Pour sa part, le professeur Ibrahima Thioub a magnifié le legs de nos vaillants hommes de l’histoire, les héros de la résistance pacifique. Ces derniers se sont distingués par leur «refus de captivité» et de «l’autoritarisme des Blancs». En guise d’exemple, ils donnent en référence Cheikh Ahmadou Bamba «Serigne Touba», El Hadji Malick Sy, Seydina Limamoulaye, Baye Niass, Seydou Nourou Tall ainsi que le fondateur de la confrérie Khadria. En outre, évoquant la révolution Torodo, les conférenciers n’ont pas manqué de citer le testament de Thierno Souleymane Bal comme modèle de société et de développement pour le Sénégal. Qui stipule les recommandations suivantes : «Choisissez un homme savant et honnête qui n’accapare pas les richesses de ce bas monde pour son peuple et pour son bien personnel ; détrônez tout imam dont vous verrez la fortune s’accroître et confisquez l’ensemble de ses biens». «Combattez-le s’il s’entête et expulsez-le» ; «veillez bien à ce que l’imamat ne soit pas transformé en une royauté héréditaire où les fils succèdent à leurs pères». «Choisissez toujours un homme savant et travailleur» ; «il ne faut jamais limiter le choix à un seul et unique» et enfin «fondez-vous toujours sur le critère de l’aptitude».
A l’issue de cette rencontre religieuse présidée par le ministre de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions, Mansour Sy, un rapport final sera dressé par la commission chargée du collecte des documents ayant servi de synthèses aux travaux. De ce fait, la publication des actes du colloque sera disponible, dans les plus brefs délais, selon les organisateurs.
REACTIONS… REACTIONS… REACTIONS…
ABDOU AZIZ KEBE (ISLAMOLOGUE) : «Le faible niveau de développement s’explique par le manque de savoir»
«Les musulmans ont intérêt à aller à la recherche du savoir, pour relever le niveau de développement des pays dans lesquels ils vivent. Ils ont beaucoup de défis à relever. Ce sont des défis d’ordre économique, culturel ou scientifique. Mais le défi le plus important, c’est celui du savoir. Tous les pays développés ont en commun le culte du savoir. Ils ont beaucoup investi pour la connaissance et la recherche du savoir. C’est pourquoi, ils ont atteint un niveau de développement. C’est à travers le savoir que les peuples inventent ou créent des choses qui peuvent avoir un impact positif sur le développement. Le savoir conduit à l’exploitation des matières premières et à leur transformation dans les usines, en vue de nourrir les populations et améliorer leur bien-être. Le faible niveau de développement de plusieurs pays musulmans s’explique par leur rapport au savoir».
SERIGNE MANSOUR SY DJAMIL (DEPUTE) : «Les ennemis de l’islam sont les dirigeants musulmans»
«Le monde de l’islam n’est pas pauvre. Il est immensément riche, mais les musulmans sont pauvres. Dieu nous a indiqué le chemin à suivre pour être un bon musulman et l’on peut l’être en pratiquant l’islam comme il est recommandé dans le Coran. Les ennemis de l’islam sont les gouvernants et les dirigeants des pays musulmans. Il faut y associer les puissances occidentales. L’enclos des moutons ne peut pas être sauvé si les gardiens chargés d’assurer la surveillance sont des loups».
ME ASSANE DIOMA NDIAYE (PDT LSDH) : «La citoyenneté implique une gestion rationnelle des deniers publics»
«La notion de citoyenneté est assujettie à un certain nombre d’obligations comme le paiement des impôts et le respect des valeurs civiques. Ce sont là des obligations citoyennes. La citoyenneté ne se résume pas seulement à la réclamation de droits. Mais elle obéit à l’exécution des devoirs du citoyen. Le citoyen, c’est celui qui est titulaire de droits et devoirs et qui fait sanctionner en cas de violation de ses droits. Le principe de la citoyenneté suppose une gestion transparente des deniers publics. Les personnes dépositaires de la charge publique doivent faire prévaloir la primauté de l’intérêt général au détriment de l’intérêt individuel. Nos convictions religieuses peuvent constituer un fondement solide pour améliorer le droit à la citoyenneté».