Les obsèques se sont déroulées aussitôt après la prière de 14h dirigée par l’imam Cheikh Tidiane Cissé, en présence du Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, et de plusieurs autres chefs de délégations étrangères dont celle du royaume chérifien.
Le Premier ministre a d’ailleurs saisi l’occasion pour remercier infiniment, à travers son envoyé spécial, le roi Mohamed 6, pour “toutes les attentions dont le Cheikh a été l’objet depuis son arrivée au Maroc pour l’avoir assisté de son vivant et rapatrié ensuite sa dépouille avec une très forte délégation”.
Souleymane Ndéné Ndiaye s’est aussi félicité de la présence des envoyés spéciaux du président Yaya Jammeh de la Gambie, de celui de la Mauritanie et de toutes les confréries et grandes familles religieuses du pays.
Cela témoigne, a-t-il déclaré, de l’envergure à la fois de Baye Niasse et de l’illustre disparu pour qui il a formulé des prières au nom du chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade et des membres de sa délégation.
Il a par ailleurs magnifié les relations que le président Wade, absent du Sénégal, a selon lui toujours tissées avec la famille de Cheikh Al Islam et Cheikh Ahmed Dame Niasse. A Cheikh Ahmed Tidjiane Niasse, le Premier ministre a aussi souhaité longue vie et que la grâce de Dieu couvre sa famille et tout le pays.
Le nouveau khalife qui endosse ainsi la confiance de la famille, en a toutefois mesuré la responsabilité. Un sacerdoce dont il ne saurait réussir seul pour n’avoir pas “toutes les qualités”, a-t-il dit avec humilité.
Il en a appelé à l’engagement et à l’accompagnement de chacun pour, ensemble, réussir son khalifat, dans le sillage de son prédécesseur à qui il a rendu, à nouveau, un vibrant hommage.
Cheikh Ahmed Ibrahima Niasse, plus connu sous le nom de Serigne Dame Niasse, khalife général des Niassènes, est décédé à l’âge de 80 ans au Maroc.
"Dame Niasse", comme l’appellent affectueusement ses disciples, avait accédé au califat de la grande confrérie Niassène en 2001, après le rappel à Dieu de son grand-frère Elhadji Abdoulaye Niasse, qui fut, après Serigne Aliou Cissé, le 2eme khalife d’Ibrahima Niasse, également fondateur de la grande mosquée "Médina Baye" de Kaolack.
Affligées par la disparition de l’actuel khalife de la confrérie Niassènes, des foules de fidèles tidjanes se sont ruées sur les routes menant à Kaolack. La petite cité religieuse baigne, depuis jeudi, dans une véritable marée humaine sous une ambiance de tristesse et de recueillement.
Neuf ans de khilafa et des faits marquant
L’inauguration, en février dernier, de l’agrandissement de la grande mosquée "Medina Baye" de Kaolack, fondée par Ibrahima Niass père en 1938, a drainé l’un des plus grands rassemblements des tidjanes en Afrique.
Près de deux millions de fidèles tidjanes ont assisté à cette inauguration qui a coïncidé avec la célébration de l’Aid Maoulid Nabaoui, pour se recueillir au sein de ce haut lieu spirituel des tidjanes.
L’imposant édifice avec ses quatre minarets typiques de la région, a été embelli aux matières nobles grâce à de longs travaux sur plusieurs années.
Le Maroc a apporté plusieurs contributions à la reconstruction de ce lieu de culte, devenu un joyau architectural où le savoir faire des artisans marocains est visible que ce soit pour le zellige, le bois ciselé ou les ornements éblouissants sur plâtre.
Les Tidjanes Niassènes, un rayonnement continental
Le père fondateur de la confrérie des Niassènes, Ibrahima Niass, compte parmi les plus illustres guides tidjanes qui ont consacré leur vie à l’implantation de la Tariqa Tijania en Afrique subsaharienne.
Il effectua son premier pèlerinage à la Mecque en 1937. Pèlerinage qu’il renouvela 20 fois. Il fonda la mosquée "Médina Baye" autour de laquelle s’est développé une bonne partie de la ville de Kaolack.
Ibrahima Niass a acquis très vite une grande notoriété au Sénégal et les pays de la région d’Afrique de l’Ouest, non seulement grâce à la diversité et la richesse de son savoir spirituel, mais grâce aussi à son implication dans les causes africaines.
C’est un panafricaniste confirmé qui s’est rendu dans plusieurs pays de la région pour prêcher et plaider la cause du continent sous occupation étrangère à l’époque. Par la suite, il élargit son horizon et entama des voyages spirituels qui l’on mené en France, en Angleterre, en Belgique, en Indonésie, en Chine et au Pakistan.
Le fondateur de la confrérie Niassène avait légué aux disciples tidjanes un vaste savoir spirituel et soufi à travers 75 œuvres dont la plupart ont été traduites dans plusieurs langues. Parmi ses Âœuvres figurent notamment "Noujoum Al-Houda" (panégyriques à la gloire du prophète), "Adawawin Sitta" (pensées du soufisme tidjane) et "Azakiya" (panégyriques à la mémoire de Sidi Ahmed Tijani).
Ibrahima Niasse, qui décéda en 1975, allia la profonde pensée soufie à la beauté du mot pour composer un poème religieux de 2.972 vers à la gloire du messager de Dieu (Taysir Al-wousoul Ila Hadrati Rassoul).
La confrérie Tidjane des Niassènes compte des centaines de milliers de disciples au Sénégal et dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment le Nigeria. Les rassemblements de la confrérie témoignent d’un rayonnement au-delà du continent africain avec de nombreux fidèles qui affluent d’Europe, d’Asie et d’Amérique.
Source APS, Driss Hidass, Le Titre et les animations sont de la Rédaction.
Zikr niasséne