Sur fond de contestations liées au rejet de candidatures, à un système de parrainage jugé défectueux par une frange de l’opposition, et une justice qui, aux yeux de certains, semble être utilisée au service de l’exécutif pour barrer la route à des candidats, le contexte politique actuel exige une mobilisation des forces de la nation pour un scrutin apaisé.
Né de la volonté de préserver la cohésion sociale et le modèle de paix et de tolérance religieuse au Sénégal, le Cadre Unitaire de l’islam au Sénégal (CUDIS), en partenariat avec le National Democratic Institute s’est réuni à Dakar, jeudi, pour se pencher sur la question.
En croire le Président du CUDIS, cette rencontre « contre la désinformation et le discours haineux pour préserver la paix et le meilleur vivre-ensemble au-delà de l’élection présidentielle » a servi d’occasion de rappeler que le Sénégal est un pays béni, où la culture de paix et le vivre ensemble ont des fondements solides bâtis sur l’ouverture à l’autre, le métissage, la parenté et surtout la lumière de la foi qui doivent structurer profondément les postures et les actions.
« Yobbalou Candidats Yi », un mémorandum à l’intention des candidats à la présidentielle pour la paix et renforcement du vivre ensemble.
Afin de protéger l’exception sénégalaise de la tolérance, de la paix et du vivre ensemble, le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal met à la disposition de tous les candidats à l’élection présidentielle de 2024 sept (7) propositions phares qui sont, en effet, des demandes unanimes des musulmans sénégalais.
« Conscients de leur rôle légendaire de régulation sociale, de consolidation et de transmission des valeurs qui fondent le Sénégal au-delà de nos différences, les acteurs religieux ont toujours pris leur responsabilité dans les situations de crise politique, sociale et économique. Il ne serait pas permis, par rapport à la responsabilité que les religieux ont dans ce pays, de laisser le Sénégal basculer dans la violence.
Ce mémorandum que nous avons déjà partagé avec le Président de la République, avec certains acteurs politiques, retrace les recommandations que les religieux ont toujours porté dans ce pays afin que tous les candidats puissent les prendre en compte dans leur programme », dixit Cheikh Ahmed Tidiane SY Al Amine, Président du CUDIS.
La mise en place d’un conseil consultatif religieux et la prise en charge des Daaras parmi les revendications.
Malgré le rôle prépondérant assuré, jusqu’ici par ce qu’il est convenu d’appeler le pouvoir spirituel, au Sénégal, le constat est amer : la religion n’est pas prise en compte dans les schémas institutionnels de l’Etat. Face à cette situation qui impose un changement de paradigmes, il est important que « du fait de l’importance de la religion qu’on puisse avoir un ministère chargé des affaires religieuses, en bonne et due forme.
Il y a un besoin d’avoir un cadre de concertation où les religieux pourront porter leur voix et avoir des relations institutionnelles très officielles avec les pouvoirs en place. Il y a également la prise en charge des Daaras qui pose un véritable problème dans le système éducatif du Sénégal » martèle le Président du CUDIS.
Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Amine de rappeler à juste tire qu’aujourd’hui le Sénégal a un système éducatif totalement pris en charge par l’institution gouvernementale et un autre laissé pour compte, c’est-à-dire les Daaras. Donc, il est important, d’après lui, de prendre en charge ce système éducatif traditionnel dans le cadre du programme de financement de nos Etats.
Asfiyahi.org