La relation sexuelle est une relation très spéciale entre les époux et devrait être abordée avec toute l’intimité qu’elle mérite. Il n’est pas convenable que l’un ou l’autre divulgue cet aspect de leur vie à quiconque. Le prophète (pbsl) a souligné vigoureusement cette éthique en disant :
« Parmi les catégories de personnes les plus basses devant Dieu le jour du jugement est l’homme allant à sa femme (pour un rapport sexuel) et elle va à lui, puis l’un ou l’autre divulgue leur secret commun« . (Abou-Said)
S’adressant à un rassemblement d’hommes et de femmes, le prophète regarda les hommes et dit :
« Y a-t-il parmi vous cet homme qui, lorsqu’il a des rapports avec sa femme, verrouille sa porte et tire ses rideaux puis sort et en parle à ses amis ?« Il se tourna alors vers les femmes et dit : « Y a-t-il parmi vous une femme qui fait cela ? Une jeune fille s’assit sur l’un de ses genoux et se dressa pour que le Messager de Dieu (pbsl) la vit et dit : “Oui, par Dieu, elles en parlent et elles en parlent ”. Le prophète (pbsl) dit : « Ne faites jamais cela ou ce serait comme un diable qui rencontrerait une diablesse et s’accouplerait avec elle au milieu de la route devant le regard des gens ”. (Abou Said)
Afin d’entretenir une relation heureuse et agréable, le mari et la femme devraient acquérir des habitudes d’hygiène et d’esthétique qui les rendent séduisants l’un envers l’autre. Il n’incombe pas seulement à la femme de s’embellir pour son mari, mais c’est un droit réciproque. Il est rapporté que le prophète (pbsl) avait réprimandé un homme qui apparaissait minable et négligé. Il lui conseilla de prendre soin de ses cheveux et de ses vêtements, tout en déclarant que c’était un droit pour sa femme que de paraître de la meilleure des façons pour elle, comme elle pour lui.
Ibn Abbas, un érudit notable du premier siècle islamique, déclara : "Certainement je tiens beaucoup à me faire beau pour ma femme, de la même manière que j’aime qu’elle se fasse belle pour moi, en accord avec les paroles de Dieu dans le Quran qui sont " :
« Quand à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance ”. (2 :228)
Ce n’est pas seulement le devoir d’une femme, mais en vérité, c’est son privilège que de s’embellir à la vue de son mari. Les maris effectuant un voyage devraient annoncer leur retour plutôt que de surprendre leur femme, afin qu’elles aient le temps de s’embellir avant de rencontrer leurs maris. Chaque fois que la caravane du prophète (pbsl) était de retour à Médine, les voyageurs campaient dans les faubourgs de la ville, envoyaient un messager pour annoncer leur arrivée et rentraient dans leur foyer après un certain délai. Il dit dans une de ses traditions :
« Si vous êtes en voyage, n’entrez pas dans votre maison soudainement pour que les femmes ayant les cheveux en pagaille se coiffent et que les femmes non prévenues s’apprêtent« .
A l’époque moderne, la sexologie est devenue une science à part entière et les sociétés occidentales modernes se félicitent presque d’avoir enfin reconnu les droits de la femme quant à l’obtention d’une satisfaction sexuelle en dehors des rapports sexuels. Le « droit à l’orgasme« est parmi le dernier dans l’inventaire des droits revendiqués par le « MLF« , Mouvement de Libération de la Femme, ainsi que d’autres mouvements féministes. Il y a quatorze siècles, l’Islam reconnaissait déjà ce droit, comme en témoigne les paroles du prophète (pbsl) :
« Si l’un de vous a des rapports avec sa femme, qu’il soit attentionné. S’il atteint son plaisir avant elle, il ne devra pas la presser jusqu’à ce qu’elle atteigne également son plaisir« . (Anas)
Les écrits classiques en sexologie ces dernières décennies ont décrit la réponse sexuelle de la physiologie humaine et l’ont classifiée en quatre phases : excitation, du plateau, orgasme et résolution. Idéalement ces phases devraient coïncider entre les deux partenaires, autrement il y aurait une mésentente sexuelle ; il arrive bien souvent que l’homme atteint l’ orgasme pendant que la femme attend toujours ardemment avec un désir enflammé d’atteindre également l’orgasme. Comme l’orgasme est suivi par la phase de résolution, phase dans laquelle l’organe du mâle devient mou et l’homme entre dans une période réfractaire après que son désir sexuel ait été satisfait à travers l’orgasme, la conclusion de l’acte à cette étape serait injuste envers la femme qui aura été excitée mais non satisfaite, et c’est contre cet incident que le prophète (pbsl) avertissait. L’homme ne devrait pas juste se retourner et s’en aller ou dormir, laissant sa femme frustrée. L’exercice du coït devrait continuer jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite.
