11 octobre 2024
Ouest Foire Cite Alia Diene Lot 30
Contribution

Seydi El Hadj Malick Sy, merci !

Gratitude, largesse, bonheur, reconnaissance !

Baraka, bénédiction, faveur, chance.

À la recherche d’un mot pour traduire mon ressenti à la fin de cette douzaine de

bonheur,

Je ne pus m’empêcher de constater que la langue française, malgré sa prolixité,

N’est pas assez outillée pour définir le sentiment qui anime mon cœur.

Le Larousse, le Littré et le Robert, ces dictionnaires de référence, ont, pour le coup,

montré toute leur perfectibilité.

Sur ce coup, peut-être que dois-je être plus flexible,

Car, à l’évidence, certains de nos sentiments sont intraduisibles,

Certains de nos états spirituels inexprimables,

Certaines béatitudes indéfinissables.

Ainsi, au risque de me retrouver dans un ravin,

Je dus alors, toutes affaires cessantes, me résoudre à une confession avec le divin,

Histoire d’être plus en adéquation avec la philosophie du maître,

Qui bannissait aussi bien le vantard que le traître.

Un meilleur choix donc, tant le patriarche de Tivaouane, de son vivant, n’a jamais été

friand de propos élogieux à son encontre.

Au chanteur qui louait ses hauts faits, il lui enjoignait respectueusement d’arrêter tout

en remettant une somme d’argent à son fils Serigne Babacar venu à sa rencontre.

Dans une perspective de m’éviter toute éventuelle polémique,

Surtout dans un pays où la rumeur est endémique,

Me vient alors à l’esprit la grande cérémonie de décoration

À lui dédiée par les autorités françaises en vue de lui témoigner toute leur satisfaction.

Des discours dithyrambiques aux relents poétiques,

Donnant parfois l’impression d’un concours à qui serait le plus apologétique,

Faisaient rayonner de bonheur le visage de ses disciples, à l’image de celui des

musulmans mecquois venus chercher refuge en Abyssinie.

El Hadj Malick Sy, stoïque face aux nombreux messages de félicitations, répondait

juste que « sa seule satisfaction a été de pouvoir faire son long zikr de la sourate Yassine

».

Une manière pour lui d’éviter tout triomphalisme,

Un refus de céder aux sirènes du populisme,

Mais surtout un moyen de se protéger contre les effets dévastateurs de l’égo,

Cet empêcheur de tourner en rond, plus dangereux que le mégot,

Qui a conduit bien des hommes de Dieu à la déchéance.

Une dernière raison d’abandonner et de laisser son héritage s’exprimer avec aisance.

Un héritage constitué d’actes grands, expressifs et éloquents,

Dont la profondeur et l’impact dans notre quotidien sont plus que parlants.

Et puis, est-il pertinent de parler de Maodo alors que son patrimoine est là, très

visible ?

Un legs qui, 100 ans après, est aujourd’hui plus que jamais aussi audible.

Alors, sans entrer dans des considérations de chiffres et de nombres,

Je m’en vais convoquer certains faits qui montreront comment il a su extirper notre

islam de l’ombre.

Les mosquées qui essaiment à chaque coin de rue,

Fruit de sa philosophie magistralement mise en œuvre par ses muqaddams, disciples

et héritiers font des férus.

Ses écoles coraniques parmi les meilleures ont la particularité de produire des élèves

d’un niveau jusque-là inégalé,

Rehaussant à travers le monde l’estime du musulman sénégalais.

Aujourd’hui plus que jamais, le disciple de Tivaouane se reconnaît par son savoir

encyclopédique et sa pluridisciplinarité.

Mieux, il sort du lot par sa discipline, sa modestie et son exemplarité.

Mais que dire de la Wazifa dont la douceur, agrémentée à la symphonie suave et

élitaire,

Orne et embaume notre journée de fraîcheur, de l’aube matinale à l’horizon

crépusculaire,

En nous garantissant ici-bas paix, tranquillité et sécurité,

Et dans l’au-delà, bonheur, prospérité et félicité.

Même son de cloche pour la Hadaratul Jummah, ce zikr du vendredi,

Réunissant des hommes et des femmes aux visages radieux

Autour d’un drap blanc, symbole de pureté, pour exalter à haute voix l’unicité de Dieu.

Un embarquement gratuit et tout frais payé, destination le paradis.

Mais, El Hadj Malick Sy, c’est celui qui a rendu ses lettres de noblesse à la Burda,

Ce poème à l’honneur du Prophète Mouhammad, chanté du Sénégal au Canada,

Pendant 10 jours durant avec une ferveur et une mobilisation toujours aussi

répandues.

Nul doute que le noble égyptien Boussayri, son auteur, lui décernera une médaille

pour services rendus.

Enfin, le Gamou, cet inimitable chargeur, est une occasion immanquable pour son rôle

épurateur,

Un moment transformateur qui élève le musulman et le connecte encore plus au

Prophète intercesseur.

Pour cet héritage immense laissé à la postérité,

Pour cette œuvre colossale inscrite dans l’universalité,

Pour votre action, en permanence marquée du sceau de la vérité,

Pour cette œuvre majestueuse, transmise avec autant de générosité,

Je vous dis merci !

« Merci » qui, selon vous , est « un petit mot certes, mais ne le méritent que ceux dont

les actes sont grands ».

Jarama Mame Ass !

Na Buur Yalla doli lë ngërëm ndax yeyo nga ko !

Cheikh Ahmed Tidiane Chérif Dieng

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