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SPECIAL MAZHABOU MALIKIYYA : QUI EST EST ABDARAHMAN AL AKHDARIYOU

Al-Akhdarî:

Abu Zayd Abdur-Rahmân ibn Muhammed al-Akhdarî. Né en 1512 à Biskra (Algérie) et mort en 1575, sa tombe se trouve dans une zâwiya située à Bentyûs, un village près de Biskra. C’est un éminent juriste Malékite et un logicien réputé. Il est notamment l’auteur d’un traité de logique en vers courts (urjûzat), intitulé as-sullam (l’échelon), dont il rédigea par ailleurs le commentaire. Il est aussi l’auteur d’autres ouvrages comme al-jawhar al-maknûn (le joyau pur), toujours en vers, traitant de la rhétorique ainsi que de son commentaire. Il composa également dans les sciences astronomiques un traité en vers, accompagné là aussi de son commentaire, et d’autres ouvrages dans différentes disciplines.
Dans la jurisprudence malékite, il est l’auteur d’al-mukhtasar (le compendium) plus connu sous l’appellation de mukhtasar al-Akhdarî traitant des prescriptions rituelles (al-`ibâdât), qui est un ouvrage très important et synthétique étudié dans les pays de rite malékite.
Sixième partie: Correction des fautes dans la salat

EXTRAIT AL AKHADRI : BABOU SAHWI, CHAPITRE DES OUBLIS AU COURS DE LA PRIERE

Les prosternations en réparation d’oubli sont des pratiques d’ordre traditionnel renforcées.

Toute erreur commise dans la prière devra être réparée par deux prosternations :

– avant le salut final, quand les deux Tachahodes sont terminés, puis par un nouveau Tachahode, s’il s’agit d’une omission

– après le salut final, s’il s’agit d’un rajout.

Après chacune d’elles, le fidèle aura à prononcer un autre salut.

Celui qui commet une erreur par omission et par ajout devra faire une prosternation avant le salut final.

Celui qui oublie la prosternation qui précède le salut final, la fera s’il s’en souvient peu après. S’il ne s’en souvient que longtemps plus tard, ou après la sortie de la mosquée, la prosternation ne sera plus valable. Dans le cas où l’oubli porterait sur trois SOUNNAH (prescription d’ordre traditionnel) ou davantage, la prière ne le serait pas non plus ; mais si tel n’est pas le cas, elle reste valable.

Celui qui oublie de faire la prosternation après le salut final devra la faire même un an après.

Pour celui qui omet une obligation d’institution divine, la prosternation réparatrice n’est pas valable.

Celui qui oublie des actes méritoires (Fadaël) n’a pas à faire de prosternation.

On ne doit faire la prosternation avant le salut final, que si l’oubli porte sur deux SOUNNAH (prescription d’ordre traditionnel) ou davantage. Mais pour une seule SOUNNAH il n’y a pas à faire de prosternation, à moins que ce ne soit la récitation à basse voix ou à haute voix qui ait été oubliée.

Celui qui a baissé la voix dans la récitation de la prière au lieu de l’élever, doit se prosterner avant le salut final.

Celui qui élève la voix dans la prière à voix basse, doit se prosterner après le salut final.

Celui qui, par oubli, aura parlé (durant la prière) fera une prosternation après le salut final.

Celui qui fait le salut final après deux inclinaisons — RAKÂAS – doit se prosterner après le salut final.

Une prière redoublée — par erreur — n’est pas valable.

Celui qui doute avoir correctement achevé sa prière, devra refaire ce sur quoi porte le doute.

Le doute d’omission vaut la certitude, c’est ainsi que le fidèle qui pense avoir oublié une inclination — RAKÂA — ou une prosternation doit l’accomplir et ajouter une prosternation au salut final.

S’il doute avoir accompli le salut final, il doit le faire s’il s’en aperçoit immédiatement, mais n’est pas tenu d’y ajouter une prosternation ; s’il s’en aperçoit longtemps après, sa prière n’est pas valable.

Le fidèle sujet au doute ne doit pas en tenir compte, et n’a pas à réparer ce qu’il croit avoir omis, mais doit une prosternation après le salut final, que son inquiétude porte sur des omissions ou sur des ajouts.

Celui qui élève la voix au cours du (COUNOUT) n’a pas à se prosterner, mais s’il l’a intentionnellement fait, il encourt le blâme.

Qui aura ajouté une Sourate pendant les deux dernières RAKÂAS n’a pas à se prosterner après.

