Il à été à l’origine d’une loi qui alourdit les peines de prison pour les trafiquants de drogue. Une semaine avant sa disparition, il avait déposé à l’ambassade des Pays Bas à Dakar une lettre de protestation contre la diffusion d’un film (’’Fitna’’) jugé blasphématoire contre l’islam, réalisé par un député néerlandais.
Né le 4 mars 1956 à Dakar, Abdou Latif Guèye est issu d’une des grandes familles lébou de la Région du Cap Vert, de la lignée des "Diassiratoo", il est le fils de l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, El hadji Abbas Guèye – co-listier de Léopold Sédar Senghor, lors des législatives de juin 1951, et député du Sénégal à l’Assemblée nationale française.
Abdou Latif Guèye a fait ses études primaires à l’école ‘’Paille d’arachide’’ de la Gueule Tapée, ses études secondaires à l’Ecole Fann Résidence, au Collège Médina et au Lycée Van Vollenhoven (actuel "Lamine Gueye"), selon le service de presse de son parti, le Rassemblement .
Lycéen, il a arrêté pour ‘’fait de grève’’. Malgré ce cursus scolaire très perturbé, Latif Guèye fréquente pendant deux ans l’Université de Dakar pour des cours en Capacité de Droit.
Engagé politiquement depuis l’adolescence dans des mouvements clandestins d’obédience marxistes-léninistes, Latif Guèye fut arrêté pour la première fois par la police à l’âge de…17 ans, pour ‘’activités subversives’’.
En 1976, avec des amis, il rejoint le professeur Cheikh Anta Diop, pour la création du ‘’Rassemblement national démocratique’’ (Rnd). En 1982, il se retire de l’activité politique, pour s’investir à temps plein dans la société civile, tout en menant une carrière dans le journalisme.
A cet égard, il effectue plusieurs stages en Europe. A son retour au Sénégal, il travaille dans les première entreprises de la presse privée sénégalaise ("Nouveau Tiers Monde", "Promotion", "Afrique Tribune", entre autres).
En 1983, Latif Guèye crée la ‘’Première revue sénégalaise de dossiers sociaux’’, un mensuel qu’il baptisa du nom de ‘’Jamra’’, avant de devenir, en 1984, rédacteur en chef du journal ‘’Walfadjri’’, alors hebdomadaire.
Pionnier dans la lutte contre la drogue et le sida, Latif Guèye etait le fondateur du premier Centre de Documentation et d’Information sur la Toxicomanie et le Sida (1987). Diplômé du Centre Didro, en France, sur la prévention de la Toxicomanie, il était membre du Conseil scientifique de Sos Drogue International, du Conseil international sur les problèmes de l’alcoolisme et de la toxicomanie, basé en Suisse.
Il etait l’initiateur du premier colloque national "islam et sida", co-président du premier colloque international "Sida et Religion" (1997) et a dirigé, pendant une décennie, la Fédération sénégalaise des Ong de lutte contre la drogue (Fonselud) et le Conseil des Ong de lutte contre le Sida (Icaso-Sénégal).
Abdou Latif Guèye était le président exécutif, depuis plus de vingt ans, de l’organisation non gouvernementale Islamique "Jamra", spécialisée dans la lutte contre les "fléaux sociaux".
En 1999 avec Jamra, il s’engage de nouveau dans l’arène politique et participe à l’avènement de l’alternance politique au Sénégal, en mars 2000. Le 9 mai 2000, il est porté à la tête d’un parti politique, le "Rassemblement Démocratique Sénégalais" (RDS), et a été, de mai 2000 à octobre 2002, conseiller spécial du président de la République du Sénégal, avec rang d’Ambassadeur.
Il avait été relevé de cette position après des accusations de mauvaise gestion et de trafic d’antirétroviraux, qui lui ont valu un séjour en prison pendant 14 mois (à partir de juin de 2003). Il avait dénoncé cet emprisonnement comme une ‘’cabale politicienne’’.
Son état de santé se dégrade, nécessitant une évacuation au Maroc, pour des soins intensifs. En août 2004, la justice sénégalaise tranche en sa faveur. Réhabilité, il reprend ses activités sociales, politiques et professionnelles.
Le 10 décembre 2006, le RDS signe avec le Parti démocratique sénégalais (PDS), un pacte électoral en vue des élections (présidentielle et legislatives) de février et juin 2007. Suite à cet accord, Abdou Latif Guèye est investi sur la liste nationale de la Coalition Sopi 2007. Il entre à l’Assemblée nationale où il est élu le 20 juin 2007 vice-président du bureau.
Sur le plan des distinctions, il est chevalier de l’Ordre national du Lion, Grand prix de l’Année internationale de la Jeunesse en 1985 et lauréat du prix "Compagnon de la Paix" de l’Association pour les Nations unies. Il a publié "Le Gueew", système d’Accueil et d’écoute pour la réhabilitation du toxicomane (1982) et ‘’Programmes de vie’’, réflexions dans une cellule (2005).
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