieurs années dans les écoles coraniques pour en définitive, n’apprendre que des mots ronflants, des phrases creuses, susceptibles d’éblouir l’auditoire au cours des chants religieux.
Ce phénomène qui s’est installé un peu partout dans notre pays aveugle ces derniers en les incitant à se quereller, au lieu de discuter sainement des problèmes d’ordre religieux qui feraient jaillir la lumière. Sous l’influence de certains fanatiques qui les vantent, ils se croient sur la bonne voie, alors qu’ils glissent imperceptiblement sur la pente du gouffre, à la satisfaction des Administrateurs. Et, la plupart du temps le plaisir des foules fanatisées s’oriente vers une déviation dangereuse au service du mal. La meilleure preuve d‘une telle situation peut être lue chez les intellectuels français, par exemple : avec l’appui des flatteurs, ils peuvent s’éterniser dans des discussions stériles aboutissant au combat, au grand bonheur des Administrateurs partisans. Ainsi, en plus de la vanité, ces intellectuels peuvent atteindre des excès regrettables qui pourraient être évités en esquivant les flatteurs professionnels. Cependant, s’ils étaient dignes de ce nom, ils sauraient découvrir la supercherie de leurs Administrateurs, qui ne sont que de vulgaires flatteurs, des arbitres partiaux, souvent intéressés par le matériel. Ils ne peuvent pas d’ailleurs être bons juges car parfaitement ignares du dilemme religieux. Leur dessein inavoué est d’empêcher à ces intellectuels de vivre leur intelligence dans une bonne cohabitation. Alors, tous les moyens sont bons pour diviser! Il n’est pas rare de les entendre tenir des propos comme : « vous êtes plus instruis que votre égo un tel plus moderne, plus populaire etc.
Et si la personne prend ces propos flatteurs pour la réalité, elle s’imagine au dessus de tout le monde ; alors quand elle côtoie une autre non avertie, il suffit d’un rien pour qu’un conflit éclate. Conflit dont on ne saura mesurer la gravité et son caractère insane, conflit au cours duquel chacune d’entre elles s’exercera à étaler sa culture, conflit dont les seuls bénéficiaires seront leurs flatteurs, parce qu’ils les auront à jamais diviser. Alors, il est de notre devoir de combattre un tel mal en évitant d’être à la merci des flatteurs pour ne pas finir comme la grenouille de la fable.
Nous n’ignorons pas que certains chefs religieux font de leur mieux pour éradiquer ce mal.
Source : Comité Scientifique Dahiratoul Moustarchidina