A pied ou à bord de centaines de bus, les pèlerins de toutes nationalités se sont rendus de la vallée de Mina, où ils avaient passé la nuit, au mont Arafat, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de la ville sainte.
Sur le monticule rocheux, site du dernier prêche du prophète Mahomet en 632, les pèlerins vont prier toute la journée et invoquer la miséricorde divine.
“Je n’ose pas y croire (..). Je suis sur le mont Arafat sur les pas le prophète Mahomet. C’est le plus beau jour de ma vie”, s’est exclamée Fatima, venue du Maroc.
Dans sa tente, Fayçal, un Arabe israélien de 52 ans, a dit prier pour “l’unité des musulmans et la libération d’Al-Qods (Jérusalem)”.
Le flux des pèlerins de Mina à Arafat est encadré par un solide dispositif de sécurité et la situation est sous contrôle, ont affirmé à la mi-journée les autorités saoudiennes.
Les pluies torrentielles qui se sont abattues mercredi sur La Mecque et la ville portuaire de Jeddah ont inondé la ville de toile de Mina, où les fidèles ont passé la nuit, contraignant certains à quitter leurs tentes. “Ma tente a été inondée. Où puis-je aller ?” a demandé Adham Ibrahim, un pèlerin égyptien assis sur un tapis de prière sur le mont Arafat.
Les autorités saoudiennes n’ont pas précisé si des pèlerins figurent parmi les victimes des inondations, inhabituelles en cette saison. Un pélerin le 26 novembre 2009 à La Mecque
Au coucher du soleil, les pèlerins doivent refluer vers la vallée de Mina pour préparer vendredi l’Aïd al-Adha, la fête du sacrifice, avant le rite de la lapidation de stèles symbolisant Satan.
Par ailleurs, l’un des moments les plus redoutés du pèlerinage, la traditionnelle manifestation anti-américaine des fidèles iraniens, s’est déroulée sans incident jeudi matin. Quelques milliers d’Iraniens y ont pris part, scandant des slogans hostiles à l’Etat hébreu et aux Etats-Unis.
La manifestation, à l’appel des dirigeants iraniens, s’est déroulée alors que les policiers saoudiens se tenaient à l’écart du campement des pèlerins iraniens près du mont Arafat.
Il était difficile d’évaluer le nombre de personnes ayant pris part à cette manifestation parmi les 65.000 fidèles iraniens présents à La Mecque, la plupart des pèlerins n’ayant pas quitté leurs tentes.
Le chef de la délégation iranienne au hajj, cheikh Mohammed Richari, a lu un message du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, dans lequel il a dénoncé “les ennemis de l’islam qui oeuvrent à diviser” les musulmans et plaidé en faveur de leur unité.
Il a dénoncé l’action des “ennemis de l’islam (…) en Palestine, à Gaza en Afghanistan et en Irak”, déplorant la guerre entre les rebelles chiites et le gouvernement au Yémen, qui constitue selon lui “un autre coup de poignard dans le dos des musulmans”.
La manifestation a eu lieu en dépit de mises en garde des autorités saoudiennes contre une politisation du pèlerinage.
En 1987, la répression par la police saoudienne d’une manifestation de pèlerins iraniens avait fait 402 morts, dont 275 Iraniens. Les relations diplomatiques entre Ryad et Téhéran s’étaient tendues et les Iraniens avaient été interdits de pèlerinage jusqu’en 1991.