22 novembre 2024
Ouest Foire Cite Alia Diene Lot 30
Contribution

2EME PARTIE – SEYDIL HADJI MALICK SY (RTA), LE REVIVIFICATEUR AU SENEGAL DE LA SUNNA DU PROPHETE MOUHAMED (PSL) (SUITE)

Cependant, si SEYDIL HADJI MALICK SY (RTA) a été initié à la Tarîqa par son oncle maternel ALPHA MAYORO WELLE (RTA), c’est avec SIDI MOUHAMED ALI (RTA), un neveu et disciple de CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA), qu’il s’enracina dans la connaissance profonde de la Voie.

II. L’HERITAGE DE CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA)

CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA) était surnommé ABOU SOUHOUD (l’Etoile polaire); ce surnom lui avait été donné par SIDINA CHEIKH (RTA) alors qu’ils ne s’étaient jamais rencontrés dans ce monde. Il était d’origine mauritanienne ; sa mère, une dame honorable et pieuse du nom de NAJMA, était une servante affranchie comme le furent les nobles mères des enfants de SIDINA CHEIKH (RTA).

C’est grâce à lui que la TIJANIYA a été introduite pour la première fois dans notre pays, et ailleurs, en Afrique au sud du Sahara. En effet, c’est lui qui initia, au wird tijane, un ressortissant du Fouta-Djalon (Guinée) du nom d’ABDOUL KARIM DIALLO (RTA) ; celui-ci initia, pour la première fois, CHEIKHOU OMAR et CHEIKHOU AMADOU, qu’il ne faut pas confondre avec AMADOU CHEIKHOU.

AMADOU CHEIKHOU surnommé Lamdé Dioulbé était le fils ainé de CHEIKHOU OMAR ; il fut son premier Khalife. Alors que CHEIKHOU AMADOU plus connu sous le nom de Madiyou BA, était le promotionnaire de CHEIKHOU OMAR dans la Tarîqa, car ayant reçu le wird le même jour, des mains d’ABDOUL KARIM DIALLO (RTA).

CHEIKHOU AMADOU dit Madiyou BA avait également déclenché la guerre sainte au Sénégal, plus exactement dans la partie nord du pays ; il disparut à Samba Sadio. Il fut le maître de ce grand homme de DIEU dont le mausolée se trouve à Thianaba sur la route de Diourbel, du nom de SERIGNE AMARY NDACK SECK (RTA).
CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA) avait été initié au wird tijane par CHEIKH MOUHAMD EL HAFIZ (RTA) de la tribu des ‘Ida ou Ali’ (les descendants d’ALI) en Mauritanie. Il deviendra l’un de ses plus célèbres Moukhadams et le principal propagateur de la «Hafiziya !». CHEIKH MOUHAMD EL HAFIZ (RTA) était parti à la Mecque et, après son pèlerinage, il avait suivi les Marocains dont il partageait le groupe. Arrivé à Fès, au Maroc, il rencontra SIDINA CHEIKH (RTA) qui l’initia au wird tijane et l’éleva au rang de Khalife de la TIJANIYA.

CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA) avait tenté plusieurs fois de voyager vers Fès afin de rencontrer SIDINA CHEIKH (RTA), mais sa mère ne parvenait pas à supporter d’être séparée de lui. C’est après le décès de celle-ci qu’il a pu entreprendre sa visite à SIDINA CHEIKH (RTA). Il voyagea sur un dromadaire et, sur la route, passa par son village natal où il rencontra une femme dotée du dévoilement, du nom de BAYAH, qui lui dit : « Ô Sidi Maouloud Fall ! J’ai rencontré ton Cheikh (SIDI AHMED TIJANI !) hier et il m’a informé que tu ne pourras pas le rencontrer dans ce monde, mais sache que toutes tes demandes et tous tes désirs ont été satisfaits !». Sidi MAOULOUD FALL (RTA) s’exclama : « Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, il n’y a de force et de puissance qu’en Allah le Très Haut, l’Immense !»

CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA) continua sa route en direction de Fès et fut extrêmement joyeux de son entrée au quartier Blida, tellement son désir de visiter SIDINA CHEIKH (RTA) était grand ; et comme cela a été évoqué précédemment, celui-ci venait de décéder.

SIDINA CHEIKH (RTA) avait auparavant informé certains de ses compagnons de la venue prochaine de CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA) et lui avait fait don d’une partie de ses affaires personnelles. Selon l’une des versions, il leur avait dit : «Lorsque vous viendra quelqu’un au teint mat et qui est comme ceci et comme cela, remettez-lui de ma part ma ‘soubha’ (chapelet), mon tapis de prière, mon pot à ablutions et ma canne !» Cependant, le plus important n’avait pas été mentionné, c’était le diplôme (ijaza !) que lui avait délivré le Cheikh et qu’il n’avait jamais voulu utiliser, par égard pour son maître CHEIKH MOUHAMD EL HAFIZ (RTA).

