21 novembre 2024
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La Tidjaniyya

Droits et Devoirs du Moukhadam

Droits et Devoirs du Moukhadam

Il est des qualités sans lesquelles le Muxaddam ne saurait être un vrai Muxaddam. Sinon le Muxaddam de lui-même. En fait le Muxaddam doit être d’un abord facile, souple, avoir les qualités morales de l’Envoyé de Dieu paix et salut sur lui-aussi bien dans ses actes, dans ses propos que dans les rapports qu’il entretient avec les autres. Il doit être Clément envers les adeptes, solidaire avec eux, les aider dans leurs problèmes quotidiens, fermer les yeux sur leurs insuffisances dans la discrétion la plus parfaite et sans ostentation.

Tout cela doit être observé de sa part dans le seul dessein de mériter l’agrément de Dieu, qui a dit au Prophète :

«C’est grâce à la clémence venue de Dieu, que tu es souple envers eux ».

Le Mukhaddam doit :

1) Recevoir, d’un Maître confirmé, l’autorisation (ijâza) de dispenser le wird ; « 
2) Connaître les fondements de la Sharia et de la Sunna ;
3) Être pieux, honnête et nourri de hauts desseins ;
4) Connaître les piliers de la Tarîkha ;
5) Aimer le Maître, sa famille et ses califes, se conformer à ses directives dont l’observance stricte donne accès à la Hadra ;
6) Ne conférer le wird qu’après avoir été sûr de la sincérité du postulant qui, une fois initié, doit être libéré. Le Maître a dit: «Si quelqu’un vient vous demander le wird de la tarikha, après la lui avoir donnée, selon les conditions acceptées par lui, ne vous interposez plus entre lui et moi. Son éducation spirituelle n’incombe plus qu’à l’Envoyé de Dieu -Paix et salut sur lui» Aussi, le Muxaddam doit être aimable envers les adeptes, qui, à leur tour , doivent être respectueux envers lui. Le maître El Hadji Malick SY a dit :

«De grâce ! Maintiens les relations, Même avec celui qui les a rompues avec toi».

LES DEFAUTS DU MOUXADDAM

S’il incombe au Muxaddam le devoir de guider les pas du disciple et de lui servir de modèle, il s’avère nécessaire qu’il fasse montre de qualités de clémence, de probité morale, d’abord facile. En un mot, de toutes les vertus morales.

Il doit se départir essentiellement des défaut, suivants :

1) Contredire ou critiquer le Maître ou son calife. C’est faire preuve d’audace mortelle en religion qui entraîne perte et perdition.
2) Prétendre frauduleusement à la qualité de Maître ou à l’accession à la sainteté (la wilâya).
3) Dévier les ressources physiques ou matérielles des disciples à des fins personnelles. Certains Muxaddams n’hésitent pas, devant quelque disciple venu les voir et ayant déjà le wird de la Tarikha d’un autre Muxaddam possédant un «ijâza» authentique et une affiliation véritable à la voie du Maître -Que Dieu l’agrée, de lui dire: «Si tu ne reçois pas le wird de la Tarikha de moi, tu n’es pas tijâne ».S’il en est ainsi nul parmi nous n’a qualité de tijâne, car nous n’avons pas reçu le wird de la Tarikha, de bouche à oreille, du Maître -Que Dieu l’agrée.

«A Dieu nous appartenons, à Lui, nous retournerons » (Coran). Et nous n’avons jamais entendu de tels propos de sa part ni de la part de sa famille ou de ses califes ou de ses principaux Muxaddams. DIEU -qu’Il soit exalté -a dit: «Ne dites jamais à quelqu’un qui vous manifeste son Islam : tu n es point croyant ; ceci dans le seul but de convoiter les richesses matérielles de ce bas monde. Sachez qu’auprès de Dieu, existent des richesses abondantes. Ainsi vous étiez auparavant et Dieu vous a comblé de ses faveurs. Ainsi vérifiez « avant de sévir».

Notre Maître et Appui en religion et en ce monde Abu-l-Abbas Ahmad B. Mouhammad B. Salim at-Tijâni a dit en substance : Recevoir la Tarikha d’un muxaddam authentiquement investi et habilité à donner le «wird», après exposé et acceptation des conditions, équivaut à la recevoir de moi de bouche à oreille». Et ceci ne saurait souffrir d’aucune controverse pour celui qui est tant soit peu versé dans cette Tarikha Al-Mouhmmadiyya. Il parait aussi adéquat, pour illustrer encore ce message, de citer ce qu’avait dit le Maître El Hadji Malick SY -Que Dieu l’agrée – à un homme qui était venu solliciter auprès de lui
l’autorisation de réciter certains attributs de Dieu et litanies propres à cette Tarikha Tijâniyya :

«N’eussent été les difficultés que tu as endurées en cours de route et le caractère harassant du voyage, je t’aurais demandé e retourner à Kaolack auprès du Muxaddam, de la Baraka personnifiée, l’érudit, le Maître El Hadji Abdoulaye NIASS, pour solliciter ce dont tu m’as parlé.

