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APERÇU SUR LA VIE DU PÔLE El HADJ SIDI ALI TAMASSîNI (RTA)

Mausolée du Cheikh Hadj Ali Tamassini à Tamacine en Algérie
Son premier contact avec Seïdina Ahmed Tidjani se déroula par l’intermédiaire de Sidi Mohamed ibn Mechri et selon les circonstances suivantes :

Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) confia à ce dernier un dépôt en lui ordonnant de ne le donner qu’à celui qui le lui réclamera. Sidi Mohamed Ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) se dirigea vers les gens de sa tribu d’origine, car peut-être trouverait-il auprès d’eux, celui qui obtiendrait ce bien, mais il ne rencontra point celui qui fut destiné à recevoir le dépôt.

Il se dirigea alors vers une autre région, puis vers Tamacine où il fit la rencontre de Sidi Hajj ‘Ali qui sortait de son jardin. Sidi Hajj ‘Ali le salua et lui proposa de l’héberger pour son séjour puis ils se donnèrent rendez-vous à la mosquée après la prière du ‘Icha. Après ladite prière, ils se dirigèrent vers la demeure de Sidi Hajj ‘Ali et ils dînèrent ensemble. Par la suite, ce dernier réclama à son hôte le dépôt que lui avait confié le grand Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Sidi Mohammed ibn Mechri (qu’Allah l’agrée), qui ne l’avait jamais rencontré auparavant, rebuta à le lui donner pensant qu’il ne serait pas apte à supporter un tel secret, mais face à la bienveillance et l’insistance de Sidi Hajj ‘Ali, il sut clairement qu’il était bel et bien celui qui devait recevoir le dépôt et il le lui donna en disant : « Pas de privation pour celui à qui Allah octroie ». Cela se déroula en l’an 1203 H alors qu’il était âgé de 23 ans.

Plus tard, il rencontra le compagnon Sidi Mohamed Sassi (qu’Allah l’agrée) avec un groupe de disciples venant de Guemar, en route pour ‘Aïn Madhi. Ils s’arrêtèrent à proximité de Tamacine, Sidi Hajj ‘Ali fit leur connaissance et s’occupa d’eux. Il leur déclara aussi que l’année prochaine, il les accompagnerait à son tour lors de cette visite. L’année en question, il attendit le groupe de la ville de Guemar qui devait se rendre auprès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) pour l’Aïd-el-Adha et il les accompagna.

Lorsqu’ils arrivèrent auprès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), Sidi ‘Ali se colla à son épaule et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le recouvrit d’une partie de son vêtement et le fit asseoir à ses côtés, ce fut en l’an 1204 de l’Hégire. L’amour pour Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s’empara entièrement de Sidi Hajj ‘Ali, au point qu’il se sentait incapable de retourner chez lui en laissant son maître, et lorsque ses compagnons de voyage lui rappelèrent sa famille et ses enfants, il répondit : « Ils sont sous sa surveillance et il est au courant de leur situation ».

Il tint compagnie à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de longues années ne se rendant à Tamacine que comme un invité à la période de la récolte des dattes, ensuite il retournait auprès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et ainsi jusqu’au moment où il a atteint la station qu’Allah avait choisie pour lui.

Puis Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui ordonna de retourner à Tamacine en lui disant : « Lorsque tu retourneras en paix à Tamacine, affaire-toi à élargir ta maison et prépare-toi un endroit pour la prière et le Dhikr. Consacre aussi des endroits pour la réception des visiteurs et multiplie la construction de bâtiments, car certes tu vas atteindre un objectif jusqu’au point où les gens vont venir te visiter de toutes les contrées, et ne craint point du Détenteur du Trône qu’Il ne restreigne, cherche l’aide d’Allah en cela ». Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) quant à lui, s’exila avec sa famille jusqu’à Fès en compagnie de Sidi Ali Harazim en passant par le village de Figuig.

Depuis son installation à Fès, Sidi Hajj Ali Tamacini se rendit environ quatorze fois auprès de lui. Lorsqu’il visitait Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à Fès, celui-ci le faisait passer devant pour diriger la prière, et ce, malgré la présence d’une grande quantité de savants et de méritants.