C’est SIDINA CHEIKH (RTA) qui lui attribua le surnom d’ABOU SOUHOUD (l’Etoile polaire !).

CHEIKH MAOULOUD FALL ABOU SOUHOUD (RTA) avait un neveu du nom de SIDI MOUHAMED ALI (RTA) dont les parents lui avaient confié l’éducation, et qui était devenu un de ses Moukhadams. Ce dernier était venu rendre visite à Mame ALPHA qui le mit en contact avec MAODO, qui fut émerveillé par la qualité de ses connaissances de la Confrérie. Dès son retour en Mauritanie, MAODO manifesta auprès de son oncle l’envie d’aller rendre visite à SIDI MOUHAMED ALI (RTA) dans son pays.

MAODO MALICK SY (RTA) avait tenté, entre autres, de justifier ce voyage dans son livre «IFHAM al-MUNKIR al-JANI», par le fait qu’il ne possédait pas l’ouvrage «MOUNYATOUL MOURID» (l’ouvrage du célèbre biographe du Fondateur de la Voie, TIJANI B. BAABA) et qu’il avait une soif insatiable de le consulter. Cependant, selon les « Anciens », la véritable raison du voyage réside dans le fait que dès qu’il avait entendu prononcer le nom de CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA), Mame MAODO nourrissait le désir intense d’aller se recueillir sur sa tombe.
C’est ce qui explique que, lorsque Mame MAODO est arrivé à ‘Tim bi Ali’, en Mauritanie, chevauchant un bœuf et, après avoir éprouvé tant de difficultés liées au voyage, il refusa d’entrer dans le village malgré l’insistance du Khalife du Cheikh. En effet, il brûlait d’envie d’aller se recueillir sur la tombe de SIDI MAOULOUD FALL (RTA) et de rester en sa compagnie. Aussi, on lui fit installer une tente et on y déposa des vivres. Il resta pendant trois jours sur la tombe du Cheikh sans la quitter; il construisit, de ses mains, une coupole au-dessus de ladite tombe. Si vous allez à ‘Tim bi Ali’, vous y trouverez les vestiges !

Le voyage en Mauritanie dura moins d’un mois ; d’aucuns parlent de vingt-cinq jours.

Après s’être recueilli trois jours durant sur la tombe de son maître, Mame MAODO a mis à profit son séjour en Mauritanie pour obtenir, en plus des connaissances sur le plan mystique, des diplômes dans les disciplines religieuses comme la lecture du Coran, les Hadiths (paroles du Prophète !) et les sciences du Hadith.

Au moment du retour, Mame MAODO reviendra vers la famille de CHEIKH MAOULOUD FALL ABOU SOUHOUD (RTA) pour leur tenir le langage suivant :

«J’ai l’intention de rallumer la flamme de la TIJANIYA dans mon pays, au Sénégal, et je voudrais que vous me remettiez un descendant du Cheikh pour m’accompagner dans cette nouvelle mission !»
Devant sa détermination, la famille le mit en rapport avec le petit-fils du Cheikh (le fils de sa fille) du nom de MOUHAMED EL MOKHTAR (RTA) qu’il ne faut pas confondre avec CHERIF MOUHAMED EL MOKHTAR (RTA) de Kayes, au Mali.

Ce dernier était relié, par l’intermédiaire de AHMED TAHIR (RTA) du Fouta (Mauritanie), à la chaîne de MOUHAMED as-SALIK boun al-IMAM (RTA), un autre mauritanien originaire de Ouadane, qui avait reçu le wird de la TIJANIYA par transmission directe du Fondateur de la Tarîqa, selon l’auteur de «BOUGHYAT al-MOUSTAFID», SIDI al-ARBI ben SAHIK (RTA), dont le mausolée qui se trouve à Rabat (capitale du Maroc), est visité par tous les disciples de la TIJANIYA qui se rendent en pèlerinage à Fès, pour se recueillir sur la tombe de CHEIKHNA AHMED TIJANI CHERIF (RTA), le Fondateur de la Voie.

CHERIF MOUHAMED EL MOKHTAR (RTA) connaissait bien SEYDIL HADJI MALICK SY (RTA). En effet, quand nos parents bambara du Mali l’avaient mis en mal avec l’autorité coloniale de Kayes, qui lui délivra un ordre d’expulsion exécutoire dans un délai de deux mois, c’est vers le Sage de Tivaouane qu’il s’était tourné pour obtenir une intervention.

