SMSM : Seydi El Hadj Malick Sy (RIA) avait pour habitude de dire : «J’aurai honte que les gens me suivent en espérant quelque chose que je ne peux pas leur offrir, c’est-à-dire Allah, et que je les trompe en leur faisant croire le contraire ». Mais il s’est dit également, que s’il laissait les gens comme cela sans leur montrer le chemin à emprunter, ils peuvent demain inventer quelque chose qu’ils mettraient sur son compte, alors autant créer quelque chose que les hommes et Dieu agréent. En partant du fait que quand Allah (SWI) a décidé de la création du monde, Il a pris de sa lumière, a d’abord créé celle du Prophète (PSL) et de cette lumière Il a tiré tout l’univers, puis, comme l’homme ne pouvait pas communiquer avec les créatures antérieures comme les djinns et les anges, Il a ramené le Prophète dans le genre humain et l’a sorti de là pour qu’il puisse parler à ses semblables. En outre Il l’a honoré au plus haut degré si bien que personne au monde n’aura plus jamais ce privilège là. Le Prophète (PSL) a dit « Dieu m’a créé pour se rendre hommage à lui même d’abord, pour magnifier l’être humain ensuite, et enfin à travers moi, offrir un modèle pour absoudre l’être humain » Et Seydi El Hadj Malick (RIA) le dit dans ses écrits: «Puisqu’après Allah, c’est le Prophète qui est la raison de tout, nous n’avons d’autre choix que de magnifier cet être humain que Dieu a déjà choisi. Et comment le faire ? En créant le gamou pour célébrer l’anniversaire de la naissance du Prophète. Quand on célèbre une personne que Dieu a déjà élevée, on ne fait que s’élever soi-même». C’est ainsi que l’idée du gamou est née. Au début ils étaient deux : Seydi El Hadj Malick Sy et El Hadj Rawane Ngom de Paal. Ils partageaient le Coran en deux et chacun d’eux lisait une partie jusqu’au petit jour. Ils priaient le Fajr et s’arrêtaient. Et année après année cela a pris de l’ampleur, le cercle s’agrandissait de plus en plus et cette célébration connaissait chaque fois un plus grand succès que la fois précédente. Quand un homme ordinaire, et à plus forte raison un homme de Dieu, persévère à faire le bien, Dieu finit par bénir cette chose, et c’est ce qui est arrivé avec le gamou de Seydi El Hadj Malick Sy. Il aurait pu dire« mes écrits suffisent, que les gens les lisent » et en rester là, mais, par sa grande humilité, il est allé chercher le « Burde » de Mohamed Boussri (un long poème écrit par cet auteur tunisien sur le Prophète (PSL) et sur Cheikh Ahmed Iidjani). El Hadj Malick a estimé que le Burde recelait tant de secrets qu’on pouvait valablement préparer la semaine de la naissance du Prophète en en lisant un passage tous les soirs. En fait le Burde a été instauré pour deux raisons principales :
1) comme les connaisseurs divergent sur la date exacte de la naissance du Prophète, dont la majorité estime que c’est le 12ème jour du mois lunaire de Maouloud (plutôt que le 10 ou le 9), Seydi El Hadj Malick Sy, pour éviter de rater le jour exact, a occupé les 10 premiers jours du mois par le Burde. Ainsi chaque nuit, les fidèles se retrouvent pour lire un passage du Burde et louer le Prophète (PSL), ils se reposent le llème jour et célèbrent l’anniversaire le 12ème Jour.
