La Mosquée Bleue
Le bâtiment principal de la mosquée se compose d’une salle de prière surmontée d’une coupole de 23 mètres de diamètre, dont le point le plus haut culmine à 43 mètres. Si ces dimensions sont bien inférieures à celles de Sainte Sophie (sa coupole s’élève à 56 mètres), plus ancienne de mille ans, la «mosquée bleue» la dépasse en élégance. La «mosquée bleue» doit son nom à la faïence bleue d’Iznic qui en recouvre les murs. Pour sa construction, le sultan réquisitionna toutes les fabriques de la ville d’Iznic pour en produire les 21 000 carreaux de faïence. La décoration intérieure consiste principalement en des motifs floraux stylisés (sous forme de frises, d’entrelacs parfois étendus ou de médaillons).
De fines calligraphies du Coran ornent le sommet des coupoles et des bandeaux décoratifs, notamment autour des quatre imposants piliers principaux de 5 mètres de diamètre soutenant l’édifice. Les nombreuses fenêtres entourant la coupole principale et les demi-coupoles, ainsi que celles ouvertes sur les façades, laissent entrer une lumière plus uniforme sans laisser l’édifice dans la pénombre comme à Sainte Sophie. De magnifiques vitraux ornent les fenêtres de la mosquée décorées, elles aussi, de motifs floraux très élégants.
Aya Sophia, cette église devenue mosquée
Sainte-Sophie fut, pendant près de mille ans, le plus grand sanctuaire du monde chrétien et elle ne fut surpassée que par Saint-Pierre de Rome au XVIe siècle. C’est sous Atatürk qu’elle est devenue un musée très couru et visité, chaque année, par des centaines de milliers de touristes venus des quatre coins du globe.
Le palais de Topkapi
Haut lieu du commerce
Comme une vague humaine déferlante, les visiteurs sillonnent la place de Taksim qui fini son parcours vers le détroit de la Corne d’Or qui sépare la partie européenne d’Istanbul en deux villes : d’une part la vieille ville et d’autre part la nouvelle. Cette séparation fait d’Istanbul la seule ville au monde à cheval entre les continents asiatique et européen. Tout visiteur est, très vite, envahi par le charme de la ville construite sur les deux rives du Bosphore où l’incessant passage des bateaux taxis procure un spectacle inoubliable.
Dans ce même quartier, en redescendant vers la Corne d’Or, le visiteur flânera dans le Grand Bazar proposant un marché sympathique où se commercialisent des tapis, bijoux, contrefaçon en tout genre et autres bibelots proposés avec insistance. Pour faire de bonnes affaires, le visiteur est appelé à négocier les prix. Au Grand Bazar, le marchandage fait partie d’un rituel entre le vendeur et l’acheteur qui est souvent invité à s’asseoir pour prendre le thé turc (çay) qui lui sera offert. Un haut lieu du commerce que les Sénégalais, citoyens du monde devant l’Eternel, maîtrisent comme leur poche. Un peu plus bas du Grand Bazar, les échoppes égyptiennes vous enivreront de leurs parfums d’épices et les restaurants qui proposent une cuisine turque typique.
Il était une fois, la … Sublime Porte
Située de part et d’autre du détroit du Bosphore, à cheval sur deux continents : l’Europe et l’Asie, elle est généralement considérée comme européenne parce que la ville historique est située sur la rive occidentale du détroit. Elle est la plus grande agglomération du pays avec plus de douze millions d’habitants recensés (des estimations donnent néanmoins le chiffre de seize millions d’habitants), ce qui fait également l’une des plus grandes agglomérations du continent, et constitue aussi le principal pôle économique de la Turquie. Appelée officiellement Stanbul depuis le 28 mars 1930, elle a porté d’autres noms durant son histoire (parfois utilisés selon les contextes) notamment : «Byzance», au moment de sa fondation ; puis «Constantinople» (à partir de 11 mai 330 en l’honneur de l’empereur romain Constantin Ier).
Elle fut capitale de l’Empire byzantin depuis 395 et jusqu’au 29 mai 1453, puis celle de l’Empire ottoman jusqu’au 10 août 1920, et enfin celle de la République Turque jusqu’au 13 octobre 1923 avant que ce rôle ne soit dévolu à Ankara. Appelée aussi la «Nouvelle Rome» (d’ailleurs, comme Rome, Istanbul est fondé sur sept collines), Istanbul appartint tour à tour à la Grèce antique, à l’Empire romain (parfois appelé byzantin quand elle en fut devenue la seconde capitale), à l’Empire romain d’Orient entièrement grécophone, à l’Empire ottoman, puis, juste après la chute de celui-ci, à la Turquie.
Les anciens noms de la ville, Byzance puis Constantinople, témoignent de cette longue histoire.
Seules quelques autres grandes villes ont eu trois noms au cours de leur histoire. Du point de vue historique, on peut considérer qu’avec Athènes et Rome, Constantinople (Istanbul) est l’une des trois capitales antiques les plus importantes aujourd’hui. Les habitants de Byzance étaient appelés Byzantins et ceux de Constantinople, les Constantinopolitains ou les Politains.
Les habitants d’Istanbul sont les Stambouliotes ou les Istanbuliotes. On ne dit pas «Istanbul» pour désigner le pouvoir politique ottoman, on dit, en employant des synecdoques, la «Sublime porte» ou simplement «La Porte» s’il s’agit du gouvernement ou «Le Palais» s’il s’agit du sultan. Istanbul, avec ses 18 400 000 habitants en 2009, constitue la plus grande agglomération d’Europe.