21 novembre 2024
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DIRECT DU MINBAR

Direct du Min’bar – Vendredi 28 Octobre 2016 Soumission Volontaire et Paisible – SVP – Voilà l’Islam, SVP !

Aucune religion ne saurait prétendre être au service de l’humain tant qu’elle ne construit sur le dessein d’améliorer la condition humaine, sans adversité, dans la sérénité et la paix, et toute religion qui prétend autre méthode est plutôt digne d’un consensus de ‘Rejetons’ que de religion ! L’Imam Salih Aal Talib à Makkah a rappelé dans son prêche de ce Vendredi, les fondamentaux de l’Islam, dans sa nature la plus simple, et loin de toute contrainte (V256, S2), loin de toute soumission forcée (V78, S22), loin de toute controverse, débarrassé de tout symbole identitaire ou d’héritage ancestral. L’Islam, clame-t-il est la religion de Paix Agréée d’Allah pour l’espèce humaine (V2, S5) sans discrimination, et malgré toutes les confusions d’hier et d’aujourd’hui, malgré toutes les prétentions d’écoles associées à son nom, malgré toutes les controverses qu’on lui prêterait à coup d’adjectifs en mal d’adjonction, de géographie restrictive, ou de suffixes suffoquant, malgré l’ignorance grandissante dont font preuve ses adeptes. L’Islam est par essence, ainsi que son nom l’indique, la soumission volontaire donc paisible à Dieu, et à Dieu uniquement. Aux antipodes de la servitude volontaire (De la Boétie), la Soumission volontaire et donc paisible (SVP) s’est illustrée sans cesse dans toutes les facettes du comportement et de l’attitude du prophète, remarquable approche qui de 39 personnes en l’an 1, a fini de convaincre paisiblement 1400 millions, et seulement 1429 ans après qu’il ait prononcé son dernier discours. Pourtant la vague continue de plus belle, n’en déplaise les détracteurs (V31, S9) vers les deux voire trois milliards durant ce siècle.

Qui mieux que Muhammad, s’interrogeait Lamartine, peut faire mieux dans l’échelle de la performance ou de la productivité. Si la grandeur des résultats et la petitesse des moyens est l’indicateur de mesure de l’excellence humaine, Muhammad trône au sommet stratosphérique et nul n’a assez de verticalité de perception vers le haut pour prétendre apercevoir sa cîme (V7, S53 ; Burda Al Madih). Et pourtant, il a atteint ce sommet non par excès ou conquête géostratégique, mais par une convenance de la nature humaine d’empathie, de tendresse, de miséricorde, d’accompagnement vers le bien (V129, S9). Il a surtout su pardonner ceux qui lui ont fait du tort, convaincre ses adeptes que la vengeance est une arme de faiblesse et de dégradation, il a su surtout surmonter les identités sectaires, tribales et géographiques pour s’adresser à l’humain et à l’humain seulement, dans une approche inclusive qui mérite encore d’être honorée dans les académies d’anthropologie et de développement.

Dans sa reconquête de Makkah qu’il entendait restaurer comme centre de gravité du Tawhid et non laisser demeurer celui du tribalisme sectaire et du paganisme, il a subi des trahisons, des coups-bas, de l’hypocrisie, de toute sorte de forfaiture. Il est resté constant dans sa Foi au bon sens, imperméable à l’influence négative, têtu dans son rejet de la stigmatisation et à poursuivre le bien, résolu dans sa sagesse d’aller au-delà des identités restrictives pour dialoguer avec l’humain. Et au sommet de sa légitimité de rendre coup pour coup, revenu triomphalement à Makkah, perché sur la Ka’ba et tout Quraïsh inquiet de l’opportunité qu’il détient de se venger 8 ans après qu’ils l’aient contraint à partir, il leur posa une simple question. Que pensez-vous que je ferai de vous ? Diverses réponses des plus inquiètes aux plus inattendues s’exprimèrent. Il déclara ‘Tout le monde libre et indemne de toute poursuite, de toute persécution et de toute inquiétude’ !

Voilà comment il a conclu 23 ans de mission, dont la trace est demeurée à ce jour indélébile de miséricorde, de justice et d’équité, de pardon et de tolérance, d’amour du prochain et d’appréhension positive. Lorsqu’au sommet des querelles de confession la question lui fut posée – quelle religion Allah Aime – t-il le plus ? D’aucuns croiraient qu’il leur dirait l’Islam, mais il a répondu de la manière la plus élégante, la plus inclusive, la plus impartiale – Al hanafiyatu fit-Tawhîd, was-Samhatu fil a’màl (la plus pure dans la reconnaissance de l’Unicité et la plus tolérante dans l’action). Et il invitait ensuite ses frères et sœurs à incarner cette description dans leur expression implicite d’élan vers Dieu, mais aussi dans leurs actions de tous les jours, envers leurs familles, leurs collègues, leur communauté, envers la société humaine. A Mu’àz et Abû Mûsa qu’il envoya au Yémen, il leur dit ceci – Adoptez la facilité, pas la contrainte, réjouissez, n’inquiétez pas, unissez et ne divisez pas ! Allah ne vous veut aucune contrainte ni dureté, mais plutôt aisance et facilité (fin V185, S2).

