L’âme humaine (Nafs) s’accommode dira-t-il du mal (avant dernière partie V128, S4) alors que Allah Attend que nous soyons portés vers le bien (dernière partie dudit verset) par le geste éloquent envers les autres et par la piété envers Lui. Ceux qui aspirent à la félicité sont ceux-là qui observent cette double prudence, prudence qui s’érige en même temps en une thérapie sociale pour chaque individu et donc pour le collectif. L’Imam récuse l’attachement aux valeurs mondaines, aux extériorités trompeuses, et qui finissent par dérouter du chemin de la vertu (V33, S31) et gonfler dangereusement l’égo avec que du ‘isme’.
C’est lorsque les humains se sont mis à rechercher le mal pour exhiber chez les autres, sans se soucier de tout le mal qui serait en chacun que les crises se sont proliférés (V48, S9) et pourtant avertit-il, la vérité finira par les surprendre, non par des miracles divins, mais dit le Qur’ân par l’ordinaire de la vie qui retourne les évènements sans qu’ils puissent en contrôler le cours…et combien de fois avons-nous vécu de tels scénarios, sans en apprendre suffisamment et rectifier ? Mais Allah le Répète encore, Il a Usé de tous les scénarios pour Alerter de la nécessité de changer nos comportements, mais nous sommes restés têtus dans la fausse perception et la déviance (V54, S18).
Pour autant dira l’Imam, nul n’a le droit de s’insurger contre l’autre par l’exhibition de défauts, la divulgation de fautes et le partage de ce qui pourrait incommoder. Allah d’abord Rappelle au Prophète qu’il n’a pas une responsabilité de diriger leur conscience (V22, S88), conscience qui s’érige en responsabilité individuelle pour chacun, mais que le Prophète a plutôt le devoir de faire passer le message qu’Allah lui investit de transmettre (V82, S16), même si les destinataires du message s’en détournent ! Le Prophète ensuite alerte les croyants de ne pas cultiver la présomption négative de leur prochain et de magnifier dans leurs relations avec les autres ce qui accommoderait et n’incommoderait pas. Celui qui blâme son prochain d’un pêché sera éprouvé par Allah et il ne mourra tant qu’il n’aura commis pareil pêché ou pire (Hadith de Tirmizy), et donc cette tendance très facile que nous avons à palabrer sur les tares des autres, à n’accepter le bien que pour nous-mêmes et certains des gens que nous apprécions et à ne reconnaître que du mal de ceux que nous n’apprécions pas pour une raison ou une autre est de la pire des hypocrisies. Qu’en est-il de nous-mêmes ??
L’intention du croyant est la plus puissante de ses expressions et d’ailleurs c’est la seule qui compte (Hadith), et puisqu’il n y a que Dieu qui Puisse connaître ce que les intentions expriment (V19, S40), il n’est donné à personne la prérogative d’en juger, et donc la plus élégante des attitudes est de supposer le bien, dire du bien des gens (V83, S2), même si l’acte est mal posé…voilà ce que le Prophète a non seulement enseigné, mais a pratiqué aussi et qui avait inspiré Seydinà ‘Aliy à dire des khawàrijs au pire de leur animosité étalée sur la place publique, qu’ils ne sont ni hypocrites, ni infidèles, mais plutôt des frères croyants qui se sont rebellés contre l’État de Médine sous son autorité. Et donc, il faut privilégier la recherche de solutions selon les indications du Qur’ân (V159, S3) tout en recourant à Allah en dernier ressort.
L’Imam de rappeler dans ce registre que les critiques acerbes des croyants envers les croyants ne sont ni fondés ni constructifs, puisque dira-t-il la perfection n’est de l’ordre que d’Allah et que l’exonération du pêché (Ma’sûm) n’est attribuée qu’aux prophètes. L’humain doit donc prendre conscience de sa petitesse, voire faiblesse, descendre de son supposé piédestal de perfection ou d’indemne du pêché et revenir à sa primo nature afin de réaliser sa condition, c’est-à-dire la quête du bien et du meilleur et le rejet du mal et du pire.Et dans cette quête, c’est Allah qui Rassure que les fautes commises ne sont déléguées ni aux anges ni aux prophètes pour examen et pardon, mais par Lui-même et uniquement par Lui-même (1ère partie V135, S3). Et qui d’autre qu’Allah est doté de cet attribut de Pardonner les pêchés (dernière partie V précité)?
Tout fils d’Adam rappelait le prophète dans un célèbre syllogisme est un fauteur par nature, or les meilleurs parmi les fauteurs sont ceux qui se repentent et adressent leur requête de Pardon à Allah, et dans cette attitude donc finalement humaine se cache deux vertus dira l’Imam – l’espoir de bénéficier du Pardon d’Allah nous pousse nous-mêmes à être indulgents, à pardonner, à tolérer, à éponger et à assainir nos cœurs (V22, S24), mais aussi et surtout à tendre vers cet équilibre qui caractérise la communauté du prophète et selon lequel Allah nous cite en exemple (V143, S2) parmi les communautés.
Et cette distinction d’Allah est décernée sur la base de notre attachement à la mesure, mesure dont Allah nous recommande application dans l’exercice de Son Adoration (V110, S17), et qui à y regarder de près se confond finalement avec l’équilibre, cette perle rare de tout – équilibre des marchés, équilibre de l’être dans toutes ses dimensions – tête, cœur et actions, équilibre des lois dans leur esprit et lettre, équilibre de l’univers à respecter (V7, S55), à sauvegarder (V8), et à faire observer (V9), équilibre de nos activités entre par exemple les obligations du travail et envers la famille, équilibre jusque dans des domaines insoupçonnés de notre physiologie (tension artérielle) et de notre physionomie (symétrie du corps)…équilibre que le Prophète avait si éloquemment magnifié dans le Sayfiyyu (Wa xalaqtany …sawiyyan, sàliman), équilibre donc finalement de l’âme dont Allah Rappelle – comme au début de la prêche – que les adeptes de la félicité sont ceux-là qui auront équilibré leur âme (V7, S91) et qui veillent à cet équilibre une fois atteint (Vs 8-10)…Comment s’y prendre est un tout autre jeu de d’équilibrisme sans verser dans celui du prestidigitateur !
Commençons par une introversion à débusquer le mal en nous et ne reconnaître que le bien chez les autres pour le magnifier, et non l’inverse…le Prophète se méfiait du faux-ami qui l’adoube des yeux et le trahit du cœur, qui lorsqu’il voit un bien le dissimule et lorsqu’il soupçonne un mal s’empresse de le propager !
Qu’Allah nous protège aussi de tels faux-amis et aussi d’une telle attitude envers les autres.
Best Zyars en ce Vendredi 13…jour de chance paraît-il…depuis Genève à température en dessous de Zéro !
Al Amine