Dans son adresse aux fidèles réunis pour la prière collective de la Tabaski qu’il venait de diriger à la grande mosquée de la capitale, El Hadj Papa Alioune Samb a déclaré en langue nationale wolof que la cause du Sénégal doit être placée au-dessus de tout. Le Sénégal doit valoir tous les sacrifices, a-t-il insisté.
Aucun parti politique ne peut bâtir seul le Sénégal, ni le parti au pouvoir, ni les autres formations, a-t-il dit en présence notamment du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall.
L’imam a invité les autorités politiques et religieuses à amener les jeunes à retourner vers l’agriculture, estimant que "le commerce seul ne peut faire marcher un pays", en allusion notamment aux marchands ambulants.
"Chacun doit assumer pleinement ses responsabilités", a-t-il assené, avant d’appeler les fidèles musulmans à faire preuve de solidarité et d’entraide et à cultiver l’amour du prochain.
Si chaque musulman acceptait par exemple de contribuer pour 1.000 francs CFA au bénéfice de la communauté, il serait possible de construire un hôpital dans chacune des 14 régions du pays, selon l’imam.
Les guides religieux doivent taire leurs querelles de chapelle et dire la vérité en toute circonstance, a-t-il insisté non sans inviter ses coreligionnaires à un retour à Dieu, à bannir la haine, à se détourner du mal pour le bien, à éviter les invectives, les propos discourtois et les vains débats.
Devant les journalistes, le président de la République Macky Sall a dit avoir noté avec satisfaction l’appel de l’imam en faveur de l’unité et de la concorde nationale. Il a fait observer que cette perspective correspond au sens de son action, consistant à amener ses compatriotes à s’accorder sur "l’essentiel" pour faire décoller le Sénégal.
Macky Sall a relevé avoir noté avec satisfaction que les jeunes font preuve d’une culture d’entreprise dans les différents foirails où ils sont fortement présents dans le commerce de mouton, en perspective de la Tabaski.
Selon le chef de l’Etat sénégalais, cet état d’esprit doit prospérer, d’autant qu’il n’y a "pas de sot métier". De plus, a-t-il fait valoir, les jeunes ne doivent pas se complaire dans l’oisiveté, tout attendre de leurs parents ou des pouvoirs publics.
"Le Sénégal peut avancer parce qu’il n’est pas oublié de Dieu. Mais on doit pour cela se battre pour faire avancer notre pays", a insisté le président de la République, entouré de son directeur de cabinet Abdoul Aziz Tall et de membres du gouvernement dont le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo et son collègue de l’Economie et des Finances Amadou Bâ.