22 novembre 2024
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DIRECT DU MINBAR

Direct du Min’bar – Vendredi 11Avril  2014 La Prudence du croyant, une arme contre toute négligence.

C’est justement dans cet état d’esprit de prudence propre à l’esprit rationnel (croyant) que l’Imam Cheikh Ibrahim Ash-Shuraïm à Makkah, a prêché ce thème dans une approche sociologique. Prudence qui incombe à chaque individu dans la conduite de son quotidien, prudence au sein de la société et qui consiste en des mesures préventives du désordre et de l’indiscipline et qui incombent à la puissance publique comme à la communauté. Prudence qui dans les enseignements du Qur’ân et de la Sunna s’érige non seulement comme une attitude de sagesse élémentaire, mais aussi comme instrument de prévention de toute négligence. Allah met en garde les croyants de ne point faire preuve de négligence, synonyme d’oubli de Dieu (V207, S7), soit d’ingratitude et d’injustice. Les règles de prudence sont les mêmes, que nous soyons seul, en famille, en société ou au sein de la Umma, c’est qu’elles évitent le malheur et anticipent le risque. La prudence est ainsi une règle presqu’innée, composante de la primo-nature qui habite tout esprit, petit, jeune, adulte, animal, humain, réfléchi ou réflexe. Toutefois, elle repose fondamentalement sur la conscience du danger, et donc sur l’instinct de survie propre   à toute âme. Le bébé dans ses premiers pas est prudent, le conducteur nouvellement titulaire du permis est prudent sur la route, le militaire expérimenté comme novice est prudent sur le champ de bataille, le politique est prudent sur ses promesses, le scientifique l’est encore plus dans son laboratoire, le chasseur à l’approche de sa proie. La prudence est donc un outil dans l’arsenal de protection contre les risques de la vie, vie d’ici-bas qui rappela-t-il n’est en définitive qu’illusion (V185, S3). Toutefois, dira l’Imam, même si la prudence est multiforme, elle se confond souvent avec nos états d’âme, qui eux sont décrits à divers degrés dans le Qur’ân (à travers les cinq étapes du Nafs). Par exemple, cette prudence qui habite notre conscience lorsque nous sommes ambivalents devant les termes d’un choix se confond avec le degré de l’âme prudente ou conseillère (An-Nafsul-Lawwàma, V2, S75) – qui donc évite par prudence de tomber dans les abysses de l’âme frivole ou incitant au mal (Nafsul Ammàra bis-Sû-i, V53, S12). Lorsque nous naviguons entre la prudence et la sérénité, nous atteignons ce stade de maturité de l’âme (Vs 7-10, S91), qui trouve son orbite d’équilibre entre prudence, passion saine, piété et proximité avec Dieu, tout en élaguant sur son parcours toute passion malsaine ou germe indésirable. Ainsi dira l’Imam, la prudence (Al Hadhar) conduit à la piété (Taqwà) , qui elle mène au salut (Najàt). Et donc la finalité dans la prudence qui nous habite naturellement dans toutes les circonstances de notre quotidien, c’est que nous soyons ainsi portés vers la piété et le salut. Celui qui est prudent regrette rarement son action ajouta-t-il et avance sûrement (prudemment !). Allah rappelle le jour où toute âme sera en face de ce qu’elle aurait commis, en particulier de ce dont elle n’a su être prudente. Et pourtant Allah vous met en garde de faire attention à vous (V30, S3). Allah met en garde de ne pas se précipiter à prononcer le divorce sans prendre les précautions, car Allah sait exactement ce qui est en notre for intérieur et nous met en garde pour que  nous soyons prudents (V 235, S2). Allah nous met aussi en garde et nous incite à être prudent (V92, S5) et à ne pas nous détourner de son message transmis par son prophète. Allah nous incite à faire preuve de prudence à ne pas nous précipiter à juger sur la base des premières indications. Ne soyez pas impressionnés par leur apparence (forme et tenue) avant qu’ils ne se prononcent (fonds et caractère) – comment peuvent-ils aussi naïfs dans leur jugement (V4, S63)? Ne pas faire preuve de prudence dira l’Imam revient donc à être négligent, ce qui est la pire des attitudes conduisant vers le châtiment…Qu’est-ce qui vous a précipité dans le feu ? Nous ne priions pas, nous ne servions pas les pauvres, nous nous moquions avec les moqueurs, nous ne croyions pas à ce jour de vérité…jusqu’à ce que la certitude nous surprenne (Vs 42-47, S74). La certitude au sens de sentence de Dieu surprend les négligents ajouta l’Imam et lorsqu’elle survient, Allah n’Accepte plus le repentir, ni l’attestation de Foi et c’est exactement ce qui est arrivé à Pharaon – qui a finalement attesté de l’unicité d’Allah sous l’emprise du sans- issue. La négligence est donc à l’antipode de la prudence et elle peut coûter la sérénité au point d’installer l’individu dans une peur permanente et qui l’amène à voir partout le danger et le risque…c’est ainsi que les ‘waswassa – atermoiements sataniques’ habitent le cœur et d’individu en individu, la société se retrouve prise au piège de la peur généralisée…pour installer un sentiment d’apocalypse à tout moment. Le meilleur moyen de ne pas tomber dans une telle spirale est de valoriser la prudence doublée de la sérénité de Dieu…ceux qui ont la foi et qui s’apaisent à l’évocation du nom de Dieu (Zikr) et d’ailleurs n’est-ce pas par ce moyen de Zikrul-Làh que s’apaisent les cœurs (V28, S13)…Cheikh Tidiane Sy comparait le prudent serein au farfelu poltron. Le premier dit-il avait un panaris très douloureux et la douleur était intenable…au point qu’il s’éloigna dans la brousse le crépuscule pour trouver un vent calmant…il se posa sous l’ombre d’un baobab géant et la douleur fut telle qu’il explorait toute possibilité de la calmer…il s’étala de tout son long et relaxa cette partie douloureuse de son corps au maximum de ses capacités…pendant qu’un semblant de calme le parcourrait, un scorpion vint poser son venin sur le panaris comme une bome, une terrible douleur le secoua à nouveau,  sa réaction fut de trouver un soulagement en enfonçant le doigt dans du sable entassé pour le retirer immédiatement et violemment de brûlure camouflé dans du cendre en incandescence, il balança le doigt par douleur et par étourdissement pour le cogner sur une écorce épineuse…dans tout ceci, précise-t-il, on n’entendit le moindre cri ou gémissement ou complainte de sa part…il resta zen et serein en évoquant Dieu au fonds de son âme. Le farfelu poltron s’était blessé à la cheville et on lui mit une bande avec une pommade, mais il ne voulait prendre le moindre risque de coucher sur le lit. Il aménagea en bas dans la chambre qu’il partage avec son frère. Le soir il se coucha tôt, mais attentif à ce qui se passe autour. Une heure plus tard alors qu’il somnolait, son frère arrive et ouvrit la porte, il sauta de son matelas, cria de toute ses forces et toute la famille accourut croyant que quelque chose de grave était arrivé. Lorsque tout le monde se réunit ébahi de le voir seul, son frère au seuil de la porte à des mètres à la ronde, on lui demanda ce qu’il y avait alors et il répondit – et s’il m’avait blessé ! Soyons prudents, mais ne soyons pas négligents, soyons sereins, mais ne soyons pas excessifs. Trouvons pour notre âme cette orbite d’équilibre et donc de maturité entre la prudence et la sérénité (Vs 7-10, S91), orbite sur laquelle nous capitalisons sur passion saine, piété et proximité avec Dieu en toute sérénité tout en étant prudent aux écueils de parcours entre passion malsaine et flash indésirable…voilà le défi qui nous attend et qui appelle une démarche prudente, mais nous ne devons jamais douter de notre capacité à y arriver. Best Zyars Al Amine

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