MAODO MALICK SY (RTA) était intervenu auprès du Gouverneur Général à Dakar et, avait obtenu l’annulation de l’ordre d’expulsion.

Il faut noter que CHERIF MOUHAMED EL MOKHTAR (RTA) était le Maître de THIERNO HAMETH BABA TALLA (RTA) de Thilogne, au Fouta (Sénégal). Ce dernier a été l’un des premiers maîtres de THIERNO MOUHAMADOU SAÏD BAH (RTA), le fondateur du village de Médina-Gounasse, dans le sud du pays, avec son traditionnel « Daaka !», avant sa rencontre avec THIERNO AHMADOU BARRO (RTA), le père de THIERNO MANSOUR BARRO (RTA) de Mbour.

Fermons maintenant cette longue parenthèse pour revenir à notre sujet !

MAODO MALICK SY (RTA) rentra donc au Sénégal en compagnie de MOUHAMED EL MOKHTAR (RTA), le petit-fils de CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA). Celui-ci accompagnait Mame MAODO dans son prosélytisme et dans sa diffusion de l’Islam et de la Tarîqa, à travers tout le pays, en faisant la navette entre ‘Tim bi Ali’ et Tivaouane.
Après la disparition de Mame MAODO, MOUHAMED EL MOKHTAR (RTA) continua sa navette en parcourant l’intérieur du pays comme du temps du vivant de son noble compagnon, jusqu’à son décès vers la fin des années 30.

Dès qu’il fut mis au courant, CHEIKHAL KHALIFA ABABACAR SY (RTA) envoya à ‘Tim bi Ali’, le prix du billet du voyage et demanda à ce que son fils aîné du nom de MOUHAMED AHMED ALIM vienne continuer l’œuvre de son père disparu. Il le mit en rapport avec son noble frère EL HADJI MANSOUR SY BALKHAWMI (RTA) surnommé «l’Inspecteur de la Tarîqa !».

Il est le père de SERIGNE MBAYE SY MANSOUR (Que DIEU lui accorde une longue vie et une bonne santé !), l’homonyme et le beau-père de SERIGNE MANSOUR SY BOROM DARADJI (RTA) et l’homonyme de SERIGNE MANSOUR SY DJAMIL, le Président du Mouvement Citoyen pour la Refondation nationale du Sénégal/BES DU ÑAKK (Que DIEU le couvre de Sa soutoura !). Il est également l’homonyme et le précepteur d’EL HADJI MANSOUR MBAYE (fils du fidèle parmi les fidèles et porte-voix du saint homme, AMADOU MBAYE MAODO), le président des communicateurs traditionnels (Que DIEU lui accorde une longue vie !)

MOUHAMED AHMED ALIM est appelé Mouhamed Fall par les gens de Tivaouane, en souvenir de son arrière-grand-père, CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA).

EL HADJI MANSOUR SY BALKHAWMI (RTA) et CHERIF MOUHAMED AHMED ALIM (Que DIEU lui accorde une longue vie !), sur les traces de leurs nobles parents, avaient continué à parcourir certaines localités du pays comme Rufisque, Dakar-Plateau, Ouakam, Yoff, pour ne citer que celles-là, jusqu’à la disparition en 1957 de EL HADJI MANSOUR SY BALKHAWMI (RTA) et l’arrivée de SERIGNE ABDOUL AZIZ SY DABAKH (RTA).

Après la disparition de SERIGNE ABDOUL AZIZ SY DABAKH (RTA), CHERIF MOUHAMED AHMED ALIM (Que DIEU lui accorde une longue vie !) continue toujours sa navette entre Noubbaghiya (région du Trarza, Mauritanie) – son nouveau lieu d’installation après ‘Tim bi Ali’ – et les localités du pays citées plus haut. Il passe toujours le mois du Ramadan dans une chambre qui lui est réservée et qui jouxte la mosquée de Keuri Souf, à Rufisque, comme le faisait son noble père !

Il faut enfin signaler que CHEIKH MAOULOUD FALL (RTA) avait rencontré EL HADJI OMAR FOUTIYOU TALL (RTA) après le retour de ce dernier des lieux saints de la Mecque ; il était accompagné de son disciple SIDI MOUHAMED ALI (RTA).

Il avait dit à son retour : «Je me suis rendu auprès de lui en croyant être un Cheikh pour lui, alors que c’est lui le Cheikh !».

( à suivre)

CHEIKH TIDIANE CAMARA
COLONEL DES DOUANES

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