Asfiyahi.Org Actualites-de-la-Hadara [VIDÉO] PRÉSENTATION DU LIVRE : ’’Ëtu Maodo’’, un livre viatique pour les pèlerins au Gamou de Tivaouane
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[VIDÉO] PRÉSENTATION DU LIVRE : ’’Ëtu Maodo’’, un livre viatique pour les pèlerins au Gamou de Tivaouane

S’il y a un homme qui a incontestablement marqué son temps aussi bien par l’étendue de sa connaissance que par la pertinence de son enseignement, c’est bien El Hadj Malick Sy’’, note l’auteur à l’entame de l’introduction de l’ouvrage préfacé par le Professeur Iba Der Thiam.

Insistant sur le travail de formation du saint homme de Tivaouane, Pape Amadou Sall écrit : ‘’Cette science qu’il a acquise, Maodo se faisait un devoir et un plaisir de la dispenser à ses compatriotes afin de les faire sortir des abysses de l’ignorance et donc de les outiller, pour mieux assurer leur devoir de musulman, voire tout simplement d’HOMME au sens humain du terme’’.

La démarche de son sujet cernée sommairement, M. Sall dévoile au fil des 250 pages de son ouvrage paru à ‘’Jangaal presse édition’’ et dont la séance de dédicace aura lieu samedi à 15h à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), la manière dont le Cheikh a placé l’homme instruit au centre de son combat, en menant férocement la lutte contre l’ignorance. ‘’(…) Cheikh El Hadj Malick Sy incite les fidèles d’abord à assainir les esprits, puis à s’instruire positivement et enfin à s’éduquer moralement afin de pouvoir s’échapper à l’ignorance, notre plus grand ennemi’’, souligne l’auteur dans le premier chapitre intitulé ‘’Maodo : le Parthénon de l’orthodoxie’’.

Dans cette partie de l’ouvrage jalonnée de sous-chapitres comme ‘’Le fighting siprit du Cheikh : la notion perceptive de l’essence’’, ‘’Le fighting religieux du Cheikh’’ et ‘’Le Cheikh, un imitateur du Prophète’’, Pape Amadou Sall usant de procédé faits de recours au Coran, à la Sunnah, aux propres écrits du saint de Tivaouane, à ceux de ses contemporains et du colon, embarque le lecteur dans l’univers de Maodo, d’abord, puis celui de ses ‘’Moukhadams’’ (lieutenants’’).

Après avoir réglé les définitions de ‘’Talibé’’ (disciples), ‘’Moukhadam’’ et ‘’Cheikh’’ (qui signifie dans la Tidjanya ‘’le plus âgé ou familièrement le guide spirituel’’), l’auteur démontre la manière dont Maodo s’appuyant sur ‘’certaines idées-forces contenues dans le saint Coran et soutenues par bon nombre de traditions prophétiques’’ a mené ‘’un combat d’une stratégie sans précédent et d’une très grande sagesse contre l’ignorance’’. ‘’En premier, il a lancé : +Tant que tu vivras, apprends la science des savants, la médecine des médecins et la sagesse des sages mémorables+’’.

Obnubilé par l’idée d’éviter le ‘’teju’’ (manque d’ouverture) et le ‘’reer’’ (égarement) qui mènent tout droit ‘’à la dérive’’, Maodo appelle pour ce faire ‘’à la grande mobilisation des esprits qui, selon, lui pourrait être un raccourci permettant à l’homme de mieux connaître Allah et de répondre à ses exigences’’, écrit Pape Amadou Sall avant d’ajouter que pour qu’il y ait adoration du Créateur El Hadj Malick Sy ‘’met d’abord en priorité l’idée perceptive de notre propre existence et exige ensuite le vaccin du savoir’’. ‘’La science chasse profondément l’ignorance’’, ajoute l’auteur citant à l’appui le Prophète Mouhammad (PSL).

Aimant l’acquisition du savoir pour soi-même mais également pour l’autre, El hadj Malick Sy fait intervenir son ‘’fighting religieux’’ pour professer et écrire dans ‘’Fakihatu Tulab’’ des vers d’un altruisme débordant où il recommande à ses disciples d’’’aimer les autres confrères de la voie claire et de ne rien accaparer à leur détriment, de souhaiter qu’ils obtiennent tout ce que l’on désire pour soi’’.

Selon M. Sall, c’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la diatribe du Cheikh contre ‘’certains marabouts’’ qui usant de leur position ‘’assiègent mentalement’’ leurs disciples, les ‘’chosifient’’ avant de s’’’accaparer’’ de leurs biens. ‘’Je dis, s’écrie le saint homme, l’un des maux les plus graves de notre époque, c’est l’émergence de faux marabouts qui n’ont même pas atteint le degré du commun des fidèles’’.

Toute cette situation ne s’explique que par ‘’l’ignorance du dominé’’, conclut Maodo qui donnant l’exemple lui-même en fustigeant à chaque fois que de besoin ‘’le fanatisme aveugle’’ de certains de ses disciples ayant tendance à le prendre pour ‘’une créature peu ordinaire’’, s’échina tout au long de son existence à former dans sa cour ‘’un nombre remarquable de disciples estimés à plus d’un demi millier d’hommes hautement cultivés’’.

A ce propos, quand l’écrivain français Destaing fait état, rien que dans le Cayor, de 1978 jeunes talibés au service de Maodo, son compatriote Paul Marty parle dans ‘’l’Islam au Sénégal’’ de 210 marabouts enseignants formés par El Hadj Malick Sy dont 130 étaient tidjanes et le reste des khadres.

Concernant les ‘’Moukhadams’’ à qui il a donné le ‘’wird’’, puis le ‘’Lidjaza’’ (Certificat de mérite) avant de les charger d’aller ‘’répandre la pensée pieuse du Maître’’, Pape Amadou Sall cite avec à l’appui des portraits forts détaillés El Hadj Malick Sarr, Serigne Bra Guèye Nayobé, El Hadj Abdel Hamid Kane (l’homme qu’il envoya en 1922 à la cérémonie de pose de la première pierre de la mosquée de Paris), El Hadj Rawane Ngom (décrit comme ‘’le Mokhadam le plus complet de tous les temps’’), Seydou Nourou Tall et Tafisir Abdou Cissé Pire.

On est loin d’épuiser la liste de ‘’moukhadams de Maodo’’ fournie par Pape Amadou Sall, tout comme on va se borner à citer chez la ‘’Génération de Moukhadams dite +intermédiaire+’’ Moussa Ndour (il accueillit Maodo à Dakar et l’introduisit chez les lébous), ses fils Sidy Ahmed Sy et Khalifa Ababacar Sy, Emad Mbaye Maodo (le père de El Hadj Mansour Mbaye) et Mousse Ale Mbaay.

Imam Chamsdine Diagne, Serigne Hady Touré, Ahmed Dème, El Hadj Lamine Diène, El Hadj Mansour Sy et El Hadj Abd’El Aziz Sy ‘’Dabax’’ constituent entre autres dans ce que Pape Amadou Sall appelle la ‘’Génération des petits-fils’’ la troisième ‘’Cour religieuse’’ du Cheikh qui avait aussi des ‘’Wôlerés’’ (grands amis) comme Mor Massa Diery Dieng, Abdoulaye Ndour, Alboury Njaay (qui lui donna la main de la sainte Safiétou Niang, mère de El Hadj Abd’El Aziz Sy) et Abd’El Aziz d’Alexandrie.

Du côté politique, Blaise Diagne fréquentait Maodo pour des bénédictions, de même que Lamine Guèye qui fut son élève, puis son disciple.

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