Comment alors s’assurer de la pureté d’un tel organe si imprévisible, si capricieux, si incontrôlable par nature – ou comme enseigne le Prophète entièrement entre les mains d’Allah – Une des méthodes naturelles est la présomption positive (Le prophète) que le droit a repris d’ailleurs comme quoi elle relève en fait de la primo nature (Fitra). Le cœur de Seydunà Abu Bakr était ainsi à l’endroit de la communauté, apaisé en plus par le Prophète lorsque dans la grotte, il fut pris de panique que les ennemis les retrouverait (V.40, S.9). Le Prophète le rassura – que penses–tu de deux voyageurs dont Allah est le troisième compagnon ? Et Allah fit descendre la sérénité dans leur cœur, et c’est cette sérénité qui fit la grandeur et la faveur de Seydunà Abubakr.
Comment dans ce sillage devrions-nous rechercher l’apaisement des cœurs ? Par le Zikr indique Allah dans le Qur’ân – soit le plus exalté des gestes humains d’adoration envers Allah (V.45, S.29). Par comparaison, l’exercice physique, notamment les exercices cardio ont une vertu irréfutable de contribuer à améliorer le métabolisme et à abaisser le battement cardiaque au repos, qui est connu à ce jour comme le meilleur acte de prévention d’hypertension et d’affection cardio-vasculaire. Il est surtout recommandé de maintenir un exercice physique régulier 4 à 5 fois par semaine à un rythme correspondant entre 60 et 75% du battement cardiaque maximum (220 – âge) et ce pendant une bonne heure.
Exactement de la même manière, le Zikr – la présence permanente et fervente d’Allah en nous – illustrée en intention, parole/psalmodie, action, interaction, émotion – contribue à cet apaisement du même cœur que les médecins essaient de doter d’une force tranquille et d’un battement apaisé ! Le fonds et la forme s’y retrouvent. Autant il faut éviter de manger gras, salé, sucré, passionné, autant il faut préserver le cœur des pulsions négatives (jalousie, envie, méchanceté), des émotions déviantes, des suspicions et de la mauvaise présomption…l’un comme l’autre contribue à avoir un cœur apaisé, sain, vibrant, calme, serein et constructif !
Le cœur fort de ces atouts devient ainsi un allié du croyant et l’oriente à ne fonder le motif de ses faits et gestes que sur la face d’Allah (V.88, S.11) – Ne pas abandonner à cause des autres au risque de tomber dans l’ostentation et ne pas aussi agir pour les autres au risque de tomber dans l’associationnisme (comme avait analysé Ibn ‘Abbàd).
Et si le cœur n’est pas allié (Ange), il risque de devenir ennemi (Démon) au sens où Allah n’agrée pas lorsqu’il y a discordance entre l’intention (expression du cœur) et les actions (expressions des organes), et puisqu’Il est le Seul Connaisseur de ce que nos cœurs expriment en vérité, Il arbitre ces querelles secrètes entre le cœur et le corps (V.24, S.8) et il y en a de tous ordres.
Le Prophète avait refusé à Seydunà ‘Aliyy, devenu son gendre par le canal de Seyyidatuna Fatima, d’épouser une fille de la famille de Abû Jeuhl, et son argument était qu’il ne pouvait pas laisser Aliyy se noyer dans la contradiction de l’amour envers sa famille avec l’amour envers ceux qui les ont combattu en ennemi. Et donc autant les forces du cœur peuvent aider à le maintenir sain, vibrant, pur et en harmonie avec la Face d’Allah (Prophète), autant les faiblesses du cœur comme des vents latéraux peuvent dévier l’objet loin de la trajectoire retenue (V.108, S.12)
Le test par excellence de la force/faiblesse du cœur est la motivation. Par exemple, dira l’Imam, la personne qui ne prie ou jeûne qu’en présence du groupe et ne s’exécute pas autrement, ou bien la personne qui ne fait les surérogatoires (Nàfila) que lorsque les autres le voient est malade du cœur. Allah a déjà démasqué ceux-là comme des hypocrites (V.142, S.4) et a même révélé que le degré de présence permanente d’Allah en eux même n’est qu’insuffisant, puisqu’ils hésitent constamment entre deux positions – dois-je suivre Allah, dois-je plutôt me laisser aller ?
