‘’L’enfant n’est pas un produit +périmé+, il est un projet pour l’avenir et doit être éduqué en fonction des perspectives de l’évolution du monde’’, a analysé Abdou Aziz Kébé, enseignant-chercheur au centre de recherche ‘’Islam, société et mutations’’ de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Dans une communication portant sur ‘’les enseignements islamiques relatifs à la protection de l’enfance’’, il a soutenu que l’enfant est ‘’un don de Dieu, un dépôt de confiance entre les mains des parents et de la société’’.
‘’Eduquez vos enfants d’une manière différente de la vôtre, car ils sont destinés à une époque qui n’est pas la vôtre’’, a-t-il dit, citant l’imam Ali, un des premiers érudits de la religion musulmane.
Selon les enseignements de l’islam, a-t-il ajouté Kébé, ‘’l’enfant est destiné à un devenir et non à entretenir les flammes d’un passé révolu’’.
Abdou Aziz Kébé est d’avis que ‘’certaines valeurs inculquées par les parents peuvent être aujourd’hui des freins à l’acquisition d’une confiance en soi, à la culture de l’autorité et du charisme chez l’enfant aujourd’hui’’.
L’islamologue rappelle qu’il était admis dans la tradition musulmane qu’un enfant devait lever le regard quand il s’adresse aux adultes.
Aujourd’hui, a-t-il relevé, cette même règle posera problème si elle est enseignée aux enfants vivant dans une société marquée par les technologies de l’information et de la communication, par la mondialisation et le brassage des communautés.
‘’En grandissant avec cette considération de la retenue et de la timidité dans ses relations avec les autres, il sera difficile à l’enfant de s’imposer et de faire valoir sa position, son autorité et ses convictions devant les autres’’, a expliqué Kébé.
Il a rappelé que la Déclaration islamique universelle des droits de l’homme de 1981 dispose que ‘’l’affection et la clémence’’ doivent guider l’éducation des enfants.
Selon lui, l’éducation de l’enfant doit ‘’abroger les coutumes, traditions et pratiques incompatibles avec la Charia islamique et avec les droits et obligations énoncés dans le Pacte de l’Organisation de la conférence islamique relatif aux droits de l’enfant’’.
Ce pacte, a-t-il rappelé, stipule que éducation de l’enfant doit ‘’favoriser son acquisition de capacités et aptitudes lui permettant de faire face aux situations nouvelles, de se départir des traditions négatives et de s’initier à la réflexion scientifique et objective’’.
Réagissant sur l’actualité dominée par l’interdiction de la mendicité dans les rues, Abdou Aziz Kébé, a rappelé que l’islam n’encourage pas ce phénomène (mendicité).
‘’Il y a des personnes indiquées pour recevoir’’ l’aumône ‘’dans une forme organisée’’, autre que la mendicité, a-t-il analysé.
Source Aps