Ainsi, rien n’est encore clair dans les esprits, tant que vous le laissez derrière, ainsi que d’autres hommes de sa trempe parmi les principaux Muqaddams, au lieu de solliciter la baraka et l’illumination auprès d’eux». Voilà un modèle de compagnonnage idéale en Islam. Cependant certains Muqaddams semblent croire ou convaincus que cette Tarikha leur appartient et non au Maître et à sa famille. Les choses doivent être perçues d’une autre manière. Le Poète a justement dit : «Tu verras lorsque la poussière se serai dissipée, si tu es sur un coursier ou sur un âne.» «Les conditions sont fixées par la Tarikha et non par lui (le muqaddam}. Il doit en être ainsi jusqu’à la mort : ne l’oublie pas». Que non ! Que non ! Les choses ne sont pas telles qu’ils le croient ! Dieu qu’Il soit exalté -a dit: «Les conjectures n’ont pas d’effet sur la vérité établie » …«Mais tel est le niveau de leurs connaissances …» Il a aussi dit: «Ceux qui sont pieux quand ils sont tentés par Satan, ls se rappellent DIEU et, aussitôt, ils sont éclairés».

4 ) Le Muqaddam doit prendre garde contre tout ce qui est à même de susciter des ressentiments entre les disciples et lui ou de leur imposer ce qui est au-dessus de leurs possibilités, ou de leur demander peu ou beaucoup. Le Maître El Hadji Malick -Que Dieu l’agrée -a dit :

«Ne leur demande rien : peu ou beaucoup, ô compagnon. A moins qu’ils veuillent, par assentiment, offrir quelque chose, ceci est alors propre et licite».
Notre Maître AHMAD At-Tijâni –Que Dieu l’agrée -à dit: «Ne prenez pas ma Tarikha pour un moyen de vous procurer des richesses matérielles ou du prestige».

Le Muqaddam doit aussi se garder d’avoir de l’inimitié envers les Amis de DIEU ou de se mal comporter envers eux, quelqu’ils soient, comme nous l’a interdit le Maître Que Dieu l’agrégé. Car le fait d’attendre à leur honneur est un poison mortel. Et qui attente à leur honneur DIEU attente au sien, serait-il au milieu de sa propre maison, DIEU, dans un hadit qudsî, a dit : «Qui nourrit de la haine envers un de mes Amis (Wali), je lui déclare la guerre». C’est- à-dire : je suis sur un pied de guerre contre fui. Le Maître reommande de s’acquitter des cinq prières quotidiennes, en commun, aux heures établies, en état de purification totale, dans le recueillement et l’humilité e plus complet, convaincu et certain qu’on est en communion avec DIEU. Les gestes et paroles obligatoires, surérogatoires, facultatifs ou simplement appréciés, doivent être accomplis tels que l’a demandé l’Envoyé de DIEU, notre Seigneur Mouhammad -Paix et salut sur lui -dans un hadith : «Priez tels que vous me voyez prier». Si le Muqaddam est informé de ses devoirs de musulman, tant mieux. Sinon, il a le devoir d’aller s’éclairer auprès des plus informés que lui. DIEU -qu’Il soit exalté -a dit: «Interrogez les dépositaires du savoir, si vous ne savez pas ».

Le premier devoir incombant à l ‘homme doué de raison est de connatîre DIEU, par Ses Attributs et les Envoyés de DIEU. Tels qu’il ressort des versets coraniques.
DIEU -à Lui gloire et exaltation -a, dans un hadit qudsî, dit: «Vous devez d’abord me connaître avant de M’adorer. Si vous ne Me connaissez pas, comment m’adorez-vous ? »
Et on ne peut connaître Dieu par tâtonnement. On parvient à Le connaître par le savoir et l’interrogation des hommes du savoir. Et l’essentiel, par ailleurs, n’est pas seulement de se réunir dans les zâwiya ou dans les mosquées, mais aussi et surtout de travailler à l’unité des cœurs à la solidarité, à la sincérité dans l’adoration de DIEU. Ainsi les Mukhaddams doivent défendre une seule et même cause, serrer leurs rangs tout en recommandant cela aux adeptes, avec tact et souplesse, afin qu’ils puissent s’y conformer de gaieté de cœur. Si les cœurs ne sont pas unis, quelque soit le nombre élevé des assemblées, nous ne nous fondons sur rien. Dieu -Qu’Il soit exalté -a dit: «Tu les crois unis mais leurs cœurs ne battent pas à l’unisson». L’on a rapporté du Prophète -Paix et .Salut Sur lui -«il viendra une époque où il ne subsistera de l’islam que le nom, ni du Coran que la forme. Les mosquées seront bien remplies de fidèles dont les cœurs seront plus proches de l’hypocrisie.

Alors, le ciel n’aura servi de toit à des hommes pires que les savants ! Ce sont eux qui créeront la sédition et ce sont eux qui en seront les victimes».

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