«Il n’y a aucun organisme international qui s’emploie à régler les conflits entre musulmans. Les musulmans ont l’Oci. Quel est son rôle ?», s’est interrogé le religieux. «Toute médiation devrait être automatique pour régler un conflit entre frères musulmans. C’est ce jour que le prophète Mouhamed avait dit à Arafat que verser le sang d’un musulman relève d’un acte interdit par les enseignements du Coran. Mais aujourd’hui, on assiste à des assassinats entre musulmans. La vie d’un musulman ressemble à celle d’une mouche qui vole. Le tuer est devenu un acte banalisé», a décrié l’imam en citant un verset du Coran en présence de Thierno Madani Tall, Khalife de la famille Omarienne et de Tanor Dieng, secrétaire général du Parti socialiste.
Faisant allusion aux conflits qui sévissent ces derniers temps dans le monde arabo-musulman, l’imam Seydou Nourou Tall estime qu’il faut «chercher à apaiser la tension en instaurant le dialogue entre musulmans. On doit user le langage de vérité à l’encontre de celui qui a fauté. Mais chacun cherche à rouler pour un parti. Alors qu’il n’y a que Dieu qui unit les frères musulmans». Mettant ces relations tendues sur le compte des manœuvres entreprises par les ennemis de l’islam pour «pousser les musulmans à s’entre-tuer», le religieux estime que la mosquée, considérée comme la maison de Dieu, n’est même pas épargnée par les attentats à la bombe perpétrée par les kamikazes qui «tuent» leurs frères musulmans. Il a invité les musulmans à faire leur propre introspection pour un retour vers Dieu et à retrouver le «droit chemin» s’ils ne veulent pas continuer à subir la punition divine. A titre illustratif, il invoque la crise de l’eau qui a frappé dernièrement les ménages sénégalais. «On doit s’en prendre à nous-mêmes au lieu de rejeter la responsabilité de ce qui nous arrive sur qui que ce soit», a-t-il prévenu.