22 novembre 2024
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[DOSSIER SPECIAL] : L’ÉDUCATION DE L’ENFANT DANS L’ISLAM: Définition de la « Tarbiya »


ISLAM ET EDUCATION

L’objectif de cette partie est de faire un balayage global sur les positions qu’adopte la pensée islamique par rapport à l’éducation de l’enfant, et ceci à la lumière des textes saints (le Coran et les récits prophétiques ou Hadiths.) Notre centre d’intérêt se situe donc dans l’examen des principes relationnels utilisés par le Prophète Mouhamed (SAWS) pour éduquer sa communauté.

Cette analyse va nous permettre d’en extrapoler les fondements et les appliquer, dans la mesure du possible, à l’enfant. Mais avant cela, il serait intéressant de définir rapidement le terme d’éducation, vu par l’islam, ainsi que de souligner dans le Coran, les versets qui évoquent l’enfant et son éducation.

Définition de l’éducation vu par l’islam

1) Définition de la tarbiya ou l’éducation

Louis Gardet définit l’éducation ainsi : « La « tarbiya », « l’éducation » évoque le sens général de « cultiver », « faire croître », si bien que ce terme appliqué au règne animal, signifie également « élevage » tarbiyat el hayawan. Quand il désigne l’éducation humaine, il a 2 synonymes approchés : Ta’adib, éduquer sans doute, mais en corrigeant, en disciplinant, et surtout tahdib, éduquer, former, avec une idée première d’émonder ou de polir »

Nous retrouvons une définition un peu plus précise et complémentaire à la première chez Hassan Amdouni, impliquant au premier abord la notion de faire grandir en « alimentant l’enfant d’eau et de nourriture jusqu’à ce que son corps se soit développé », en second lieu, il élargit la définition avec l’expression "nourrit la raison, les sentiments de l’âme dans le but de parfaire et de perfectionner la personnalité." Et l’auteur de conclure que "l’islam prône une éducation homogène de toutes les entités de l’Homme : son corps, sa raison, son esprit, ses instincts et ses sentiments, en combinant harmonieusement les nécessités de la vie d’ici-bas avec les aspirations à la Vraie Vie de L’Au-delà"

En effet, ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est l’inculcation de la notion de bien et de mal relative à la notion du jugement dernier. Très jeune, l’enfant comprend qu’il y aura la vie après la mort et qu’il y aura rétribution ou châtiments selon les actes commis dans la dunyia, la vie d’ici-bas.

Une fois responsable, l’adolescent saura agir en connaissance de cause ; selon un hadith, « l’homme doit agir comme s’il allait vivre éternellement, mais aussi comme s’il allait mourir le lendemain. Son action la plus banale doit comporter cette association » [ cité par Ben Hadj Salah Rachid ]

2) L’importance d’une éducation religieuse dès le bas âge

De façon globale, dans la pensée islamique, l’éducation est fortement marquée par une empreinte religieuse. Cette éducation consiste essentiellement à transmettre à l’enfant, dès son plus jeune âge, deux valeurs fondamentales : la foi et la connaissance que comporte la révélation coranique.

« La vérité religieuse et la vérité morale, sont indissociablement liées, et il ne serait y avoir d’éducation valable sans une formation de ce genre » [ cité par Dominique Sourdel ]

A la lecture de différents pédagogues arabo-musulmans, ce qui domine lorsqu’ils évoquent le thème de l’éducation, c’est l’idée de modelage de l’âme, qui doit être effectué dès la plus tendre enfance.

C’est ainsi que l’Imam Ghazali (RA) philosophe arabe du 12ème siècle, affirme que :

« l’enfant est un dépôt confié aux parents, son âme pure est une substance précieuse, innocente, dépouillée de toute inscription ou image. Elle reçoit tout ce qu’on y grave, elle s’incline là où on l’incline » [ cité par Gardet ]

Ibn Khaldun va dans le même sens en affirmant qu’apprendre pendant le jeune âge, c’est comme graver sur du marbre. En effet, rien ne s’enracine plus fortement dans l’esprit que ce qu’on a appris dans son enfance : tout le reste se construira là-dessus.»

Pour Iwan El Safa, l’inculcation des valeurs religieuses (impliquant les valeurs sociales et morales) dès la première enfance revient en quelque sorte à modeler l’âme, nafs, « en considérant que l’âme et ses facultés de pensées, afkar al nufus, avant que l’on y inculque une connaissance quelle qu’elle soit, est semblable à une page vierge. Si on y inscrit le vrai, el hak, l’âme en sera remplie, et il n’y aura plus de place pour le faux, el batl, qui sera rejeté systématiquement par elle. Ainsi, ce qui a été inculqué, refusera toute idée contraire » [ cité par Ben Hadj Salah Rachid ]

A SUIVRE…

sourceweb: auteur sajidine

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