Asfiyahi.Org Contribution Lettre « au général » al amîn
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Lettre « au général » al amîn

Discutant avec El Hadj Mansour Mbaye, le professeur Ibrahima Mahmoud Diop dit Barham lui posa la question suivante : « savez-vous qui est le général de la tariqa Tidiane au Sénégal ? ». « Non ! », lui répondit, presque hésitant, le président des communicateurs traditionnels. Le Professeur Barham de poursuivre, « c’est serigne Abdoul Aziz al amîn ». Légitime donc d’emprunter à ce professeur émérite et voix autorisée de la tidianiya ce titre pour m’adresser au général al amîn. Quoique symbolique, ce titre caractérise à souhait la vie de serigne Abdoul Aziz al amîn. Une vie de combat, de tous les combats !

En effet mon général, vous étiez très souvent au front. Au front contre la domination coloniale et l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Au front pour consolider la bonne entente et les relations cordiales entre les familles religieuses musulmanes et avec celles non musulmanes. Combien de fois, n’avez-vous sorti notre pays de situations catastrophiques ? Combien de crises politiques, sociales, syndicales avez-vous réglées ? Diplomate, vous parveniez toujours à sauver le bateau Sénégal d’un naufrage certain. Négociateur, vous arriviez à trouver un compromis devant les situations que l’on croyait insurmontables. Epris de Justice, vous meniez la vie dure aux pourfendeurs de la paix et combattiez l’iniquité quelle que fût sa provenance. Modérateur, vous inscriviez vos actions sous le sceau du dialogue et de la concertation. Conciliateur, vous n’hesitiez pas à sacrifier de votre temps et de votre argent pour recoller des morceaux épars. Simple, calme, pondéré, mesuré, jamais dans l’excès, votre présence était rassurante. Courtois, généreux, disponible accessible, vous étiez un adepte de la solidarité et du partage. Franc, direct, sincère et loyal, vous imposiez, mon général, le respect et la considération. Rigoureux, strict et digne de confiance, comme le laisse entendre votre surnom « al amîn »,vous étiez transparent de bout en bout dans tout ce que vous entrepreniez. A n’en point douter, avec un tel état de services le titre de général n’est qu’un hommage mérité.

Mon général, voilà une paire d’années que vous êtes allé rejoindre le monde des immortels. Le temps est passé si vite qu’il nous semble que ce n’était qu’hier. Notre pays n’est pas encore sorti de l’ornière mais nous continuons à espérer. Mon général, en votre absence, La cohabitation entre religions est toujours pacifique malgré les remous de ces derniers temps. Les confréries continuent d’entretenir des relations pleines de cordialité, de respect et de confraternité. En la matière, nous nous engageons à sauvegarder ton legs si précis. La tariqa Tidiane à laquelle vous aviez consacré votre vie entière, continue sa mission d’éducation des masses aux valeurs islamiques. L’héritage de Maodo est en de bonnes mains. L’unité n’est plus vain mot, elle est devenue réalité. Vos frères à la tête desquels se trouvent le khalif général serigne Babacar Sy Mansour, continuent de porter haut le flambeau de la Tidianya. Tivaouane est toujours cette cité où se désaltèrent les assoiffés de savoir. Les événements qui avaient vu le jour grâce à votre vision éclairée sont aujourd’hui incontournables dans la hadara. Je peux en citer la ziarra d’achoura qui elle, s’est tenue de récente date, le congrès de la jeunesse tijane malikite, la hadaratoul djouma du stade Amadou Barry, sans compter les traditionnelles journées Cheikh Ahmed At tidiani Cherif qui ont repris ces dernières années des couleurs.

Je vais terminer cette lettre, mon général, par une note un peu triste. Des personnes sans foi ni loi essaient encore de saper les relations empreintes de respect, de cordialité et de fraternité entre les familles religieuses. L’une d’elles marchant à visage découvert, criait pourtant, urbi et orbi, qu’il était plus que ton frère, ton disciple même, au regard de tout ce que tu as fait pour lui. Il a poussé le bouchon très loin jusqu’à répéter des inanités à votre endroit. Ce monsieur que tu as couvert, couvé, protégé envers et contre tous et à qui vous aviez offert un toit quand tout le monde le fuyait n’est personne d’autre qu’Ahmed Khalifa Niass. Cela ne surprend absolument pas puisque "le flatteur est le plus proche parent du traître". Ayant manifestement un agenda dont il respecte scrupuleusement le contenu, il cherche à désacraliser Tivaouane, à écorner son image, pis il présente le patriarche Maodo sous les traits d’un comploteur. Bien sûr que c’est peine perdue et son funeste dessein est voué à l’échec. La jeunesse d’El Hadj Malick Sy, celle-là à laquelle vous avez consacré vos belles années, ne nourrit de complexe devant personne. S’érigeant en sentinelle de la hadara, elle porte le combat sereinement, en rétablissant la vérité des faits. Laissant les autorités de la hadara dans leur silence. Ce silence que recommande la sagesse des grands hommes. Ce silence qui fait mal comme le disait le pape Jean Paul II : "le silence est la plus grande persécution".

Sachant que "les vautours et les traîtres ne sont attirés que par les cadavres", vous nous mettiez en garde contre ceux qui allaient comploter à l’éclatement de Tivaouane et au morcellement de sa hadara, une fois que vous rejoindriez le ciel (sama guinaw di nagne lene songue). Mais vous vous empressiez de dire pour nous rassurer que c’est à partir de là-bas qu’ils sauront réellement de quel bois vous vous chauffez (wayé sou boba la niouy xam may kane). La preuve les charognards qui, en ton absence complotent et manigancent à l’éclatement de Tivaouane, au morcellement de sa hadara vont vite déchanter face à la vigilance de la jeunesse d’El Hadj Malick Sy. Mon général, je ne saurais terminer sans demander au bon Dieu, Allah (subhânahu wa ta’âlâ), de te combler pour l’éternité, de Ses bienfaits . A l’année prochaine in sha Allah pour une autre lettre.

Cheikh Ahmed Atidiani Cherif Dieng
Coordonnateur de la commission scientifique du MJTM
(Mouvement de la Jeunesse Tijane Malikite)
Administrateur général de PROJET
(Plateforme de Réflexion et d’Orientation des jeunes Tidianes)
Membre du COSKAS

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