Celui qui entend prononcer le nom de Mohammed — que le bénédiction et le salut soient sur lui — et prononce lui-même cette formule, n’est tenu à rien, qu’il l’ait fait instinctivement au intentionnellement, en position debout ou assise.

Celui qui récite deux Sourates ou davantage au cours d’une seule RAKÂA, ou qui, pendant la récitation d’une Sourate passe à une autre, ou fait une Rakaâ avant d’avoir terminé une Sourate, ne doit rien pour cela.

On ne doit rien pour un signe de tête ou de main, fait au cours de la prière.

Celui qui, par erreur, a répété la Fatiha, doit une prosternation après le salut final, mais s’il l’a fait intentionnellement, sa prière n’est pas valable.

Celui qui se souvient avoir oublié une Sourate après s’être incliné pour le Roukoûe n’est pas tenu à une nouvelle récitation.

Le fidèle qui se souvient avoir remplacé la récitation à voix basse par une récitation à voix haute, ou inversement, avant le Roukoûe, doit rectifier son erreur en récitant à nouveau comme il se doit.

Si l’omission porte sur une seule Sourate il doit la réciter et n’a pas à se prosterner. Si l’oubli a porté sur la récitation de la Fatiha, il doit la faire et se prosterner après le salut final. Néanmoins s’il a oublié de réciter à haute voix au moment de l’inclination (Roukoûe) il se prosternera avant le salut final ; si l’oubli a porté sur la récitation à voix basse il doit une prosternation après la salut final, qu’il ait oublié la Fatiha ou une autre Sourate.

Celui qui rit au cours de la prière l’annule, que ce soit par oubli ou de façon délibérée, car ne rit au cours de la prière que l’homme négligent, ou le plaisantin.

Le croyant qui se lève pour prier doit détourner son coeur de toute chose hormis Dieu — gloire à lui — bannir de sa pensée le monde, et ce qu’il contient afin d’avoir présentes en son âme : la Majesté Divine et sa Grandeur ; son coeur doit tressaillir et son âme s’imprégner de la crainte de Dieu, Très-haut. Cette prière est celle des pieux croyants.

Le simple sourire est sans importance.

Les pleurs du fervent fidèle sont pardonnables.

Celui qui prête un peu l’oreille aux propos d’un causeur ne doit rien.

Celui qui, après les deux Rakâas et avant de s’asseoir (Joulouss), s’apprête à se relever mais se rappelle qu’il doit rester assis, le fera et ne se prosternera pas, à condition que ses mains et ses genoux n’aient pas quitté le sol. Dans le cas contraire, il doit continuer sa prière et se prosterner avant le salut final. S’il se rassoit après s’être relevé, par oubli ou intentionnellement, sa prière est valable moyennant une prosternation après le salut final.

Celui qui, par oubli, renifle pendant la prière, devra une prosternation après le salut final ; mais si l’acte est intentionnel la prière n’est pas valable.

Si le fidèle éternue pendant la prière, il n’a pas à se préoccuper du Hamde —Al-HamdouLillahi — ni à répondre au souhait qu’on lui fait. De même il n’a pas à prononcer de formule si son voisin éternue. Prononcer la louange à Dieu — Al-HamdouLillahi — est permis au cours de la prière.

S’il bâille, il doit porter la main sur sa bouche, et terminer le bâillement sans réciter tout en bayant.

Celui qui pense se trouver en état de souillure mineure ou d’impureté légale, mais se convainc de sa pureté, ne doit rien.

Se tourner par inadvertance, au cours de la prière, ne demande pas réparation ; mais si c’est fait intentionnellement c’est blâmable. Si le mouvement conduit le fidèle à tourner le dos à la Kibla — AL-Kaâba — la prière est rompu et doit être recommencée.

Celui qui vient à la prière vêtu de soie, paré de bijoux d’or, ou qui, pendant la prière, commet un larcin ou regarde une chose défendue, est un rebelle à la loi divine, mais sa prière est valable.

Celui qui, au cours de la récitation de la prière se trompe d’un mot, doit se prosterner après le salut final. Si le mot employé est un mot du Coran, il ne doit pas de prosternation, sauf s’il modifie la phrase ou son sens.

La somnolence pendant la prière ne demande pas de réparation, mais le sommeil profond oblige à recommencer la prière ainsi que les ablutions.

Les gémissements d’un fidèle malade sont pardonnables et il en va de même pour la toux. Toutefois, tousser pour attirer l’attention est désapprouvé, bien que la prière reste valable.

Le fidèle appelé qui répond : « Soubhanallah » est à blâmer, mais sa prière est valable.

