La localité de Dimat accueille les 24 et 25 mai prochain, la 11ème édition de la Ziarra dédiée à Elimane Boubacar Kane. Cette rencontre organisée par la fondation du même nom, est célébrée annuellement par les descendants de ce patriarche du Fouta disséminées aujourd’hui dans les ethnies de la Sénégambie, de l’Afrique de l’Ouest et dans reste du monde.
Pour l’Association Elimane Boubacar Kane, cette rencontre vise d’abord à construire le Mausolée dédié à ce défenseur de l’Islam, qui a œuvré pour la préservation des cultures et organisations des sociétés du Fouta.
Ensuite à l’édification d’un mémorial sur les lieux de rencontre entre le saint homme, Tafsir Boubacar Diallo et Cheikh Oumar Foutiyou Tall avant le départ de ce dernier pour la guerre sainte. Mais aussi de la création d’une fondation Elimane Kane.
Né en 1721, est décédé le 26 Mars 1851 à Diamath (région de Saint Louis), Elimane Boubacar Kane s’est particularisé par son exceptionnelle longévité (130 ans selon les sources traditionnelles). Ce qui a fait de lui un témoin du début de la domination coloniale sur la partie occidentale de notre continent. Une domination qu’il a combattue jusqu’à sa mort.
Homme d’Etat d’une rare perspicacité politique, Elimane Boubacar Kane, a forcé jusqu’à sa mort le respect de ses pairs et se fera connaître des puissances coloniales pour avoir formé la première coalition des royaumes du Sénégal et de la Mauritanie du Sud.
Considéré au début du XIXème siècle comme «le plus puissant de la Nigritie», il fut un grand rénovateur, pour avoir été l’un des sept disciples du foyer de cadi Khaly Amar Fall de Pire Sagnokhor, qui organisèrent l’avènement de l’Almamyat du Fouta-Toro (1776-1881) contre le joug d’une monarchie fortement liée à la traite négrière. Condisciple de grands savants maures, tels que Cheikh Mohamed Al Aqil, Mohamed Djikaniou, des wolofs comme Serigne Koki Ndiaga, Issa Diop et des Pulaars comme Thierno Souleymane Baal, Almamy Abdoul Kader Kane etc. Elimane Boubacar Kane sera également l’un des premiers guides spirituels d’El Hadji Oumar Tall qu’il reçut à plusieurs reprises à Dialmath et encadré, avant son pèlerinage à La Mecque et soutenu dans son action d’islamisation sur le plan mystique.