Voilà pourquoi le Prophète avait recommandé de se lever le dernier 1/3 de la nuit pour démontrer à Allah qu’Il est Notre Seule motivation et notre Seul recours et notre seule source d’assistance (V.4, S.1), car celui qui se lève pendant ce moment seul n’a d’autre motivation qu’Allah. Pourtant les mosquées sont peuplées de deux catégories de personnes – les vertueux qui y viennent uniquement pour adorer Allah et les hypocrites qui y viennent par doute et qui fréquentent les mosquées depuis le temps du Prophète (S.64)!
Autant l’intention pure qui inspire le bon caractère est facile d’accès pour tout humain, car aucun obstacle, aucune contrainte n’entrave l’appréhension positive d’habiter le cœur, autant il est important de procéder à ces examens de conscience pour en sortir uniquement motivé par la seule face d’Allah et rejeter toute interférence autre. Dans cet ordre et pour mettre en garde contre certaines erreurs de jugement, l’Imam a rappelé un Hadith du Prophète dans lequel il met en garde contre quatre comportements qui ne seront dévoilés que devant Allah le jour du jugement dernier, alors que la perception de la communauté dans ce monde serait trompeuse et largement positive. De quoi revisiter donc la motivation de nos faits et gestes.
1. Celui/celle qui a pris l’initiative d’une croisade contre l’injustice, ou pour une cause majeure – déclarée au nom d’Allah – alors qu’en réalité, il ne s’agit que de son propre prestige et renommée. pensons à ces Premières Dames Africaine – qui au profit des mandats du Président mettent sur pied des fondations pour soi-disant aider les groupes vulnérables, alors que dans certains cas, il ne s’agit que de leur propre prestige et pire des façades de détournement de biens publics. A ceux-là Allah dira que votre motivation n’était rien de ce que vous aviez déclaré et ils seront punis dans le feu – qu’Allah nous en préserve !
2. Celui/celle qui dépensait son bien à aider les autres, à contribuer à des œuvres de charité, à nourrir les pauvres. Allah lui demandera pourquoi il faisait tout ça et la vérité éclatera que c’était uniquement pour qu’on le désigne – aux yeux de la société – comme un mécène ou comme le bienfaiteur social, rien d’Allah! la punition l’attend.
3. Celui qui avait acquis la Science, qui était prompt à la partager, qui prodiguait conseil et enseignement. Allah dévoilera que ce n’était point pour la cause d’Allah, mais plutôt pour passer aux yeux orgueilleux de la société comme le plus savant, le maître – qu’Allah nous préserve de telles attitudes et pensées.
4. Celui qui ne fait rien que lorsque les autres le supplient de le faire et qui utilisent un tel prétexte pour aller à la conquête de mandat – politique, religieux, social, communautaire – et dont l’action n’est finalement pas inspirée par Allah et par l’altruisme, mais toujours adossée aux attentes des autres, donc dans le chirk !
La personnalité de Seydunà Abubakr reflète les deux faces de cette prêche, car autant il était sincère, pur, motivé uniquement par Allah et par le Prophète, œuvrant sans relâche pour l’avancée de la communauté, dépensant sans compter ses avoirs (l’équivalent de qu’il aurait dépensé pour financer le premier groupe de migrants à Médine équivaut de nos jours à 2 millions de CHF, soit plus d’un Milliards CFA !), mettant toute sa famille au service du Prophète et de la religion, autant il aura par cette attitude de haute noblesse indiqué clairement la voie à ne pas prendre. La voie qu’il avait indiqué, fortement calquée sur la Sunna du Prophète était celle du savoir, de la foi, de la piété, de la noblesse du caractère, de la force du cœur et de la pratique conforme de nos obligations envers Allah…Seulement lorsque notre cœur sera en phase avec Allah – à travers la connaissance de ce qu’Il prescrit comme adoration et de ce qu’Il interdit comme déviance – que notre intellect sera plus ouvert aux domaines utiles de la vie – et que notre conscience nous rappelle toujours la seule motivation qui vaille – faire pour Allah et ne pas faire pour gagner l’estime des autres.
Qu’Allah nous inspire constamment à œuvrer en conformité avec ses ordres et à l’opposé de ses interdits et qu’Il nous sauvegarde le cœur à l’abri de toute perversion, de toute déviation, de toute perfidie, de toute hypocrisie, de tout mal du cœur, connu ou inconnu de nous. Le Prophète qui prononçait ces prières ajoutait pour conclure – Allah toi qui oriente les cœurs, Maintiens l’orientation de notre cœur dans l’adoration de Ta Face ! Aamiin !
Avec mes best Zyars