As-Salàmu ‘alaikum la famille, encore merci à tout le monde…j’ai personnellement suivi tout le travail d’approche et de préparation de cet évènement annuel et j’ai admiré l’approche inclusive initiée par Papa Khalifa et bien mise en œuvre par toute la Dà-ira. J’ai été à Tiwàwan avec la délégation qui a rencontré Serigne Mustafa Al Amin.
Cette approche inclusive qui s’est illustrée hier par la présence effective de tous les segments de la Société, pas seulement de la famille de CSHM, mais de toutes les familles religieuses du Sénégal, des segments coutumiers, de l’Administration centrale et communale, des communautés du Plateau…cette approche inclusive se nourrit de la Sunna du Prophète qui ne distinguait autour de lui aucune origine ou condition, mais tous convergeant autour de cette solide corde du Tawhîd (début V103, S3).
J’ai prêté attention à l’affluence par vagues et tout au long du déroulement…il n’y a pas eu un intervalle de 5mns sans qu’une autorité, un dignitaire, une personnalité, une délégation ne vienne rejoindre la vague pour répondre à cet appel de CSHM que Serigne Mustafa a rappelé solennellement – Oh jeunes de ce temps (et donc de tous les temps), je vous invite à revivifier la religion par la science, n’hésitez pas à répondre. Justement, ce déficit de science affecte nos production et perceptions – ce qui a amené Serigne Papa Maxtàr à rappeler que le h dans la transcription de Asfiya-i faussait l’authenticité de notre pureté originelle. Il est temps de recouvrer cette pureté Asfiyà-ian’. Or Serigne Mustafa, dont le cours magistral d’hier trace une feuille de route à moyen terme a aussi rappelé dans la littérature de Imam Nawawiy la définition de ‘jeunes’ et qui ne laisse nul en rade…tous sont concernés et par l’appel et par la cause…et hier tous ont écouté attentivement ce cours magistral de Serigne Mustàfa, brillant et en verve inhabituelle pour justement démontrer toute sa détermination jusqu’à humblement décliner les incursions de mélodie habituelle.
L’appel, c’est justement Habib Diagne, très éloquent, très posé et très imprégné qui l’a réitéré autour d’un saut de paradigme du modèle de Dà-ira sur l’entreprenariat pour accompagner les jeunes à ne pas se tromper sur un choix de parcours de vie. Ce n’est pas la religion ou les affaires, le Dàra ou l’Ecole dite formelle…c’est les deux, c’est toutes les écoles (Hadith). Et sans l’un l’autre reste orphelin comme l’a illustré Serigne Mustafa dans le rappel de la doctrine de Shaixul Xalifa Al Qutb sur le Tarbya, Tarbya autour duquel il a su magnifiquement construire les bases de tout élan humain – éducation, spiritualité, développement, formation professionnelle, entreprenariat et surtout pas rapide mais discipliné et authentique. La DER devrait être invitée à s’inspirer de ce modèle plutôt que de faire rêver les jeunes que d’avoirs et de matériels…Serigne Mustafa a aussi fustigé cette illusion de notre temps qui dévie les jeunes et anéanti leurs ambitions.
La cause, c’est Mame Oumar qui l’a aussi relancé avec des modèles réussis d’entreprenariat sur le legs de CSHM en prenant le digital et la communication comme porte d’entrée pour éduquer, éveiller, rappeler, former et solidifier justement l’héritage çûfy mais surtout ouvrir de nouvelles perspectives de développement inclusif. Il faut élargir cette pépinière et encourager davantage d’ouverture et de brassages des opportunités…le Salon annoncé de la Tijànyà est une belle perspective et il faudra en faire une plateforme pour toutes les écoles çûfy.
L’un (appel) et l’autre (cause) se retrouvent dans ce modèle de Tarbya développé par Serigne Mustafa et qui justement mérite un Atelier de suivi par le Dà-ira. Si CSHM a su tisser dans un contexte hostile de colonisation des terres et des esprits un enseignement solide et durable, si Shaixul Xalifa Al Qutb, en digne héritier a su initier la sauvegarde de ce patrimoine jusqu’aujourd’hui, c’est parce qu’il a su anticiper le modèle de la valeur ajoutée, si cher à la doctrine économique moderne et qui devrait inspirer nos élites de tous bords. Et donc voilà l’attente des kilifës en chacun d’entre nous…quelle valeur sommes-nous prêts à ajouter aux valeurs que nous avons trouvées et à celles dont nous sommes fiers héritiers. Le Xalif Serigne Babacar Muhammadul Mansûr donne l’exemple avec le projet de la Grande Mosquée de Tiwàwan…chacun doit s’interroger comme nous y a invité Serigne Mustafa à revoir son moi et humblement à entreprendre les pas nécessaires pour une réforme vertueuse (Yûsuf) individuelle et collective.
Et parmi les rappels de Serigne Mustafa…si nous échouons dans beaucoup de domaines en tant que Nation – et que personne ne tombe dans l’illusion d’une émergence économique sans refondation de soi (V53, S12), refonte de la justice sociale et nouvelle doctrine d’équité – c’est justement par ce que collectivement nous avons trahi tous les contrats – Tawhîd, Sunna, Taçawwuf, mais aussi politique et électoral…la trahison n’est plus un sacrilège, le vilipandage (pas sûr que le mot est français) n’est plus honnie, le mensonge n’est plus grave, le détournement d’objectifs et de ressources est plutôt banalisé comme raccourci pour accumuler des richesses futiles et déshonorantes.
Le discours politique n’a plus la moindre crédibilité alors que le discours religieux, ancré dans le Tarbya des sages est encore le seul à même de rectifier et de redresser. Il est donc temps de dépasser les animations religieuses et les forward à tout bout de champs sur les groupes de WhatsApp, il est temps de ne plus s’émerveiller de miracles mensongers et de se réveiller avec humilité en reprenant une auto-évaluation de soi à la Yûsuf, en revisitant l’héritage du Prophète, en recopiant le modèle de Tarbya des Sages…autrement, nous ratons le train de notre histoire et quel gâchis ce serait.
Best Z ars
Meilleurs vœux de cette nouvelle année 2023
Votre humble serviteur Al Amin