Asfiyahi.Org Actualites-de-la-Hadara Gamou Abrar : la rencontre des magnanimes
Actualites-de-la-Hadara

Gamou Abrar : la rencontre des magnanimes

Le Gamou Abrar :

Ce samedi, Tivaouane, la septième gare, capitale de la spiritualité, de l’élégance et du bon gout sera, une fois de plus, le point de ralliement des âmes en quête de nectar. Le nectar, cette boisson mystique, dont faisait allusion l’homme au bonnet carré, servie par coups à des jours spécifiques comme le gamou et la ziar, et dont une seule gorgée suffit pour assouvir, à jamais, la soif spirituelle des amoureux du Prophète Mouhammadou.

Cet évènement, un des plus anciens de ce lieu de pèlerinage si doux répond à une volonté de nobles femmes, pas du tout avares, souhaitant bénéficier des mêmes avantages du Gamou.
Elles qui, à cette période, s’occupaient du repas des invités et convives, ces veinards. Ainsi venait de naitre un évènement culte, pas du tout tabou.
Dédié à ces débuts exclusivement aux femmes, qui en feront leurs rendez-vous attitré, le gamou sera progressivement ouvert à tout le monde y compris leurs époux, tous, bénéficiant des larges connaissances de Seydi El Hadj Malick Sy, le phare.
Après sa disparition, cette charge sera assurée par le détenteur du secret de ya Bassitou, le khalife, digne héritier et continuateur de la mission de son père, Serigne Babacar. Un héritage qu’il s’évertuera à assurer avec brio, lui l’époux des deux Astou.
Avec l’âge, Serigne Moustapha Sy Jamil, son fils ainé vivant à Dakar aura la responsabilité de perpétuer ce legs, valant plus d’un clou.
A sa suite, Serigne Mansour et Serigne Cheikh, inséparables comme Chams et qamar, conscients de l’importance de ce gamou aux yeux du Qutbu, donneront un cachet plus populaire à cet évènement rare réhaussé par la présence du Khalife de l’époque Mame Abdou.
Le tournant historique intervint le jour où, Al Amine, notre porte étendard, partit demander à Serigne Babacar Sy, le Ghawsou, un nom pour inscrire cet évènement dans l’immortalité, avant qu’il ne soit trop tard. Ainsi, de par sa main bénie, il lui attribua le nom de Abrar, en référence à ce verset du coran «إِنَّ الْأَبْرَارَ لَفِي نَعِيمٍ » ou « les bons seront dans [un Jardin] de délice ».
Par ce décret, Serigne Babacar venait de connecter définitivement les membres de cette dahira à ya Barrou.
Al amine, le gardien du temple, en fera un évènement pour le bénéfice de tous.
Par sa seule présence, le gamou connait un regain exceptionnel et un renouveau triomphant.
Nous nous rappelons, d’ailleurs, du dernier gamou qu’il a commémoré en présence de Serigne Mbaye Abdou.
Sur les traces d’Al Amine a été, à sa disparition, le slogan décrété par Serigne Pape Malick Sy Babacar, ceci en hommage à l’infatigable soldat de la tariqa, le fils de Sokhna Astou.
Accompagné par Ibn Balkhawmi, deuxième khalife du même nom, Serigne Babacar, ce duo nous plonge dans une émouvante nostalgie, tant le duo était complice en tout.
Aujourd’hui, quittant les villes proches comme Mbour, Thiès ou Kayar ou les contrées lointaines telles que Ziguinchor, Tamba et Kédougou, les délégations rallient la ville sainte, en charrettes, voitures ou cars, tous, sourires aux lèvres, chapelets à la main, épris d’un amour fou, un amour qui s’affiche et se remarque de loin dans leurs regards, viennent répondre à l’appel du regretté Serigne Abdou.
Dans ce concert où se mélangent citadins et campagnards, nous voyons les hommes, drapés de leurs plus beaux boubous, rivaliser de prestance et d’élégance avec les femmes aux allures d’étoiles, brillant de milles feux. Leur grâce et coquetterie sont plus le reflet de leur sainteté, que de leurs parures. Par devoir et par loyauté, elles continuent de vivifier ce gamou centenaire.
Nous ne remercierons jamais assez les enfants de Serigne Abdou. Gacce ngalama aux soldats Sidy, Habib, Hamid, Cheikh, Moustapha, Mansour et Babacar.
Mais également aux vaillantes femmes, Sophie, Daba, Fama et Astou.
Tivaouane, cette ville lumière continuera de briller tel un phare, car bénéficiant d’une garantie de bout en bout.
Prières et salutations inoxydables sur l’homme qui mérite tous les égards, le Prophète Mouhamed, père de Rokhaya et Fatimata Bintou.

Cheikh Ahmed Atidiani Cherif Dieng
Président de la Plateforme de Reflexion et d’Orientation des Jeunes Tidianes (PROJET)

Quitter la version mobile