Une fois, pendant la prière, quelque chose le troubla et quelqu’un demanda à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) si, à cause de cela, la prière était valide selon la loi (Chari’a) et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui répondit : « Cet homme a le Fath (l’ouverture spirituelle) et la prière derrière quelqu’un qui a le Fath est acceptée ». Cela est une attestation suffisante de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui met l’accent sur la grande valeur de notre personnage.

Une fois, le serviteur de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), Sidi Taïeb Ibn Mohamed Sefiani (qu’Allah l’agrée), qui s’occupait des dépenses de la maison et des besoins, fut interrogé au sujet d’une de ses servantes qui était malade, il lui demanda : « Lui avez-vous acheté un médicament ? »

Il lui répondit : « Nous lui avons acheté quelques médicaments, mais ils n’ont eût aucun effet sur elle, mais peut-être ce qui serait le mieux c’est de lui faire la Roqiyya »

Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dit alors : « Qui pourrait lui faire ? » Et il ajouta : « Je ne vois pour cela que Sidi Hajj Tamacini, s’il est présent ».

Sidi Taïeb (qu’Allah l’agrée) lui dit : « J’aurais voulu que tu l’autorises à moi-même, ô Mon maître ! Car tu ne l’autorises qu’à Sidi Hajj ‘Ali Tamacini ».

Il n’accepta pas et répéta sans cesse : « Et qui est comme Sidi Hajj ‘Ali, ô Untel ! ». Et il le blâma en le répétant sans arrêt jusqu’à ce qu’il eut préféré ne jamais l’avoir dit.

Parmi les habitudes de Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée), il y avait, qu’après l’installation de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dans la ville de Fès, il venait le visiter par le prodige « du pas » (c’est-à-dire qu’avec un pas il se déplaçait dans l’endroit souhaité). Mais, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui défendit d’agir de la sorte en lui disant : « Si tu es venu me voir pour Allah, tu dois venir en agissant tel le commun des gens avec des chaussures, une canne et une escorte, tu goûtes à tout ce que ressentent les autres comme soif, fatigue et peur ».

Certains des compagnons particuliers de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ont raconté qu’un jour Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fit la prière du ‘Asr et la dirigeait devant un groupe de quatre-vingts compagnons, quand ils eurent fini l’office et qu’il fit face à ses compagnons, ils ne s’étaient pas rendu compte de la présence d’une rafle de dattes.

Ils ont alors regardé Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), stupéfaits de l’apparition soudaine et miraculeuse de ces dattes. Quand Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) vu leur état, il leur dit : « Cela est l’acte de tel homme » et l’a qualifié de pitre ou quelque chose de ce genre tout en le nommant.

Par la suite, quand Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) rencontra Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée), il lui cita ce qui fut arrivé et lui demanda : « Qu’est-ce qui t’a poussé à faire cela ? »

Il répondit : « Ô mon maître ! Excusez-moi, j’étais à ce moment-là dans mon champ. Les ouvriers étaient en train de cueillir des dattes et voilà que j’ai vu cette tige, elle me plut et j’ai eu envie qu’elle vous parvienne dans le même état. Ceci m’a poussé à la jeter et à prononcer des paroles secrètes pour qu’elle descende entre vos mains » Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le réprimanda pour cela, et lui défendit de refaire des choses semblables.

Il assista au décès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Il lui rendit sa dernière visite trois jours avant, où il lui fit ses adieux et reçut la lieutenance (khilafat) directement de lui, le lui écrivant de sa main bénie, ainsi que ses recommandations concernant ses enfants et l’ensemble des gens de la voie. Il lui assura, ce jour-là, que le lendemain, il devrait sortir de Fès pour sa destination sans attendre (sa destination serait le mont Zabib afin d’acheter pour Cheikh un cheval Fêsi- mais en fait, comme à son habitude, ce fut une allusion cachée que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui fit et il le comprit). Sidi Hajj Ali en fut ému et lui dit : « Je suis ton serviteur, et je me suis lié à ta compagnie, je ne puis supporter d’être séparé de toi, car ce discours est imposant et terrible, il me brise le cœur ».

