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QUESTIONS SUR L’IMAMAT

Nous constatons dans certaines mosquées des querelles. Qu’est-ce qu’en dit l’islam ?

L’Islam interdit la querelle sous toutes ses formes. Dieu dit dans le Coran, à la Sourate « Anfaal » (Le Partage du butin), ne vous querellez pas. Si non, vous allez faire échec. Les altercations sont bannies entre musulmans, a fortiori si on les transmet dans les mosquées. On ne s’y attend pas dans les lieux de prières. Au contraire, on s’attend à ce que l’imam réunisse les fidèles et non les désunir.

Selon vous, qu’est-ce qui est à l’origine de ces disputes ?

L’origine, soit c’est un problème d’intérêt, soit un problème de prestige. Par exemple, au Sénégal, on donne à l’imam une certaine ascendance. L’imamat est une source de revenus. Si vous êtes imam, on vous donne des choses au nom des nécessiteux. Des gens peuvent vous offrir des cadeaux. Ces gestes, c’est grâce à la posture que vous occupez. De ce fait, des gens aspirent à être imam. Ce qui est une source de jalousie. Si la personne n’est pas très bien outillée sur le plan de la spiritualité et du savoir, elle souhaite hériter la place (de l’imam). Notre souhait, c’est d’avoir un imam salarié, un fonctionnaire qui ne va envier personne. Nous voyons une recherche effrénée de prestige, de revenus et de notoriété. Si des gens voulaient être imams pour uniquement la face de Dieu, il ne devrait pas y avoir de problème.

Qui doit choisir un imam de la mosquée ?

Avant de choisir l’imam, on doit réunir les sages du quartier. Le nombre de ce groupe n’est pas déterminant. Dans notre époque, il n’est pas dit que si tu n’as pas appris le Coran, tu n’en fais pas partie. Ça peut être un intellectuel qui habite dans le quartier, croit en Dieu et pratique sa religion. De ce fait, on va soumettre aux sages le choix de l’imam. On peut même faire un collège au moment du choix. Entre eux, ils se connaissent et vont choisir. Par exemple, si on réunit le collège des sages et, au terme de la réunion, il dit que nous avons choisi untel comme imam, ce choix-là va être respecté par la communauté. Sa légitimité va lui permettre d’élire maintenant ses suivants. On ne l’imposera pas. Il peut même nommer quelqu’un chargé de la trésorerie, des affaires sociales et des travaux de la mosquée. C’est l’imam qui est le patron.

Qui doit être imam ?

C’est ce que dit le Prophète Muhammad (Psl), il faut prendre le plus versé. S’ils sont pareils à ce niveau, on prend celui qui comprend mieux la jurisprudence islamique. S’ils ne sont pas départagés, on prend le plus ancien en Islam et ensuite le plus âgé. Si une personne a toutes ses qualités-là, normalement, elle doit être une personne équitable. Ces comportements jouent aussi : l’humilité, la capacité de développer des relations humaines, la capacité de communication, de faire des médiations. Ces qualités vont l’aider à accomplir sa mission qui n’est pas seulement résolue aux prières canoniques et aux saluts finaux. L’imam est aussi interpellé en période de baptême, de mariage, de décès, de problème des ménages, par rapport aux nécessiteux, sur les zakats qu’on lui transmet ? Tout ça relève de son rôle. Il peut aller rendre visite à un bienfaiteur, le raisonner pour le compte des démunis.

Certains retraités sont souvent indexés comme étant ceux qui créent cette dispute autour de l’imamat, alors qu’ils sont taxés de n’avoir pas fréquenté la mosquée lorsqu’ils étaient en activité. Leur argument, c’est brandir les dépenses qu’ils ont effectuées pour la mosquée…

(II coupe…) Une cotisation dans la mosquée ne signifie pas qu’elle t’appartient. Si tu construis une mosquée sur fonds propre, le jour de la finition des travaux, tu n’y es plus pour rien. Allah (Saw) dit dans le Coran, la Sourate Al-Djinn (les djinns), les mosquées sont pour la face de Dieu. La mosquée, c’est pour tout le monde, même pour le marchand ambulant qui passe aux heures de prières. Mais ceux qui habitent dans le quartier seront interpellés pour la propreté de la mosquée. Le fait de vouloir s’imposer est inacceptable. C’est le savoir qui est privilégié dans la mosquée. Le côté islamique est très important. Ceux qui se chamaillent dans les « masdjid » (mosquées en arabe) ne connaissent pas son intérêt. Quand tu vas à la mosquée, tu dois être préoccupé par deux choses : l’âme et le corps. Si tu laisses l’âme à la maison, tu peux insulter à la fin de la prière. Alors qu’on doit purifier l’âme dans la mosquée.

Source Le soleil Propos recueillis par Serigne Mansour Sy CISSE

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