Celui qui, récitant la prière, s’arrête par défaut de mémoire, et auquel personne ne peut souffler, doit délaisser ce verset et passer à la suite ; s’il ne le peut, il doit s’incliner. S’il trouve un Coran à sa portée, il ne pourra y lire que la Fâtiha, qu’il devra nécessairement achever en la lisant dans le Coran ou autre.

Si un seul verset manque à sa récitation, il devra faire une prosternation avant le salut, mais s’il en manque davantage la prière n’est pas valable.

Souffler à quelqu’un d’autre qu’à l’Imam annule la prière et le fidèle ne peut souffler à son Imam que si ce dernier l’attend, ou si sa récitation modifie le sens du texte Coranique.

Celui qui, pendant la prière, a des pensées étrangères, voit diminuer sa récompense en faveurs divines, mais sa prière est valable.

Repousser de la main, en priant, une personne qui passe, toucher le sol par un côté du front, ou bien par un ou deux ou pans de son turban ne demande pas de réparation, de même pour le vomissement involontaire ou les régurgitations liquides.

Quant à celui qui prie sous la direction d’un Imam, la responsabilité de ses oublis incombe à ce dernier, à moins qu il ne s’agisse de l’omission d’une obligation d’ordre divin.

Si celui qui prie sous la direction d’un Imam oublie une inclination (Roukoûe), est pris de somnolence ou est bousculé pendant cette dernière, alors qu’il n’est pas dans la première Rakâa, s’il pense rattraper l’Imam avant que ce dernier se relève de la deuxième prosternation, il doit faire son inclination et le rattraper ; s’il ne pense pas pouvoir le rejoindre, il abandonnera l’inclination et suivra l’Imam, mais fera en compensation une inclination — Rakâa — après le salut de son Imam.

S’il oublie une prosternation, ou s’il est bousculé en la faisant, ou s’il a été pris de somnolence jusqu’à l’instant où l’Imam se relève pour une autre inclination, il doit se prosterner s’il pense rejoindre l’Imam avant que ce dernier s’incline; sinon il doit le suivre et accomplira une autre inclination ; l’ayant faite il n’a pas à se prosterner, sauf s’il a des doutes sur l’inclination ou la prosternation.

Celui qui, pendant la prière, voit un scorpion ou un serpent se diriger vers lui et le tue, ne doit rien, sauf s’il a mis longtemps pour le faire, ou s’il s’est détourné de la KIBLA. Il doit alors arrêter sa prière et la recommencer.

Celui qui ne sait plus s’il en est au Ouître — Rakâa surérogatoire unique — ou à la deuxième inclination du Chaf’ — couple des Rakâas surérogatoires — considérera en être à cette dernière, se prosternera après le salut final et fera ensuite le Ouître.

Parler par inadvertance entre le Chaf’ et le Ouître ne demande pas réparation ; le faire intentionnellement est blâmable, mais n’en demande pas non plus.

Celui qui a été devancé par l’Imam de moins d’une Rakâa ne doit faire aucune prosternation, et s’il la fait, sa prière n’est pas valable. Si son retard est d’une Rakâa complète ou davantage, il se joindra à l’Imam pour la prosternation expiatoire qui précède le salut final et différera jusqu’à la fin de sa prière la prosternation expiatoire qui succède au salut final, ce n’est que là qu’il se prosternera.

Si le fidèle devancé par son Imam se rend compte qu’il a fait une omission après le salut de l’Imam, il est mis au rang de celui qui fait seul sa prière.

Si le fidèle devancé par son Imam, se doit d’un devoir (surérogatoire du côté de son Imam, mais obligatoire de son côté à lui) le devoir obligatoire lui sera suffisant.

Celui qui oublie l’inclination et s’en souvient pendant la prosternation, se remet debout, lit quelques versets, recommence l’inclination — Roukoûe — et continue sa prière, et se prosternera après le salut final.

Celui qui oublie une seule prosternation et s’en souvient après s’être relevé, revient immédiatement à la position assise pour refaire cette prosternation ; mais s’il s’en souvient en étant assis, il la fera tout de suite.

Si le fidèle se souvient de la prosternation après avoir levé sa tête de l’inclination précédente, il continue alors sa prière sans revenir à la prosternation passée, et supprime la prosternation de l’oubli, en augmentant une autre inclination qui lui remplace, et se prosternera avant le salut final; et de même si cette inclination est l’une des deux premières inclinations, et le fidèle s’en souvient après avoir commencé la troisième, ou après le salut final, ou si cette inclination n’est pas l’une des deux premières et s’en souvient avant avoir commencé la troisième ( puisqu’il a déjà fait la récitation, l’inclination et la prosternation ).