Il s’effondra en pleurs devant Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui lui dit : « Pourquoi pleures-tu ? Cette sentence est inévitable, impossible d’y échapper pour les créatures, sois patient et ta patience n’est que par Allah, et sois un homme fort en toi-même. Je t’ai placé comme mon lieutenant et mon remplaçant, je te fais hériter de mon secret, je t’ai délégué mes recommandations pour mes enfants, mes épouses, mes serviteurs, mes compagnons et mes aimés parmi les gens de la voie. Notre Seigneur sera ton soutien en cela, qu’Il soit Glorifié et Exalté. » Il lui dit aussi : « Notre affaire (Tariqa) se donne (transmet) de vivant à vivant et tu es mon lieutenant pour elle après moi. » Ceux qui ont assisté à ses recommandations sont Sidi Mahmoud Tounsi, Sidi Ahmed ibn Souleïman Taghzouti et Sidi Tahar ibn AbdeSaddaq (qu’Allah les agrée).

À la mort de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sont apparus sur Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée), les signes du grand Fath en lesquels, on ne trouvait rien de pareil. Les gens ont commencé à venir de toutes les contrées pour prendre la Baraka de la Tariqa à travers lui. Une fois, deux cents personnes affiliées à lui, tous venants de contrées éloignées, ont coïncidé dans leur venue pour demander le Taqdim (titre de Mouqadem permettant la transmission de l’autorisation pour la Tariqa), afin de pouvoir conférer les oraisons.

Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) avait une très grande science du dévoilement (Moukachafa) qu’il gérait comme il désirait. Il voyait souvent le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). On raconte à ce sujet, une discussion qu’il eut sur le thème de la vision du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) par les Wali.

Un jour, il était en train d’évoquer Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) auprès de certains frères et il dit : « Ô untel ! De ceux qui sont présents avec toi à notre époque, ils ne font rien, que ce soit quelque chose de grand ou de petit, sans la permission du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) par dévoilement et vision, même pour aller se coucher, ils ne le font qu’après permission du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) » et quiconque l’a entendu a compris que cette personne-là n’était autre que lui-même.

Sidi Abdelaoui (qu’Allah l’agrée) a rapporté qu’un voyageur, qui avait trois bagages, accompagnait une caravane. Or à l’époque, le gouverneur percevait pour chaque bagage un riyal et il n’avait pas d’argent pour ses trois bagages. Il se mit à penser à Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) et demanda à Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté), par l’intercession de la valeur que ce dernier avait auprès de Lui, la sûreté et la paix contre tout ce qui pourrait survenir comme obstacle.

Il partit avec la caravane, tout le monde paya son dû sauf lui qui passa au travers sans rien payer et personne ne lui demanda quoi que ce soit, au contraire Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) le voila au regard des gens. Quand cette histoire arriva auprès de Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée), il lui demanda : « Ô untel ! Est-ce que les gens ont payé les riyals aux Français ? » II répondit : « Oui mon maître, sauf moi, car Allah m’a voilé à leurs yeux avec la Baraka de ta valeur chez Lui».

Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) n’entreprenait rien sans demander l’avis de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il a certifié qu’il était le Pôle après Seïdina (qu’Allah l’agrée) et il était célèbre pour cela à l’époque.

Sidi Abdelaoui (qu’Allah l’agrée) a raconté qu’une fois, il se trouvait auprès de Sidi ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée), et il désirait lui demander le Taqdim pour pouvoir transmettre le noble Wird. L’intention lui traversa l’esprit et il raconte : « De l’instant où cette intention passa dans mon esprit, Sidi ‘Ali Tamacini se retourna vers moi et me dit : « Tu es autorisé à donner la Tariqa à toute personne qui la demande ». J’ai remercié Allah pour cette grâce immense et ainsi il dévoilait ce qui était caché »

Il est décédé en 1260 de l’Hégire, il fut enterré dans sa ville Tamacine (sud-est Algérien) et sa tombe ne cesse d’être irriguée de miséricorde à tout instant. Telle était la vie d’un homme aux multiples grâces.

Recherche et Traduction par La Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe

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