25 novembre 2024
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Sénégal : Vive émotion après le décès du Khalife de la confrérie Tidjane

L’émotion est immense au Sénégal et l’heure est au recueillement. Depuis l’annonce du décès, à l’âge de 87 ans, dans la nuit du 8 au 9 décembre, de l’un des plus grands chefs religieux du pays, Serigne Mansour Sy, une foule de fidèles et de personnalités se pressent devant le domicile du guide religieux, à Tivaouane – une ville de l’ouest du Sénégal –, berceau de l’influente confrérie musulmane des Tidjanes.

Serigne Mansour Sy était à la tête de l’une des plus importantes confréries musulmanes avec celle des Mourides à laquelle appartenait l’ex-président Abdoulaye Wade. La confrérie des Tidjanes a été fondée au XVIIIe siècle et compte aujourd’hui des millions d’adeptes. La moitié des Sénégalais sont des Tidjanes mais la confrérie compte également des fidèles dans toute l’Afrique et surtout au Ghana, au Nigeria, au Niger ou encore en Mauritanie.

Deuil et recueillement

Dans la capitale sénégalaise, à la mosquée El Hadj Malick Sy – lieu de convergence de la confrérie des Tidjanes –, les fidèles prient pour leur Khalife général, récitent le Coran et chantent des litanies en son honneur.
Carine Frenk, correspondante permanente de RFI à Dakar, a recueilli le témoignage de Mame Oumar Ndiaye, neveu de Serigne Mansour Sy, qui rappelle notamment un des conseils prodigués par le maître : « Allez apprendre. Le savoir est immense », recommandait-il.

Dans un profond recueillement, un autre adepte déclare que « c’est quelqu’un qui montre le bon chemin. Il donne une force. Pour moi, c’est un grand vide ». Et puis cette autre fidèle qui ajoute : « Il nous a enseigné, il nous a laissé un grand héritage pour nos enfants et nos petits enfants aussi. Maintenant, tout ce qui nous reste à faire, c’est de prier pour lui, pour le repos de son âme et que le bon Dieu l’accueille au paradis ».

Un chef religieux et un médiateur social

Serigne Mansour Sy a consacré sa vie à l’enseignement du Coran mais aussi aux sciences, au droit musulman et à la littérature, d’où son surnom en wolof « Borom Daradji », c’est-à-dire « l’homme aux plusieurs écoles ; aux plusieurs universités » comme l’indique le professeur Bakary Samb, enseignant-chercheur au centre d’Etudes et Religion à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, au Sénégal.

Joint par RFI, Bakary Samb souligne que cet homme de Dieu n’était pas seulement un guide religieux mais aussi un grand médiateur social que l’on venait consulter pour régler un problème particulier, un différend dans une famille ou encore des questions matérielles.

Carine Frenk
Source: RFI

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