Une méthode efficace pour corriger cette forme de mésentente sexuelle est de consacrer du temps à jouir de leur intimité et de s’aider l’un et l’autre à découvrir son corps en totalité, avant de progresser jusqu’au rapport génital. Les plaisirs du sexe s’étendent eux-mêmes au-dessus d’une partie beaucoup plus vaste que la région génitale, tel que s’embrasser, se cajoler et caresser le corps, spécialement au dessus des zones érogènes du corps de la femme. Ceci, en effet, est une méthode normale et recommandée pour aborder le sexe.
Il s’ajoute à l’élément mécanique du sexe, la dimension émotive d’un amour tendre et d’une affection réciproque, représenté admirablement dans le Quran par :
« Elles sont un vêtement pour vous comme vous l’êtes pour elles« .
Cela garanti aussi que lorsque le couple aborde la pénétration génitale, la femme aura été suffisamment éveillée et aura atteint un niveau d’excitation tel qu’elle sera relativement prête pour atteindre son orgasme. Dans le jargon médical moderne ce prélude s’appelle les « préliminaires« mais bien avant que de tels droits de la femme soit rêvés dans le reste du monde, le prophète de l’Islam (pbsl) donna le même conseil se référant poliment aux préliminaires comme le “messager”, dans ses dires :
« Ne laissez pas l’un de vous tomber sur sa femme comme une bête (chameau) tombe. C’est plus approprié d’envoyer “un messager” avant l’exécution de l’acte« .
Toujours dans le cadre d’une bonne éthique sexuelle, le couple devrait être sensible aux besoins et limites de chacun, ainsi que de leurs points forts et leurs points faibles. Même une excuse vertueuse telle qu’une participation profonde en adoration n’est pas acceptée si l’homme oublie ou ignore les droits de sa femme. Dans de tels cas, il est du droit de la femme de protester.
L’histoire rapporte qu’une femme se rendit auprès d’Omar ibn al Khattab (deuxième calife, qu’Allah soit satisfait de lui) et lui dit : “Mon mari jeûne toute la journée et prie toute la nuit, et je suis embarrassée de m’en plaindre dans la mesure où il passe son temps à adorer Dieu ”. L’homme fut convoqué pour une audience. Le verdict final était de consacrer trois nuits à sa propre adoration et de tenir compte des besoins de sa femme le reste de la semaine.
Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) demanda aussi à sa fille Hafsa combien de temps une femme pouvait tolérer l’absence de son mari ; sur sa réponse, il décréta que les troupes combattantes (soldats) auraient la permission de revenir à la maison tous les six mois.
De même une femme ne devrait pas être indifférente à l’appel de son mari. Voyant que l’homme est plus enclin à un éveil sexuel dû à une variété de stimuli visuels étant donné qu’il se déplace toute la journée, le conseil du prophète (pbsl) était que l’épouse devait toujours répondre à l’appel de son mari :
« Le droit du mari est que lorsqu’il appelle sa femme , elle ne devrait pas lui refuser« . (Tialissi)
Le prophète (psl) conseillait aussi qu’à chaque fois qu’un homme voyait quelque chose suscitant son désir sexuel, devait rentrer dans son foyer et avoir des rapports avec sa femme.