En juin dernier, l’avocat enjôleur et cabotin était invité à participer à un débat organisé par l’ambassade française de Tel Aviv et intitulé « Le blasphème, droit ou délit ». Après avoir pris soin de distinguer le fait d’attaquer une religion et la haine contre un groupe particulier, Richard Malka est interpellé (à la 38ème minute) par Yaron London, animateur du débat. La question-piège habilement posée par ce journaliste israélien semble prendre au dépourvu le défenseur de Charlie Hebdo.
Q /Je peux imaginer une situation dans laquelle un caricaturiste dit vouloir s’en prendre à la foi juive mais dessine des juifs très laids, bossus, avec un grand nez et, peut-être, une liasse de billets à la main(…) Il écrit qu’il ne s’en prend pas au juifs mais à la foi juive… A qui s’en prendrait-on ? A la foi ou aux croyants ?
R /C’est toujours compliqué, ces questions-là…. Là, vous parlez de ce qui fait beaucoup penser aux caricatures d’avant-guerre. Quand vous dessinez un juif avec un gros nez et une liasse de billets, vous n’êtes pas du tout dans la symbolique religieuse, vous êtes dans l’incitation à la haine… Là, vous faites un amalgame entre la religion et ceux qui la pratiquent (…)
Q/ Et si vous dessinez Mahomet -qui a un visage sémite- avec un turban et une bombe, cela ne veut pas dire que vous méprisez l’islam, cela veut dire que vous méprisez les Arabes ! Alors, pourquoi vous êtes prêt à défendre ceux qui publient ces caricatures ?
R/ Je les ai déjà défendu… Mais cela veut surtout dire qu’on s’en prend à ceux qui posent des bombes, aux terroristes, à ceux qui dévoient l’islam… Ils le font au nom du Prophète. On ne peut pas nous enlever le rire qui est une défense et la possibilité de caricaturer ces personnes qui se revendiquent du Prophète.
Dans l’intégralité de cet échange, Richard Malka tente de justifier l’existence des caricatures danoises, relayées alors par Charlie Hebdo, ainsi que les récentes attaques de Madonna en concert contre la « symbolique chrétienne ». Prétexte invoqué : ce ne sont pas tous les musulmans, ou tous les chrétiens, qui seraient visés. Pourtant, à l’inverse, le dessin représentant de manière « laide » un juif, fût-il intégriste ou ultra-sioniste, serait nécessairement considéré comme une « incitation à la haine ».