Lorsque Abul’Âçib Ibn Rabî’, son gendre (époux de Zaïnab sa fille) fut capturé prisonnier parmi les prises de Badr, sa fille pour payer la dîme envoya un collier de perles rares que sa maman Khadija lui offrit. Le Prophète qui reconnut le collier de sa défunte et adorée épouse comprit que sa fille ne demande point l’intercession et est prête à appliquer la loi. Il s’en félicita et consulta les compagnons sur un élargissement généralisé, et non personnel en faveur de son gendre. Jamais, il n’a contraint qui que ce soit d’entrer dans la religion. A Tufaïl, qui fut capturé sur fonds de complot d’assassinat de sa personne, il traita honorablement pendant des semaines, lui posa la question est-ce qu’il atteste Là Ilàha illal-Làh, Tufail répondit non, il lui dit donc, je te laisse partir et Tufaïl revint quelques semaines plus tard volontairement et paisiblement embrasser l’Islam avec toute sa communauté. Voilà comment aussi il gérait les choses de la communauté, dans la transparence, l’équité, la redevabilité et surtout indemne de toute collision, d’opacité ou de conflit d’intérêt.

Il rappelait à la communauté les nombreuses portes de récolter les mêmes bienfaits sinon mieux que pour les actes d’adoration comme la prière, l’aumône, le jeûne, le pèlerinage, etc. Il leur encourageait à faire preuve de générosité, de bon sens, d’affabilité, de convenance, de pardon, de tolérance. Il leur disait que susciter de la joie, faire pénétrer un rayon de bonheur dans le cœur de quelqu’un, extérioriser l’utile, partager les ressources, prévenir une catastrophe, souder des liens légitimes, visiter les malades, servir de sa main son époux/épouse pour lui faire avaler une datte ou tout autre aliment, sont autant d’actes d’adoration. Il disait que tout acte par lequel le croyant recherche la proximité avec Dieu en toute bonne foi, sans ostentation ni recherche d’honneur ou de notoriété, sans préjudice à l’autre, et uniquement accompli pour l’amour de Dieu est le plus côté parmi les actes d’adoration.

Montrez-vous sous votre meilleure apparence, ouvrez vos cœurs aux autres, ne soyez pas renfrognés, ni tristes, ne fermez pas vos visages, ne soyez pas dans le pessimisme du moment ou du lendemain, ayez confiance en Allah, voilà ce qu’il répétait sans cesse. La parole apaisée est un cadeau ajoutait-il (Hadith). Aidez vos alliés, mais ne les encouragez pas dans le tort, lorsqu’ils sont dans le tort, aidez-les à accepter qu’ils ont tort et poussez-les à se repentir, à rechercher le pardon, à compenser lorsqu’une délibération est prise, à renoncer à toute controverse qui aggraverait la situation.

Envers vos ennemis disait-il offrez meilleur que le pardon, offrez l’amnistie (plus jamais de mention), lorsque vous êtes en position de force, laissez la force à Allah et offrez de l’humanisme. Voilà la recette que Mandela a appliquée en toute simplicité pour apaiser l’Afrique du Sud, le temps d’un éclair et qui est la plus aboutissant parmi les politiques récentes. N’ayez peur de personne ni de rien, craignez Allah et Allah uniquement et aménagez vos cœurs pour recevoir la visite d’Allah disait le Prophète. Une fois qu’Il Entre vos cœurs, cela ne tient qu’à vous qu’Il Reste en permanence ou Parte pour de bon… .

Ne nous y trompons pas, les mosquées sont construites au nom d’Allah (V18, S72), mais si les cœurs qui y vont ne sont pas habités par Dieu, elles restent des masques en ce qu’elles masquent la nature de la Foi, qui est pureté et sans hypocrisie !

Les cœurs habités par Dieu sont facilement reconnaissables des cœurs désertés par Dieu et il n y a pas de troisième cas. Aménageons nos cœurs sans orgueil ni complexe, ce serait futé et Dieu n’A pas besoin de lettre formelle d’invitation pour y Séjourner pour de bon, Il Sait Reconnaître le pur du pollué (V220, S2) !

Best Zyar en ce dernier Vendredi de la longue série de toute bénédiction des trois mois sacrés à cheval sur la fin de 1436 et le début de 1437…que de Baraka (thème du Prêche de Genève)!

Al Amin

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