Il s’agit d’un lieutenant d’une rare finesse. El Hadji Elimane Sakho s’était accordé le vœu de servir Maodo et avec cette délicatesse qui détermine les grands hommes, il était là à toutes occasions.
Son histoire avec la Tarikha remonte à son Saloum d’origine ou l’éminent érudit religieux Serigne Djamal avait fini de lui inculquer la science religieuse qui sied à son rang de descendant de famille, dévouée à la cause spirituelle. Plus tard, ce dernier l’introduit dans la cour de Maodo. Leur tête à tête à Ndjarndé, fief du maitre, n’en fut pas moins symbolique. El Hadji Elimane Sakho fut séduit par la pureté du Cheikh et ne le quitta plus.
Dans le cercle de Maodo, son abnégation et son charisme avait fini par payer. Il devient très vite un des hommes de confiance du Cheikh. Bras droit incontesté, il participait, tout aussi activement, dans les affaires religieuses et jouait un rôle capital dans les négociations socio-politiques. Comme en 1914, lorsqu’il est sollicité par Seydi El Hadji Malick Sy pour servir de médiateur entre les colons et la communauté léboue laquelle ne voulait pas se plier aux dispositions de l’administration quant au traitement de la peste qui avait sévi à Dakar. Encore une fois, El Hadji Elimane Sakho, investi entre temps à Ngaparou, fief lébou, ne manqua pas à sa mission. Ce qui renforça le rapport de confiance entre l’homme de Ngaparou et l’érudit de Tivaoune. Au sein de la cour de Maodo, il n’en est que plus considéré, lui, qui a fait du sérieux et de la solennité, des viatiques dans sa vie. L’on raconta d’ailleurs qu’El Hadji Elimane Sakho était un habitué des lieux saints.
Animé d’un grand engagement auprès de son guide, El Hadji Elimane Sakho façonna son legs dans le sceau de la Tarikha Tidjiane. Et plus tard, à sa disparition en 1948, son fils feu El Hadji Ibrahima Sakho, le succéda et conduisit, lui aussi, avec succès l’immense héritage de son père dans la Tarikha.
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