Il a toujours été ainsi du vivant des deux hommes. Les divers khalifes qui se sont succédé à Tivaouane comme à Léona Niassène préservent jalousement cette initiative. Et cette année n’a pas fait exception, dit l’actuel khalife de Léona Niassène. D’après lui, ce sont leurs ancêtres El Hadji Malick Sy et El Hadji Abdoul Hamid Kane qui ont posé les jalons de cette pratique d’échanges de bons procédés entre les familles Sy et Kane. Selon l’imam ratib de Kanène, les deux érudits ont reçu le Wird tidiane, (la prière du Salatoul Fatiya) à peu près à la même période.
‘La première rencontre entre El Hadji Malick Sy et El Hadji Abdoul Hamid s’est déroulée à Pout chez un de leur ami commun. Et depuis lors les deux érudits ne se sont plus quittés’, rappelle l’imam Souleymane Kane. Et El Hadji Abdoul Hamid Kane, qui était un riche commerçant avant de s’engager dans la propagation du message de la tidianiya, reconnaîtra en son aîné El Hadji Malick Sy le maître qui va l’élever au rang de Moukhadam (dignitaire dans la tidjaniya).
El Hadji Malick Sy, qui s’était installé définitivement à Tivaouane à partir de 1902, va envoyer ses Moukhadam à travers le Sénégal pour enseigner et élargir la confrérie. C’est ainsi El Hadji Abdoul Hamid Kane est resté à Kaolack. Pour l’imam Souleymane Kane, El Hadji Abdoul Hamid kane était l’homme de confiance de El Hadji Malick Sy.
‘El Hadji Malick Sy, dans le cadre de ses visites pour étendre la tidjaniya au Sénégal, n’est jamais venu à Kaolack. Il s’est arrêté à Gossas. Et aux gens qui l’interpellaient sur une telle stratégie, El Hadji Malick Sy répondait qu’avec la présence d’un érudit comme El Hadji Abdoul Hamid Kane, il n’a pas besoin de venir à Kaolack. Et aux Talibé tidianes qui quittaient le Saloum pour aller à Tivaouane pour célébrer, il leur demandait de rester à Léona Kanène’, informe-t-il.
‘Pour remercier les musulmans à la fin de la guerre, le gouvernement français avait décidé de construire une mosquée pour eux au coeur de Paris. C’est aussi El Hadji Abdoul Hamid Kane qui a posé la première pierre de la mosquée de Paris’, ajoute le quatrième khalife de Léona. Et sur le chemin du retour de ce voyage, qui se faisait à l’époque par bateau, que El Hadji Abdoul Hamid Kane a appris le décès de El Hadji Malick Sy, en 1922 alors qu’il était en escale au Maroc ( ).
Source allafrica.com
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