2) L’autre raison est que le Burde offrait l’occasion à Seydi El Hadj Malick Sy de rassembler tous ses Mouhadams à Tivaouane pour débattre des sujets d’actualité ou religieux avec eux et aussi pour évaluer l’état d’avancement des missions qu’il leur a été confié. Le Burde est un texte qui renferme beaucoup de secrets parce qu’en plus de la forme, il ya le fond, mystique. En réalité un seul vers du Burde récité Il fois chaque soir après la prière de Ichaa, suffit pour obtenir la bénédiction divine. Voilà ce que dit un vers : «Dieu, cet être suprême que tu as choisi, Je prie en son nom, Que la volonté que j’ai de le suivre et de travailler à promouvoir son action, Je te prie mon Dieu d’exaucer mon intention,
Mon Dieu, nous te demandons au nom du Prophète(PSL), D’absoudre tous nos pêchés et de pardonner à tous les musulmans. En réponse à la prière que font les milliers de personnes qui se retrouvent à la mos¬quée Al Aqsa et au tombeau du Prophète(PSL)>> Seydi El Hadj Malick a ensuite écrit par exemple: « Ô Dieu, je te demande de faire entrer dans ta vaste Miséricorde et dans ton pardon incommensurable tous ceux avec qui nous partageons la parenté de la foi et tous ceux qui, comme nous, sont des humains » Seydi El Hadj Malick a laissé des écrits qui peuvent servir de référence, j’en veux pour exemple son livre « Hilasou zahab » (l’or décanté) qui est une référence en matière d’éloges au Prophète (PSL). Il y fait montre d’une honnêteté intellectuelle rarement égalée. Il cite toutes ses sources et expose les différences d’interprétation par rapport à tel ou tel évènement. Cette démarche est plus conforme à l’éthique que le fait de dire « je suis le seul à connaître, et le seul à le dire ». Dieu l’a mis à l’abri de cette prétention. C’est pour cette raison, qu’il a laissé de côté ses écrits et nous a ramené le Burde comme référence. Je vais vous rapporter une anecdote au sujet du Burde. Son auteur Mohamad Boussayri avait commencé à faire l’éloge du Prophète (PSL) mais à la fin d’un vers, il s’est trouvé dans l’incapacité de le terminer. C’est le Prophète (PSL) lui même qui lui est apparu pour lui dicter la fin du vers qui disait: « tout ce qu’on peut dire de lui (le Prophète) c’est que c’est un être humain … », et il n’arrivait pas à terminer. Le Prophète lui dit d’ajouter : « (il est certes un être humain)… mais c’est le meilleur des êtres créés par Dieu ». Il arrive au Prophète (PSL) par modestie de se considérer comme un simple mortel, mais ce qui transparait de ses propos montre qu’il est plus qu’un simple mortel ! Par exemple ce verset du Coran, où il est dit : « Je ne suis qu’un simple annonciateur mais Dieu me parle à moi » (la deuxième partie de la phrase montre que ce n’est pas un simple mortel ». Et c’est pour cela que Dieu dit « Quand mon message arrive, prends le et transmets le sans discuter, par contre quand c’est ta pensée à toi, retourne vers tes compagnons et consulte les ». Dieu atteste dans le Coran que : « le Prophète (PSL) est une personne que j’ai envoyée et tout ce qu’il dit est vrai ». Dieu loue aussi les vertus du Prophète qui lors du voyage nocturne, qui arrivé auprès de son Seigneur a baissé le regard, n’a pas cherché à jeter le moindre regard sur ce qui l’entou¬rait, il a simplement estimé que tout ce qui l’entourait était le Seigneur lui-même et il s’est gardé de soulever les yeux. C’est pour cela que Seydi El Hadj Malick Sy (RTA) a dit: « Si vous cherchez l’agrément infini de Dieu, recherchez le auprès du Prophète (PSL) et magnifiez par des prières la nuit de la naissance du Prophète ». Et depuis lors, le Gamou est célébré comme cela se fait à Tivaouane. Aujourd’hui, il y a d’autres activités et d’autres célébrations, comme les Ziarras et autres, mais avant il n’y avait que le Gamou. De nos jours, beaucoup de choses sont faites dans ces assemblées qui ne sont pas conformes aux préceptes de l’Islam. Du fait que des hommes et des femmes se retrouvent, il arrive souvent que cela soit un lieu de rencontre, de rendez-vous pour hommes et femmes. Mais si c’est une assemblée pieuse, toute tournée vers la célébration de cette grande nuit, les heures vont passer sans que vous ne soyez conscient que la personne qui est à côté de vous est de sexe différent.
Je vous remercie.
Entretien realise par Emergence Plus HORS-SERIE Spécial Tivaouane
Mise en ligne : Asfiyahi.org
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