21 novembre 2024
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Contribution

Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE et Seydil Hadji Malick SY (RTA) : même ascendance, même combat.

La communauté musulmane sénégalaise va célébrer le samedi 19 novembre 2016, à Touba, le « Magal » qui marque le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE (RTA), Serigne Touba.

Un mois plus tard, sera commémoré à Tivaouane et dans les autres foyers religieux du pays, le « Mawlid » ou la naissance du Prophète de l’Islam (PSL), appelé « Gamou » par son initiateur au Sénégal, Seydil Hadji Malick SY (RTA) plus connu sous le pseudonyme de Maodo (le Doyen).

L’évocation de ces deux importants évènements historiques nous offre l’opportunité de revenir sur les liens de parenté et les similitudes dans le parcours de ces deux (2) grandes figures islamiques de notre pays.

1. Serigne Touba et Mawdo Malick partagent le même ancêtre, Mame Maharame MBACKE (RTA). Celui-ci avait pris pour épouse Sokhna Farimata SECK, qui lui donna trois (3) garçons : Amadou Farimata, Ibra Farimata et Thierno Farimata.

– Amadou Farimata eut une fille du nom de Maty Mbacké ; celle-ci fut donnée en mariage à Demba-Bouna SY. De ce mariage naquirent des filles et des garçons, dont le dernier portant le nom de Ousmane SY (Demba-Khouradia) épousa une dame pieuse du nom de Fatimata Wade Wellé plus connue sous le nom Fawade Wellé. De ce mariage naquit Seydil Hadji Malick SY (RTA).
– Ibra Farimata eut un fils du nom de Balla Aïssa Boury Mbacké ; le fils de ce dernier Mor Anta Sally Mbacké se maria avec une sainte femme du nom de Mariama Bousso plus connue sous le nom de Sokhna Diarra Bousso. De ce mariage naquit Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (RTA).

– Thierno Farimata eut une fille du nom de Khary Mbacké ; elle fut donnée en mariage à Serigne Ndiaga Codou Niang de Afé-Djolof. De ce mariage naquit Ngagne Niang qui prit pour épouse Arame-Bongo SY, une des filles de Demba-Bouna SY et de la Dame Sokhna Ndiaye ; Arame-Bongo était donc la sœur de Ousmane SY (le père de Seydil Hadji Malick). Ngagne Khary Niang et Arame-Bongo SY ont eu une fille du nom de Safiétou Niang (qui est la cousine de Seydil Hadji Malick). Seydil Hadji Malick SY (RTA) avait épousé Sokhna Safiétou Niang Arame-Bongo et eut cinq (5) filles et quatre (4) garçons dont Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh (RTA).

Il ressort de cet exposé que, d’une part, Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (RTA) et Seydil Hadji Malick SY (RTA) sont des cousins, et d’autre part, Mawlana Serigne Abdoul Aziz SY Dabakh (RTA) est non seulement le fils de Seydil Hadji Malick SY mais également son neveu ; il est, par conséquent, le neveu de Serigne Touba. C’est ce qui expliquerait en partie que Serigne Abdou, malgré sa charge de Khalife général des Tidianes, était fréquent à Touba où il se rendait souvent sans aucune forme de protocole car il se sentait bien chez lui.

2. Les deux (2) personnages emblématiques sont contemporains, ils ont vécu à la même époque : Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1855-1927) et Seydil Hadji Malick SY (1858-1922).

Tous les deux se réfèrent au même modèle, le prophète Mouhamed (PSL) : le nom de Serigne Touba est intimement lié à celui du Prophète, « Khadimou Rassoul » (le serviteur du Prophète) ; Maodo Malick, quant à lui, ne cessait de répéter : « Cheikh Ahmed Cherif est mon Maître et j’ai choisi d’être un adepte de sa noble voie, la Tijaniya. Cependant, mon modèle demeure le Prophète car c’est lui que DIEU nous a ordonné de prendre comme modèle ! Et j’ai l’intention de le suivre pas à pas, et de poser mon pied partout où il posera le sien ! »

3. 1895 – 1902 : c’est la période de « l’exil forcé » de Serigne Touba au Gabon ; cet exil est considéré par le saint Homme comme une « élévation spirituelle de son rang auprès de son Seigneur ».

Durant la même période (1895 – 1902), Maodo Malick s’était retiré volontairement dans la campagne de Ndiarndé, près de Kelle, dans la région de Louga, où il eut à dispenser une formation de haut niveau à plus de 200 érudits, qui furent par la suite répartis à travers tout le pays pour relayer le message de l’Islam.

4. Serigne Touba « Khadimou Rassoul » institua le Magal ; Maodo Malick initia le Gamou dans sa forme actuelle, c’est-à-dire une manifestation festive et populaire en l’honneur du « meilleur des hommes ».

La liste aurait pu être plus longue car les exemples ne manquent pas. Mais il faut conclure !

L’objectif de ce rappel c’est d’inviter la communauté musulmane sénégalaise à un sursaut pour s’unir autour de l’essentiel (Ne dit-on pas que l’union fait la force ?). En effet, en matière de religion, notre pays – grâce à ces grands Hommes que DIEU nous a dotés – n’a à envier aucun autre pays islamique et, par conséquent, ne doit recevoir de leçon d’aucun autre pays quel qu’il soit !
Un Sage de notre pays ne rappelait-il pas : « DIEU ne nous a pas ordonné de suivre les gens de la Mecque, mais son Prophète (PSL). Car il ne faut pas oublier que ce sont les gens de la Mecque qui ont poussé le Prophète à s’exiler à Médine !»
Nous terminons ce rappel par le témoignage empreint de générosité et de sagesse de Serigne Touba à l’endroit de son cousin Maodo Malick :

« Diine ju sèll, ju set wic, ju raxul dara Alaji Malik lako YALLA defal ».

Cheikh Tidiane CAMARA
Colonel des Douanes (ER)

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