24 novembre 2024
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Les champs de Boulel, illustration de la dimension économique de la Tidjaniyya

 La rencontre qui s’est tenue le dimanche 6 novembre 2016 à Boulel (Région de Kaffrine), est un exemple frappant de la philosophie  du travail et de la spiritualité incarnée par le Khalife Général des Tidianes. La réussite  chez  Serigne Cheikh Tidiane Sy, n’est l’apanage  d’aucune civilisation, d’aucune race. La volonté, la méthode et la dextérité suffisent pour assoir une indépendance et s’affranchir des contraintes qui pourraient retarder la quête d’un épanouissement intellectuel ou spirituel. 

Aussi les personnes qui l’ont côtoyé et chéri  aiment citer sa prophétie aussi significative qu’importante : « le cadre du travail est un champ de bataille qui ne doit être négligé sous aucun prétexte. » ou bien « Accomplir ses devoirs religieux tout en participant aux travaux de réformes mondiales, n’est-ce pas là ce qu’on attend du parfait musulman et, partant, du Tidiane convaincu ? » 

Son parcours atypique, déjà en dit long sur la mise en œuvre de ladite conception de la vie : chef religieux, homme politique, ambassadeur, enseignant, conférencier, écrivain, poète commerçant, transporteur, agriculteur et…actionnaire principal de l’une des premières industries du Sénégal : la Sococim. Il n’a jamais cessé d’être une référence, traçant ainsi aux disciples un chemin qu’ils pourraient emprunter sans trébucher. 

C’est cet engagement sans faille, que ce « Pole Caché » Al Maktoum a tenté de matérialiser à travers ses champs de Boulel. L’année 1965 marquait en effet le début de l’exploitation de ces terres qui, aujourd’hui, reflètent le désir tant convoité par le saint homme, parce qu’ayant franchi le stade  d’exploitation agricole  traditionnelle pour devenir un espace très productif avec l’utilisation de matériels et d’équipements  modernes. 
Voilà tout le mérite, de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, à qui Serigne Cheikh confia la gestion et l’exploitation de Boulel depuis plus d’un demi-siècle. Baye Rawane Ndiaye, l’un des premiers disciples à avoir foulé le sol de ces champs, raconte que  les consignes de Serigne Cheikh étaient claires : « Que ceux qui se sentent aptes et prêts à l’action y aillent, en toute responsabilité. ». 

La première tentative de récolte prévue fut reportée, suite à la disparition de Sokhna Astou Kane. C’est par la suite que Serigne Abdou Aziz Al Amine y érigea une première demeure pour y habiter avec les disciples. Ce lieu de séjour périodique fut implanter au centre du champ.  Mais son expansion atteignit les villages environnants en peu de temps. Serigne Cheikh lui-même aimait également y séjouner en rappelant que   Boulel  constituait une continuité des œuvres de Mame Mawdo à Diacksao et de Serigne Babacar Sy à Diamaguene. Sur une large superficie, sont cultivés cette année 300 hectares d’arachides, 20 hectares de maïs & 40 hectares de mil. Une partie de cette production est destinée aux habitants de Boulel, une autre est consommée dans les daaras à Tivaouane ou distribuée en guise de Zakat. Tandis que la dernière partie est commercialisée. 
  
Sur le plan économique, le « dékhi de boulel »- événement marquant la rencontre annuelle dans les champs- contribue aujourd’hui à l’émergence d’un carrefour commercial, telle une foire, où se rencontrent des marchands d’horizons divers. Al Maktoum nous enseigne que le hasard n’existe pas, qu’il est une épithète parmi tant d’autres. Assertion qui justifie sans nul doute le fait qu’Al Amine, une fois sur place, s’épanouit d’une façon remarquable. Histoire de donner tout son sens au fameux Qassida du Cheikh intitulé Boulel : « En effet, le seul fait de fouler le sol de Boulel contribue à se faire pardonner tous ses péchés et de bénéficier ainsi d’un « ressourcement purificateur ». 

Une preuve vivante de l’acronyme en  wolof « Dja-djou-ba », dont parlait Seydil Hadj Malick Sy (rta) , « l’inconnu de la nation sénégalaise », qui magnifiait la dimension intellectuelle (« djangue »), noyau de l’expansion des daaras , la dimension spirituelle (« djoulli »), pour évoquer la place du sacrée, et enfin la dimension économique (« baye »), devrait constituer selon Maodo, la pierre angulaire de l’action de la Tijanya parce que renfermant à elle seule toutes les dimensions nécessaires de l’existence humaine. Et c’est également, sans nul doute, le motif de la forte présence des petits fils de ce dernier  dimanche dernier à Boulel: Serigne Sidy Ahmed Sy Ibn El Hadj  Abdoul Aziz Sy Dabakh (rta), de Serigne Cheikh Tidiane Sy Ibn Serigne Mansour Sy Borom Daara Ji (rta), de Serigne Moustapha Sy, Serigne Sidy Ahmet Sy et Serigne Cheikh Tidiane Sy ibn Al Amine, de Serigne Cheikh  Oumar SY Ibn Seydi Djamil, Serigne Mame Oumar Ndiaye ibn Sokhna Khady Sy Khalifa, Serigne Moustapha Sy et Serigne Mame Abdou Aziz Sy Ibn Serigne Mbaye Sy Abdou, entre autres petit-fils.

S’adressant aux milliers de fidèles, au nom du Porte-Parole de la famille SY, Serigne Sidy Ahmet Sy Dabagh souligne que leur présence à Boulel est plus qu’un plaisir. « Aucun d’entre nous n’a été prié de venir et il s’agit d’engagements spontanés pris par chacun d’entre nous. »   Comme s’ils s’étaient donné  le mot, ils sont passés à l’action, parce que n’ayant nullement hésité à s’engager dans  l’exécution du travail prévu dans les champs. 

Enfin, Serigne Sidy Ahmed Sy Dabagh, en profita pour insister sur le fait que  l’érection de ces champs de Boulel, par Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, doit être considérée comme un exemple pour lancer un message à la jeunesse. En effet, il dénonça les aventures telles  l’immigration clandestine et la tentative de vouloir quitter le Sénégal à tout prix. 

C’est sur des notes de prières adressées à toute la nation sénégalaise pour un Pays prospère qu’ont pris fin le « Dékhi 2016 ». Rendez-vous est déjà pris pour la prochaine édition de 2017 où une mobilisation encore plus importante est attendue de la part des populations du Sénégal et de la diaspora, toutes confréries confondues, toutes religions confondues.

Asfiyahi.Org – La Redaction  
                      

 
 
 

 

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