Celui qui fait le salut final avec des doutes sur sa prière, alors elle ne sera pas valable.

L’oubli dans la prière de réparation — prière à refaire — a le même statut que dans la prière obligatoire ; et l’oubli dans la prière surérogatoire est comme dans la prière obliga­toire, sauf dans six cas :

la Fatiha, la Sourate, la récitation à voix basse, la réci­tation à haute voix, l’augmentation d’une Rakâa, et l’oubli de quelques obligations divines.

Celui qui oublie la Fatiha dans la prière surérogatoire et s’en souvient après l’inclination, continue sa prière et se pros­terne avant le salut final, contrairement à ce qui se fait dans la prière d’obligation divine, où on ne tiens pas compte de cette Rakâa et on en ajoute une autre en se prosternant après comme dans le cas de celui qui oublie la prosternation.

Celui qui oublie la Sourate ou la lecture à haute voix ou à basse voix dans la prière surérogatoire, et s’en souvient après l’inclination, continue sa prière et ne doit pas de prosternation, contrairement à ce qui se fait dans la prière d’obligation divine.

Celui qui se lève pour une troisième inclination dans la prière surérogatoire, et se rappelle être en faute avant de s’in­cliner, doit revenir à la prosternation après le salut final. S’il se rappelle avoir fait un ajout après la troisième inclinaison, il doit continuer sa prière et faire une quatrième Rakâa et se prosterner après le salut final, contrairement à ce qui se fait dans la prière d’obligation divine, car dans celle-ci il doit revenir à sa prière et se prosterner après le salut final.

Celui qui oublie un élément constitutif dans la prière suré­rogatoire, comme l’inclination ou la prosternation, et ne s’en souvient qu’après le salut final et longtemps après, n’a pas à refaire sa prière ; contrairement à la prière d’obligation divine qu’il devra obligatoirement accomplir et réparer.

Celui qui interrompt — de manière délibérée – la prière surérogatoire, ou en oublie une inclination ou une prosterna­tion intentionnellement doit toujours la refaire.

Celui qui soupire au cours de sa prière ne doit rien, sauf s’il prononce — distinctement — une lettre de l’alphabet

Si l’Imam commet une omission ou un ajout, le fidèle guidé doit attirer son attention en disant : Soubhanallah —gloire à Dieu —

S’il prononce le salut final, fais une autre inclination en remplacement de celle que tu as annulée. Pour réparer la prière tu te prosterneras avant le salut final.

Si vous êtes en groupe dans la prière, il est préfé­rable de charger l’un de vous de terminer votre prière.

Si l’Imam ajoute une troisième prosternation dis-lui : Soubhanallah ! Et ne te prosterne pas avec lui.

Si ton Imam se lève après deux inclinations dis-lui: Soub­hanallah ; s’il a quitté le sol (pour se relever) suis-le. Si l’Imam s’assoit dans la première Rakaâ ou dans la troisième inclination, lève-toi et ne t’assois pas avec lui ; s’il fait une seule prosternation et oublie la seconde dis-lui : Soubhanallah, et ne te lève pas avec lui, sauf si tu crois qu’il a l’intention de faire une (seconde) inclination, auquel cas tu dois le suivre et ne t’assois pas avec lui après, ni dans la seconde, ni dans la quatrième inclination. S’il prononce le salut final, fais une autre inclination en remplacement de celle que tu as annulée. Pour réparer la prière tu te prosterneras avant le salut final. Si vous êtes en groupe dans la prière, il est préfé­rable de charger l’un de vous de terminer votre prière.

Si l’Imam se lève pour une cinquième inclination, celui qui est certain de sa validité ou en doute, doit le suivre; celui qui est certain qu’elle est de trop, doit s’asseoir. Si le fidèle du premier cas s’assoit et celui du second cas se lève, leur prière n’est pas valable.

Si l’Imam prononce le salut final avant d’avoir terminé sa prière, le fidèle qui prie sous sa direction doit lui dire : Soubhanallah ! S’il ajoute foi à son rappel il devra achever sa prière et se prosterner après le salut final. Si l’Imam a des dou­tes sur le rappel (qui lui a été adressé par le fidèle) il devra s’informer auprès des deux fidèles dignes de foi, et il leur est permis, dans ce cas, de parler ; s’il est convaincu de ne pas s’être trompé il devra agir comme il le croit, et ne pas tenir compte des dires des deux fidèles, mais, s’ils sont plus nombreux il devra s’en rapporter à eux.

Fin du Mukhtaçar fi Ibadat

du

Shaykh al Akhdari

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